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LA UNE LA PENURIE D’EAU POTABLE UN PROBLEME CRUCIAL DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI. La ville de LUBUMBASHI, chef-lieu de la province du Katanga, est confrontée à un problème crucial et vital, celui de la pénurie d’eau potable. En d’autres termes, la société chargée de produire et de distribuer l’eau potable, la REGIDESO, n’arrive pas à alimenter équitablement tous les quartiers de la ville. Ainsi, il y a des quartiers qui sont abondamment et régulièrement approvisionnés en eau potable, comme les quartiers MAKUTANO, MAKOMENO et Golf, dans la commune Lubumbashi. Mais il y a aussi des communes entières où l’eau de la REGIDESO est rare, c’est -à-dire, servie de façon intermittente et irrégulière. C’est le cas des communes KATUBA, KENYA, et KAMPEMBA. Aux quartiers Kigoma et Tabacongo dans la commune Kampemba les installations de la REGIDESO sont même inexistantes. Pour en savoir plus sur les raisons de cette pénurie, à la direction Provinciale de la REGIDESO Katanga, personne n’ose répondre aux questions de Mwana Inchi. Est-ce pour dire que la pénurie d’eau potable préoccupe et gène les responsables et les agents de la REGIDESO ? Dans un bureau, un des agents lance à haute voix comme pour répondre indirectement aux préoccupations de Mwana Inchi : « les installations de la REGIDESO ont été conçues pour une ville de 350 000 habitants, comment voulez-vous servir tout le monde dans une ville de plus ou moins cinq millions d’habitants ? » Voilà, tout le problème est là, les installations et les équipements de la REGIDESO ne répondent plus aux besoins de la population de la ville. Entre temps, les habitants des quartiers moins nantis, surtout les femmes et les enfants, avec les bidons jaunes sur la tête vont chercher de l’eau potable dans les quartiers nantis. En débandade, ces citoyens transpirent à grosses goûtes pour s’approvisionner en eau potable. Le rendez-vous est souvent pris à 4h du matin - quel que soit le rêve – les femmes et les enfants sont obligés de se lever bidons à la main pour parcourir des longues distances à la cherche de l’eau. L’eau, c’est la vie, dit-on. Godefroid KAPANDA, Ignace NZADI, Fréderic KALAMBAY. LES « BISHIMPOS » : une solution de rechange à la pénurie d’eau de la REGIDESO. La pénurie d’eau dans la ville de Lubumbashi suscite des réflexes de survies, chez un grand nombre d’habitants. Comme l’eau ne coule pas facilement et régulièrement au robinet, des nombreux pères de famille se sont résolus à creuser des puits d’eau dans les parcelles. Ces puits d’eau communément appelés, « bishimpo » sont visibles dans les communes populaires de la ville, notamment à la Katuba, à la Kenya, dans les quartiers périphériques de Lubumbashi comme Kigoma et Gambela II. Le grand problème que posent les « bishimpo » est que leur eau n’est pas potable. Il faut nécessairement que cette eau passe par la purification au moyen des produits spéciaux, facilement trouvables dans les pharmacies et les magasins. « Beaucoup d’habitants négligent de purifier l’eau de bishimpo, ce qui est à la base des maladies hydriques, telle que la diarrhée » a reconnu un chef de quartier. Un autre problème, et non de moindre, est que pendant la saison sèche, la plupart des bishimpo ne produisent pas de l’eau. C’est ainsi que les habitants de Kigoma qui sont victimes des effets de la sécheresse vont chercher de l’eau dans les installations du député provincial NAZEM à 4 Km du quartier. La sécheresse se vit aussi à Gambela II où les habitants organisés en comité ont réussi à faire creuser trois puits bornes-fontaines, depuis 2011, grâce à leur cotisation (USD 5000) et un apport de l’honorable Moise KATUMBI CHAPWE (20 000USD). Mais depuis trois mois environ (juillet, août, septembre), par manque du courant électrique, ces bornes fontaines ne fonctionnent plus. Ignace NZADI, Godefroid KAPANDA, Frédéric KALAMBAY. POINT DE VUE Les habitants de divers quartiers de la ville de Lubumbashi font face à une pénurie aigue en fourniture d’eau potable. Mais au-delà de la question se présente une autre réalité autour de la distribution de cette eau, notamment en ce qui concerne la facturation. De quoi susciter les réactions de la population qui ne sait finalement à quel saint se vouer… Que dites-vous au sujet de la pénurie, la distribution et la facturation de l’eau par la Régideso dans votre milieu ? BOB MULUNDA (libéral) « Je trouve personnellement que la Régideso fait bien son travail. Chez moi j’ai de l’eau presque 24h/24 bien que parfois nous avons des petites interruptions. Cependant, il y a un nombre important des gens qui parcourent de longues distances pour venir s’approvisionner ici, cela montre quand même que beaucoup reste à faire dans ce secteur. » Cally KANYINDA (commerçant) Il faut céder les choses aux privés ! « Moi j’ai même décidé de résilier mon contrat avec la Régideso parce que je ne peux pas continuer à payer des factures forfaitaires pour une eau que je ne vois que 2 à 3 fois le mois ! J’avais un compteur, mais la Régideso ne s’y intéressait pas du tout et fixait le prix selon les classes sociales, ce n’est pas juste ! Depuis un temps, je préfère utiliser l’eau de puits et acheter celle que je bois…je pense qu’il est temps que l’on cède une part de la Régideso à un privé, il pourra même renouveler des outils qui sont très vieux aujourd’hui » Clémentine (femme de ménage) Pourquoi paye-t-on si cher pour une eau qu’on ne consomme même pas ? « Je me demande toujours pourquoi ces gens nous facturent de manière très exorbitante alors que leur eau n’arrive pas, ou si elle arrive c’est entre 1heure et 5 heures. A quelle heure sommes-nous censé dormir ? On me demande 40.000 FC, 45 000 FC voire 50.000 FC, jusqu’à quand continuerons-nous à payer pour des choses que l’on ne consomme pas ? » Dominique KASHALA (prédicateur) Nous vivons une injustice visible dans la distribution de l’eau dans cette ville… « Nous sommes tous des citoyens congolais, pourquoi les uns ont de l’eau et les autres non ? Il y a de l’injustice dans cette distribution d’eau. Les agents de la Régideso n’ont visiblement aucune notion d’amour du prochain et un sens de justice distributive. Ce n’est pas parce que tel n’a pas voté pour tel autre qu’il doit en subir la vengeance ! A Dieu seul la vengeance ! » Michel TWITE & Godelive LENGE Carte sur table. Les cours d’eau de Lubumbashi en insécurité. Plusieurs entreprises industrielles installées dans la ville de Lubumbashi et dans le territoire de Kipushi déversent leurs effluents liquides dans les différents cours d’eau. Chemaf et Brasserie Simba dans la rivière Kanaviondo, Exaco dans la rivière Naviundu, la Gécamines et la Compagnie Minière du Sud Katanga directement dans la rivière Kafubu à travers la digue Katapula. Toutes ces entreprises produisent les concentrés ou les cathodes de cuivre et la bière avec l’utilisation des produits toxiques polluants. Maitre Freddy Kotoko, directeur exécutif du centre pour la justice et réconciliation, certifie que l’existence de plusieurs cas de malformation néonatale enregistrés dans divers hôpitaux de Lubumbashi seraient une conséquence de la consommation d’eau et produits maraichères pollués. Y a-t-il pollution d’eau dans la ville de Lubumbashi aujourd’hui ? Evidemment, la ville de Lubumbashi connait une pollution d’eau. En juillet 2011, notre DESC avait publié un rapport sur la pollution de la rivière Kafubu, laquelle avait non seulement ravagé les poissons mais également les cultures maraichères et l’élevage le long de ce cours d’eau .Vous vous souviendrez, nous avions prélevé avec le concours des spécialistes au pays et à l’étranger l’échantillon des poissons de la Kafubu, et étant convaincus de la pollution provoquée par la Gécamines et la compagnie minière du sud Katanga, l’affaire était portée en justice, au tribunal de Kipushi , chef-lieu du haut Katanga . Actuellement elle est en délibérée. Qui sont les principaux auteurs de cette pollution d’eau ? En majorité, ce sont les entreprises minières. Certaines d’entre elles produisent les minerais sans pour autant respecter les normes exigées pour une exploitation responsable. A l’intérieur de la province, le tableau est également sombre. Les cours d’eau pollués surtout dans le sud de la province du Katanga tel que nous renseigne les rapports en provenance de ces milieux. A Lubumbashi par exemple, en plus de la pollution d’eau, il y a aussi la pollution d’air parce que à certains endroits au-delà de 19heures, les habitants ont du mal à respirer l’air suffocant dégagée par les miniers en l’occurrence le quartier Bel air et cela chaque jour. N’êtes-vous pas témoins du transport de minerais à l’air libre en pleine centre-ville ? Quelles en sont les conséquences ? Les conséquences sont de deux ordres : sur le plan économique et sur le plan sanitaire. Mettons un accent sur la Kafubu, rivière qui a retenu notre attention. Aujourd’hui, nous ne savons plus consommer les légumes cultivées dans la vallée de la Kafubu et les familles qui consentaient leurs efforts le long des rives ne font plus l’agriculture ainsi que la pêche suite à la pollution du sol. Les tenanciers des fermes de ladite vallée ne sont plus motivés à entreprendre leurs activités quotidiennes suite aux pertes enregistrées récemment lors de la pollution de la rivière. Sur le plan sanitaire n’en parlons pas. Tout habitant de la vallée qui a osé consommer le légume, l’eau et le poisson de la rivière Kafubu est tombé sérieusement malade. Le gonflement s’observait dans tout le corps. Les malformations sont perceptibles chez les nourrissons et autres, donc la situation est grave et l’Etat congolais doit faire quelque chose. Que pensez-vous de la lutte contre cette pollution d’eau à Lubumbashi ? Je suis d’avis que le gouvernement congolais peut faire mieux dans ce secteur où le laisser-aller semble prendre de l’élan. Une structure musclée, constituée des agents de la division des mines, de l’occ, regideso, de l’environnement, de la société civile et même des médecins devait exister pour contrôler régulièrement ces entreprises minières dans leur exercice d’exploitations en matières minérales. Nous nous battons pour que la Gécamines et la compagnie minière du sud Katanga, principales entreprises ayant pollué la rivière Kafubu répare les préjudices causés aux familles victimes de la vallée. Toujours est-il vrai qu’une activité minière pollue et partout au monde, il n’existe pas une exploitation avec zéro pollution. Mais ce qui est important, est de contraindre les opérateurs miniers à minimiser cette pollution, car aujourd’hui il existe une technologie moderne pour ce genre des travaux. Propos recueillis par Moïse Ilondo et Joseph Kazadi. ZOOM PAS FACILE DE DETERMINER LA QUALITE DE L’EAU A LUBUMBASHI Le problème de la qualité de l’eau se pose avec acuité dans la Ville de Lubumbashi où la population ne sait pas distinguer à l’heure qu’il est l’eau potable et non potable conformément aux normes de la potabilité de l’eau destinée à la consommation humaine par l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) Pour l’OMS, l’eau doit avoir les qualités microbiologique et chimique, c’est-à-dire elle doit être dépourvue des germes pathogènes tels que les bactéries, les virus, les protozoaires, les champignons microscopiques et elle doit être exemptée des substances chimiques nocives comme les éléments traces métalliques tels que le plomb, l’uranium, l’arsenic, le cadmium, le mercure, les substances organiques, comme les hydrocarbures aromatique polycycliques, les dioxines, les pesticides etc… Elle doit contenir également des éléments minéraux dont l’organisme humain a besoin, comme le fer, le cuivre, le cobalt, le magnésium, le zinc. Tandis que la consommation de l’eau contaminée engendre des maladies en fonction de la nature de contaminants. Pour des microorganismes, il y a des maladies diarrhéiques comme le choléra, la dysenterie, la typhoïde, etc. Pour des contaminants chimiques, on retrouve la maladie itaï-itaï rencontrée chez les femmes en période post ménopausique caractérisée par des douleurs osseuses, la fracture spontanée des os, les maladies des reins, des troubles neurologiques, la démence, etc. Alors que dire de la qualité de l’eau consommée par la population lushoise, est-elle potable, suffisante et disponible. Difficile à répondre à cette question. Mais à en croire les connaisseurs en la matière, on est en droit d’affirmer que jusqu’à ce jour l’eau de la REGIDESO est potable. Ainsi, de traitement de l’eau par la REGIDESO répond aux conditions requises pour une qualité acceptable et consommation par la population. Toutefois, les installations de la REGIDESO sont devenues vétustes avec comme conséquence la cloison de la tuyauterie, l’infection par la rouille, plus encore, la tuyauterie placée à l’époque passait de fois dans les égouts qui alimentait les installations sanitaires à l’instar de la Commune de Kamalondo. A cela s’ajoute les traitements des minerais des sociétés minières avec comme risque de pollution de la nappe aquifère. Jusqu’à ce jour l’OCC, n’est pas en mesure de contrôler l’eau de la REGIDESO pour des raisons organisationnelles. Néanmoins, il s’occupe de la certification des produits commercialisables locaux et du laboratoire des échantillons de l’eau des maisons privées de traitement et distribution d’eau à l’aide des puits. D’aucuns pensent que comme il est difficile de dire si oui ou non l’eau est potable préconise de recourir à l’utilisation de purifiant pour se mettre à l’abri des maladies d’origine hydrique. SYBOUL KABAMBA & Donatien MUKUNA Mwana Inchi OO3: La vente d’eau par les privées dans nos villes, une aubaine Malgré sa position totalement intertropicale et l’existence d’une entreprise d’Etat dont l’objet social est la fourniture d’eau potable, l’on observe depuis peu un nouveau commerce parallèle de cette denrée vitale dans nos villes et cités urbaines. Il s’agit de la vente d’eau dite de table par des exploitants et distributeurs privés et un autre phénomène plus archaïque, le « Mayi Matalala ». Nos limiers s’y sont penchés pour en savoir comment cela est arrivé et quelles en sont les justifications. La qualité moyenne des produits de la société publique de distribution d’eau et les besoins toujours croissants de la population d’être servi qualitativement sont les principales raisons à la base de la commercialisation de l’eau potable par les entreprises privées, nous ont déclaré, pince sans rire, les différents répondants desdites entreprises privées. A cela s’ajoute bien entendu le flair du business pour répondre à la demande du marché vide. Le ministère en charge de l’énergie en est la tutelle et fixe la procédure pour la tenue d’une entreprise d’exploitation, traitement et distribution d’eau naturelle. L’intéressé commence par s’adresser à la tutelle via la commission nationale d’énergie. La procédure commence la prospection du lieu d’exploitation – les recherches moyennant le forage. Deux types d’examens sont faits pour vérifier la composition minéralogique (procédé physico-chimique) ou déterminer la présence des microorganismes (procédé microbiologique). Une fois la conformité établie selon le standard international, l’autorisation d’exploitation peut ainsi être délivrée. D’autres services qui entrent en ligne de compte sont l’environnement et les accises pour les taxes, tandis que du point de vue commercial, la société concernée a l’obligation d’être en ordre comme une entreprise commerciale. Quant au prix élevé de vente, M. Lambert Tshisweka, Directeur administratif à Hyperpsaro, justifie cela par plusieurs raisons, entre autres les redevances mensuelles payées à la commission nationale d’énergie (soit 2% de prix de vente par bouteille), le bradage des prix par les importateurs souvent qui ne sont pas en ordre avec la douane, par conséquent il y a la concurrence déloyale. L’Etat devrait règlementer le marché pour favoriser les investisseurs qui donnent de l’emploi et décourager les hors-la-loi. Un autre phénomène qui s’est récemment implanté dans nos villes, c’est phénomène Mayi Matalala (en Ciluba signifie l’eau fraiche). Ce fait est observable avec l’arrivée massive des populations des contrées du centre du Congo, nous a déclaré Antoine, réceptionniste dans une entreprise de la place. Il attribue ce commerce fait souvent à la sauvete à la carence de distribution en eau par la Régideso et aussi le manque d’énergie électrique dans un milieu où il fait très chaud. Quant à M. Kabuya, cambiste : « ce n’est pas par plaisir que les gens font cela. Il y a une conjoncture socioéconomique qui les pousse. Je suis conscient que ce n’est pas bon pour la santé publique, mais les gens sont appelés à se débrouiller pour vivre ». Clarisse, une mineure revendeuse de Mayi Matalala : « nous achetons 5 sachets d’eau à 100 Fc auprès de ceux qui ont des robinets et des congélateurs. Nous revendons à 50 Fc le sachet pour subvenir aux études car les parents n’ont pas d’emploi ». Le commerce d’eau tant pour les industriels autorisés par l’Etat que pour le phénomène Mayi Matalala tacitement accepté, constituent un marché juteux en dépit de la concurrence déloyale que les uns et les autres se fond dans un pays où le contrôle semble être une simple tracasserie administrative. Malgré ses factures accessibles à toutes les bourses, la population s’est fait une habitude pas facile à enlever dans les têtes, la forte campagne publicitaire aidant. Somme tout, la Régideso, entreprise d’Etat en est le grand perdant. Johanna Kamin et Jeef Mwingamb Mise en ligne par Etienne ilunga fils
Posted on: Wed, 02 Oct 2013 13:28:54 +0000

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