Katie Mitchell- «Voyage à travers la nuit» Son oeuvre m’a - TopicsExpress



          

Katie Mitchell- «Voyage à travers la nuit» Son oeuvre m’a choquée et je ne sais pas si je l’aime ou non. Katie Mitchell, une metteur en scène très célèbre dans le domaine du théâtre anglais, nous fait découvrir sa nouvelle oeuvre «Voyage à travers la nuit » adaptée du roman de Friederike Mayrôker. Avant de voir cette pièce, par hasard, j’ai vu une autre petite pièce intéressante «Fabula Buffa». Même si la compagnie est trop petite : 3 personnes aux commandes : acteur, technicien et orchestre, même si l’histoire est démodée, simple, adressée aux enfants, j’ai bien aimé ! Le metteur en scène est un homme intéressant, il a beaucoup d’idées sur scène. Pour réaliser ce conte, il mélange la projection et le jeu de l’acteur. Il dispose la scène comme un écran. La musique, le son, l’acteur, le décor sont déjà tous en place. Il me semble que je suis en train de voir un film muet sur la scène du théâtre. L’acteur est un acteur de métier, son jeu doit être très précis. « Voyage à travers la nuit » de Katie Mitchell ressemble à cette pièce, en plus compliqué, plus délicat et plus difficile à interpréter. Cette pièce raconte l’histoire de Regina, la narratrice, qui s’astreint à écrire un discours pour les funérailles de son père dans un train de nuit reliant Paris à Vienne. Elle recolle des souvenirs fragmentaires de son enfance, enfouis dans un passé traumatique qui semble ne plus vouloir refaire surface. La metteur en scène veut créer l’ambiance d’ un subtil thriller. Ella a utilisé six wagons, un grand écran, six caméras qui travaillent en même temps lorsque les acteurs jouent dans les wagons ; ils sont filmés et projetés sur l’écran immédiatement. Le montage est magnifique ! Je ne sais pas comment ils font. Le travail est tellement précis et rapide. Si on regarde seulement l’écran, c’est vraiment comme un film . Mais ce n’est pas seulement un film, sur la scène, on peut voir les intervenants qui bougent, filment et créent les effets d’ombre. En fait, sur la scène, il y a trop d’activité c’est difficile de se concentrer ! L’écran est au dessus, les intervenants sont devant, quelque fois ils sont à gauche, à droite, les acteurs sont dedans des wagons et je ne sais pas dans quelle direction regarder ! J’en perds le fil ! Katie Mitchell parle de l’influence de Picasso et de son intérêt pour la simultanéité des perspectives. Cela m’intéresse aussi. Mais je n’ai pas le goût du réalisme, je ne comprends pas pourquoi on a besoin de copier les détails de la réalité sur la scène (par exemple, elle a beaucoup travaillé par rapport au son, à l’alternance des ombres etc... seulement pour montrer le train en marche). J’aime bien le plateau qui est présent comme un échiquier aux éléments mobiles et modulables, mais sans copier la réalité : il doit être le symbole de la vie. De toutes les façons, il me semble toujours un peu stupide de vouloir créer l’illusion du réel sur la scène. Et puis, je n’apprécie pas trop le sujet très féminin, intérieur et paisible : ce qui m’intéresse, ce sont les sujets tranchants, piquants, provocants qui engagent directement la société. Mais en tout cas, cette pièce me laisse une impression inoubliable.
Posted on: Wed, 31 Jul 2013 20:32:24 +0000

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