La crise écologique est aujourd’hui telle que les tenant.e.s de - TopicsExpress



          

La crise écologique est aujourd’hui telle que les tenant.e.s de l’État et du capital ne peuvent plus la nier comme auparavant. La pollution est partout et le mythe de l’abondance capitaliste, qui s’édifie sur la dévastation de la planète et l’oppression de la majeure partie du monde, s’effrite. Pour parer à cette désillusion, de grandes mobilisations à la sauce Grenelle sont organisées qui, en créant des « unions sacrées » pour le « développement durable » entre gouvernant-e-s et gouverné-e-s, sont avant tout des moyens de neutraliser la contestation. La question écologique est reprise et adaptée aux besoins d’un capitalisme soudain devenu « écoresponsable ». Diverses innovations technologiques sont présentées comme des solutions miracles aux problèmes écologiques : ce sont surtout des marchés prometteurs (agrocarburants, énergies dites « propres », dépollution, etc.) sur lesquels se ruent les entreprises converties à la « croissance verte ». Les groupes industriels sont présentés comme les sauveurs de la planète, bien qu’ils restent les premiers pollueurs et dévoreurs de ressources. Les consommateurs-trices, quant à eux-elles, sont rendu-e-s individuellement responsables des problèmes écologiques et incité-e-s à « consommer éthique » au supermarché et à faire les « petits gestes qui sauvent la planète » sans remettre fondamentalement en cause leur aliénation. LA NÉCESSITÉ IMPÉRIEUSE D’UNE RUPTURE Tout ceci ne pourra au mieux que ralentir l’inéluctable intensification d’une crise écologique déjà bien amorcée. En l’absence d’un changement rapide et profond –révolutionnaire– de la société, c’est un environnementalisme technocratique qui pourrait finir par régner, imposant d’en haut des pseudo-solutions technologiques tout en entretenant une façade démocratique trompeuse, ne se souciant de l’état de la planète que parce qu’il faut la préserver un minimum pour que l’exploitation continue. Les gestionnaires du système, pour qui nous ne sommes guère que du bétail citoyen, n’hésiteront pas s’il le faut à sacrifier une partie de la population : cette dernière éventualité est d’ailleurs prévue dans les plans d’urgence froidement concoctés par les autorités civiles et militaires en cas de catastrophe (nucléaire, chimique ou autre). Les nanti-e-s pourront perpétuer l’illusion du bonheur dans la consommation tandis que les classes dominées, ici et ailleurs, continueront de subir le plus fort des conséquences écologiques du développement techno-industriel (pollution, famines, bouleversements climatiques, etc.). Voilà un motif supplémentaire de révolte : il faut maintenant lutter pour préserver la possibilité même de notre survie collective, celle d’hériter d’un monde encore habitable où une existence pleine et entière soit encore possible pour tous et toutes, et pas uniquement pour une élite. ÉLARGIR LE DOMAINE DE L’ÉMANCIPATION Plutôt que la production et l’accumulation de « richesses » toujours aussi mal définies que réparties, c’est un partage démocratique du travail et de ses fruits qui est avant tout à rechercher. Dans la recherche de l’émancipation collective il faut tenir compte du fait que les logiques de domination ne concernent pas seulement les rapports entre humain-e-s, mais aussi ceux des humain-e-s avec les autres espèces et les écosystèmes. Dans cette optique il est intéressant de porter attention aux réflexions et aux tentatives concrètes de construction de rapports différents avec les autres espèces que certains groupes ont déjà entreprises (végétarisme, permaculture, etc.). Une recherche à mener dans une perspective égalitaire et libertaire, sans religiosité ni misanthropie, pour enrichir la critique en paroles et en actes de cette société d’une nouvelle dimension permettant d’envisager une humanité émancipée et capable de laisser aux autres espèces un espace où elles puissent continuer d’exister librement. !
Posted on: Mon, 23 Sep 2013 17:52:10 +0000

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