LES PORTES DE L’EXIL… …Et je ne fais que passer Par les interstices d’une croisée Je suis un rai fugitif Qui au lieu de s’attendre sur la feuille Lit à la dérobée quelques strophes Il s’en va en traînant les pas Rêvant des espaces parcourus De l’arbre fétiche il tatoue son nom S’absente dans l’esquisse d’une toile Puise la chaleur de la sève de la saison Hume le parfum de la résine déversée Sur le tronc qui garde d’autres empreintes Il s’éloigne en coup de vent Juste un moment avant de disparaître Il jette un coup d’œil en soupirant Les autres gardent-ils au moins un souvenir Rien qu’une parcelle d’un ciel étoilé de rosée Rien qu’une simple clairière d’une vision colorée Il doute de ses voyages en solitaire Un point minuscule qui finit par s’estomper… Je ne vous demande rien Ni mains tendues des autres rivages Ni des chemins fréquentés à deux Ni de la cendre où remuait un feu de camp Il est temps de tout revoir De faire le tri des écrits en instance De parachever les quelques errances De redresser les mâts de ma nef amarrée J’ai envie de reprendre l’air du large La brise m’annonce l’heure de l’évasion Au lever du jour hors de ma demeure Quelque part à l’abri de tous les témoins… Je vais sillonner à ma guise d’autres îles M’accoster où je trouverais la quiétude Mes réserves de patience s’éteignent Dans la dimension d’un regard en exil J’irai là à la rencontre d’un nouveau monde Qui ne connaît rien de mes virulentes dérives Pas besoin une fois de plus de bagages Ceux que je porte me suffisent pour longtemps Le sel des années ne peut s’accumuler Puisque le ciel m’envoie des ondées Et l’eau qui asperge mon corps pesant Me purifie, revivifie les coins isolés de mes yeux… © kacem loubay Lundi 12 Juin 2006 Khénifra – Maroc [email protected] Le poète de l’autre rive
Posted on: Fri, 18 Oct 2013 00:28:33 +0000
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