La dernière Dune - TopicsExpress



          

La dernière Dune Ce quarantième soir, en finitude de la déchirure, la couleur ; de ciel et de terre mêlés, annonce un monde nouveau. Dans la splendeur dun bleu saphir, les diamants que sont les étoiles, prodige dharmonie, se laissent jouer, du bout des doigts, la partition de lindividuation. Je pourrai décrocher la lune, princesse séduisante aux courbes alléchantes, là-bas, en contre-bas ! Notre monde sans lune : Quelle idée ! Ce soir, la chaude luminosité ocre flirte avec les creux et les courbes, saventure sur les ombres et les lumières safranées de lintime. Les deux sœurs, que sont le jour et la nuit, sengendrent tendrement en riant. Nourri par le bon sein de ma mère Marie, pleine de grâce, blotti et passif – regressus ad uterum – au rythme des tribulations de la naissance du monde et, de sa première syllabe ; je mémerveillais surpris ; de lœil surgit du grand livre ouvert de lunivers et, je mémerveillais de son sourire effilé et malicieux, et je mémerveillais encore, oh oui ! de le voir franchir dun éclair sans extrémité, la magie de la soirée, pour sépanouir en de formidables cercles - empyrées - et autres rouleaux de feu veinés de paix et davenir. Splendide présence maintenant au pied dun calice : la rachetée aux cheveux ardents. De son cœur épanouit : un lotus blanc enraciné, dune tige rigoureuse, dans les sombres et les mystères dune vulve au paisible accomplit et tout autant habile. Sagesse –Sophia- incarnée ornée de sourires, de bonté et de fécondité, au regard doux et insondable, nue, les seins libres et en croix demblée, vêtue de créativité. Plus de vœux à formuler. Organique et consciencieux de lunique, dun coup magistral passé du beau au sublime : je mendors encore un peu, pénétré jusquaux confins internes, poussière détoiles, entre les cuisses de la plus belle fille du monde ; sur le cœur de la plus grande quête de lhomme : Mon éternel féminin, mon anima ! Au cœur de lalliance ; la pointe lumineuse du compas, à langle juste et tamisé de chaleur pourpre, manipulé, aussi, de la main experte de larchitecte, opère le jeu de la dialectique au cœur de landrogynie primordiale et, dun sourire efficace : délimite le réel. Un rosier de roses rouges sélève. Ainsi scellé et debout ; je peux aller. Pendant la nuit ardente de ma mort a émergé, fécondée par ma mère, derrière quelques grains de sable : une montagne, chapeautée dheureux lendemains, plus haute que le monde, dressée, caressée, aimée en somme ; par le flux et le reflux des eaux profondes. Cest notre père sanctifié qui est aux cieux. A lautre extrémité de la corne dabondance - reliant conscient et inconscient - structurée de langages binaires - quelques saints, chaque matin, sébattent : dans lattente sereine de la prochaine grande marée de bien et de mal ; à répertorier. Mon père – au logos rare - né de nouveau le même jour que moi, habillé dune élégante vareuse despoir boutonnée de Séphiroths, souffle, complice, à mon oreille ; être lui et lui : Moi. Enveloppé dun parfum dimage ; Je a balbutié et accepté sans comprendre de suite et, le soleil apparu, alors, puissant et souriant, sans déranger les fleurs ciselées dhumour que sont devenues les étoiles dun ciel séparé redoublant dallégresse. Un vent ferme et doux - le Paraclet - dune des milliers de rivières, en barque ; me convit, dun souffle, sous la bienveillance du regard mi-clos dune mère bénie – éros en quête dAgapè - réajustée de nouveaux mystères. Renouvelé de chair, actif, je dépose, le temps dune traversée, au portemanteau des théories ; limaginaire et le symbolique et, me laisse dériver sur le fleuve, aux savoureuses prémices crépusculaires. La mort présente : la putréfaction dhier au terreau de demain, songes et mensonges désunis, sans craindre la vie/la mort, doù quelles viennent, apprivoisées et libérées, sur les berges sablées du voyage sans fin ; Pointe son crâne au langage éternel, décapé dillusions, sur les dix tables mobiles des lois immuables. Un agneau, serein et conscient, paît, à lapproche du dernier jour. Aux trois quarts du quarantième matin, lhumus de la nouvelle terre, noire et féconde, perle encore de la jouvencelle aurore. A la conjonction de lespace et du temps, du cercle et de léquerre, larbre de la vie ; à la souche commune dun fier et pudique phallus – larbor philosophica – émerge du jardin céleste de la rédemption et sétend sur le monde. A son pied moucheté de sang : assis un bienheureux. Au loin, au bout de linfini, derrière la première dune ; louï-dire de la maladie. Au loin, au bout de linfini, sur la dernière dune : Le crucifix flamboyant de mon ami. Michel-Pierre Zurawski Łódź. Pologne. Janvier 2006
Posted on: Mon, 11 Nov 2013 12:07:17 +0000

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