La saloperie ne prend pas de vacances . Animaux de compagnie : - TopicsExpress



          

La saloperie ne prend pas de vacances . Animaux de compagnie : des abandons en hausse 80 000 animaux sont abandonnés chaque été. Parmi eux, de plus en de NAC . Il court, il court, le furet. Il est passé par ici, mais il ne repassera jamais par là. Ou bien alors les papattes devant, ficelé comme un gigot à la grille de la fourrière. « Quand on ne le retrouve pas directement dans sa cage de transport, jeté à la poubelle. » Sale temps d’été pour le furet et ses copains comme le cochon d’Inde, le hamster, l’octodon, la gerbille et autres petits rongeurs désormais nouveaux animaux de (mauvaise) compagnie (NAC).La libido fatale du lapinÀ l’amour à la mort, ainsi va la chienne de vie de nos 30 millions d’amis (1). Championne d’Europe de la discipline - sans même compter les 36,7 millions de poiscailles d’aquarium - la France est doublement médaillée d’or puisqu’elle brille aussi dans la catégorie de l’abandon. 100 000 chaque année, les trois quarts à la veille des vacances. La caravane passe, Médor aboie, puis il trépasse.À Saint-Pierre-du-Mont (Landes), comme dans les 55 autres refuges SPA du pays, les geôles débordaient cette semaine avec 96 chiens. « Pour 45 boxes. Tous les étés, c’est de pire en pire. Paraît-il que c’est la crise », se désole une bénévole. Mais aux chiens et chats traditionnellement jetés en pâture le long de nos routes nationales, voilà donc que s’ajoutent par milliers des NAC sur la liste des victimes. Population fantôme d’environ six millions d’individus, rongeurs, oiseaux et reptiles peuplent en effet aujourd’hui nos salons davantage encore que nos cauchemars.« Sauf qu’après une dizaine d’années de mode et d’euphorie, nous assistons déjà à un violent retour de bâton », explique Thiphaine Guérin, responsable de l’association Au bazar des NAC. « Les NAC coûtent plus cher à entretenir que les autres animaux, en moyenne 800 euros par an. Et puis un lapin ou un chinchilla, c’est tout mignon… jusqu’à ce que son maître réalise qu’il devra passer 15 à 20 ans avec lui. »Lui et sa bien trop nombreuse petite famille. « Faites le test, vous trouverez toujours un ami pour vous conseiller de les mettre en couple, histoire qu’ils ne s’ennuient pas. » Las, le lapin n’en attendait pas tant pour se reproduire. Quinze bouches de plus à nourrir à chaque malheureux événement, et forcément au bout du compte le record national de l’animal le plus abandonné. Comme à Saint-Pierre-du-Mont, jeudi matin encore. « Il était là, planté devant l’entrée du refuge. » La plupart, que l’on aurait tort de croire plus chanceux, recouvrent pourtant la liberté parmi les folles herbes du jardin municipal. Bien moins dégourdie que son cousin sauvage, la pauvre bête s’en ira alors vite grignoter le trèfle par la racine. Pas de quoi en revanche couper l’appétit de leur maître, puisque 85 % de ceux abandonnant officiellement (2) ne s’intéressent pas à l’avenir du banni. Certes, ils auraient sinon fort à faire : selon une solide étude publiée par la fondation 30 millions d’amis, en quatre ans, un couple de chats pourrait à lui seul percher plus de 20 000 descendants sur son arbre généalogique.Quant aux bestiaux à la libido réputée moins féconde, les excuses tournent au concours de fourbe éloquence. « Dans l’ordre, on invoque le déménagement, puis la crise d’asthme et les allergies, la grossesse imprévue, le manque de temps - “ il est si malheureux ” - ou l’agressivité supposée de celui que l’on accuse d’avoir la rage. »Depuis qu’il n’est plus une boule de poils à manteau, le chinchilla se prend ainsi veste sur veste. « Il faut dire que le pauvre a comme paradoxal handicap le fait d’être une jolie peluche ne supportant pas les câlins. L’octodon, lui, devient vite mordeur si l’on ne l’éduque pas », prévient Thiphaine Guérin.Mais si l’œil mouillé de l’ex chien-chien à sa mémère lui ouvre encore la porte des refuges, il n’existe à l’inverse aucune arche de Noé pour lézards, iguanes ou scinques à langue bleue. « On vient d’ailleurs de récupérer ce gros reptile qui se nourrit de rongeurs. » Le début d’une terrible solution ?Un boa sous le capotAu-delà d’un méritoire service de garde estivale, l’association Au bazar des NAC s’efforce alors de convaincre d’éventuelles familles d’accueil. « Nous avons déjà réussi à placer 56 NAC abandonnés. Le point noir reste la région de Bordeaux. Nous y enregistrons énormément de demandes, mais aucun candidat. »Des abandons en hausse et désormais des adoptions en baisse, telle est enfin la double peine menaçant le salut de la compagnie.Troisième trafic illégal le plus important au monde après les armes et la drogue, celui des animaux introduirait ainsi chaque année en France quelque 100 000 clandestins plus ou moins domestiques. Et tandis que l’on nous promettait autrefois un tigre dans le moteur, c’est un boa constrictor de 2,10 m que les pompiers ont péniblement délogé d’un capot bordelais voici une semaine à peine. (1) Il y aurait notamment 10,7 millions de chats et 7,8 millions de chiens. (2) 120 euros auprès de la SPA.
Posted on: Sat, 10 Aug 2013 08:33:34 +0000

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