LES GOUVENANTS OCCIDENTAUX CES BARBARES La notion de barbarie - TopicsExpress



          

LES GOUVENANTS OCCIDENTAUX CES BARBARES La notion de barbarie est dans l’usage commun associée à celle de civilisation. Le barbare est le non civilisé tout comme le civilisé est le non barbare. Il s’agit d’un couple de concepts asymétriques où l’un occupe le pôle positif et l’autre le pôle négatif. Généralement la barbarie est le pôle négatif, la civilisation le pôle positif. Cependant la valence axiologique peut s’inverser : à la civilisation entrée en décadence le salut peut venir de la violence régénératrice de la barbarie. L’opposition est d‘abord spatiale puisque barbarie et civilisation sont supposées partager le même espace, celui d’une confrontation entre des entités géographiquement distinctes. Mais l’opposition peut relever d’une dynamique temporelle. Il s’agit alors de savoir si la barbarie initiale va laisser place à la civilisation, si elle peut se civiliser par divers moyens dont la guerre ou si la civilisation est menacée de régresser et de se barbariser. Du même coup l’opposition des deux catégories asymétriques reçoit une vection historique. La barbarie serait un état premier à laquelle succéderait la civilisation marquant ainsi un progrès définissable, tout comme la civilisation pourrait ne pas se maintenir et déchoir en une nouvelle barbarie qui pourrait avoir peut-être le mérite de rendre possible un nouveau cours de l’histoire et régénérer la civilisation déchue. Mais alors se pose la question du contenu et des critères de définition. Qu’est-ce qu’être barbare ? Qu’est-ce qu’être civilisé ? Donnons une réponse provisoire : le civilisé est celui qui accomplit les capacités d’agir et de pense où se construit l’humain : le barbare est celui qui ne connaît pas ou ne reconnaît pas l’humain défini par ses accomplissements dans l’agir et la pensée et qui les détruit faisant ainsi preuve d’une violence contre-productive. Cette réponse est cependant décevante en ce qu’elle implique que le recours à l’humain soit autre chose qu’une forme vide. Quelles sont les formes concrètes de l’humain ? La tradition dominante de la pensée occidentale précise que l’humain a pour diction les droits de l’homme et du citoyen. Mais elle se divise immédiatement en fonction des rapports de priorité qu’elle établit entre, d’une part, l’homme supposé être un libre individu doté d’un moi propre et habilité à développer la libre propriété et, d’autre part, le citoyen qui fait de la citoyenneté la condition de l’humanité. Pour le premier la cité n’est qu’un moyen de l’humanisation, pour l’autre sa condition absolue voire son but. L’institutionnalisation des droits est donc décisive et cela pose à nouveau la question des rapports entre la société civile définie par le marché et la république organisée en Etat. Ces dualismes sont intérieurs à la pensée occidentale. S’ils définissent la civilisation, ils l’articulent en la dédoublant. Qui est alors le barbare ? Celui qui pense au-delà du marché ? Celui qui s’enferme dans l’Etat ? La démocratie parlementaire représente-t-elle la synthèse heureuse et finale du marché et de l’Etat ? Est-elle identifiable à la civilisation ? Ces questions ouvrent des débats qui ne sont pas tranchés. On peut comprendre que tous ceux qui doutent de l’effet de la rationalité couplée du marché capitaliste et de la démocratie-régime risquent de se voir qualifiés de barbares par les tenants du libéralisme. Mais il leur sera facile de retourner le compliment à l’époque où la rationalité du marché se fait douteuse avec les dégâts de la financiarisation des économies et l’impuissance des démocraties à affronter une question sociale planétaire aggravée en catastrophe écologique. Il leur sera facile de faire recours à des traditions de solidarité propres et de revendiquer l’exigence du respect de leur propre civilisation qu’ils défendent comme telle. Les uns et les autres se retournent ainsi l’accusation de barbarie. Les uns et les autres peuvent se disposer à se soumettre « l’autre » barbare en justifiant à son encontre le recours à des moyens barbares –guerre nucléaire, exterminations de masse, génocides, blocus économique, terrorisme contre des populations innocentes. Chacun se justifie de recourir à des moyens barbares contre celui qui le qualifie de barbare, de faire d’une barbarie instrumentale le moyen de la civilisation. Cette situation n’est pas une simple conjecture ; elle est présentée comme celle qui soutient le choc des civilisations défini par des théoriciens connus comme le conflit majeur du XXI° siècle c
Posted on: Tue, 09 Jul 2013 12:26:23 +0000

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