“La boucle est bouclée” Le 22 juin 2007, mon corps, criblé de deux balles de calibre 11,43, était retrouvé, peu avant 22 heures, sur l’asphalte du boulevard Raspail, à Paris. Après six années d’une enquête dirigée par deux hauts magistrats, six individus étaient mis en accusation devant la Cour d’Assises de Paris. Le mobile n’est toujours pas connu des uns et des autres, sauf de moi, à entendre les témoins policiers. Un procès s’ouvrait et je n’avais qu’un seul espoir, qu’enfin, la justice puisse passer et trancher, avec sérénité, objectivité, tranquilité et dignité. Cela fait 15 jours que cette audience me lasse et m’agace, parce que personne, du côté du Parquet comme de la Cour, ne souhaite, contre toute evidence, donner à ce procès son veritable sens et le guider dans la direction qu’il mérite. Un avocat est étranglé par un accusé, personne ne s’en émeut. Le programme d’audience n’est pas respecté, personne n’élève de contestations. L’ordre d’audition des témoins est parfaitement anarchique et illogique, nul ne le relève. L’interrogatoire des policiers chargés de l’enquête prime la défense des accusés qui n’ont toujours pas été entendus alors que les plaidoiries sont prévus dans 48 heures. Ce procès devra arriver à son terme coûte que coûte et peu importe les conditions dans lesquelles il se tient. L’institution judiciaire a trop peur que le renvoi de ce procès ne permette à des langues de se délier pour parvenir à des revelations qui me soient favorables et étayant ainsi ma position, celle que je tiens depuis des années sans y trouver l’écho qu’elle mérite, tant de la part de mes confrères que des magistrats. Pour tout dire, le niveau de ce procès flirte avec celui du caniveau, sur lequel mon corps s’est effondré. La boucle est bouclée. Karim ACHOUI
Posted on: Fri, 27 Sep 2013 21:21:51 +0000
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