La viabilité ou non d’un pays indépendant, la question - TopicsExpress



          

La viabilité ou non d’un pays indépendant, la question centrale de la campagne électorale pour les municipales et provinciales de 2014 Face à l’irréversibilité du processus et au choix entre une situation quasi-indépendante et celle indépendante, les anti-indépendantistes résistent autour d’un dernier mur, sorte de rempart : la non viabilité économique d’un pays indépendant. Il est manifeste que la viabilité ou non d’un pays indépendant va être la question centrale de la campagne électorale pour les municipales et provinciales de 2014. Force est de constater que la plupart des murs qui ont constitué l’idéologie coloniale sont tombés. Le premier mur érigé a été que la Nouvelle Calédonie n’est pas apte à assumer toutes les compétences ; notamment celles prévues même dans l’Accord de Nouméa. Tout a été dit : « pas de transfert pour le transfert… », « Il ne faut pas transférer par dogmatisme… », « Certaines compétences sont lourdes et coûteuses… »… On a même voulu modifier la loi organique pour « glisser » les compétences à transfert obligatoire de l’article 21 –III- (droit civil, droit commercial, sécurité civile et les règles de l’état civil) à l’article 27 qui prévoit plutôt un transfert hypothétique… Mais, cela n’a pas marché. Sur avis du Conseil d’Etat, le parlement français a remis les choses en ordre… Le reste des compétences non transféré va l’être incessamment en début 2014 ou au plus tard. Il s’agit de la sécurité civile en janvier 2014 et des compétences de l’article 27 de la loi organique, à savoir l’audiovisuel, l’enseignement supérieur et le contrôle de la légalité des collectivités. Sans oublier l’ADRAF, dont le transfert est prévu également en janvier 2014… Le second mur est l’incapacité des kanak, surtout indépendantistes, à gérer un pays. Ce fut un argument de la droite coloniale pour dénigrer la revendication nationaliste. D’ailleurs, il faut préciser que ce ne fut pas seulement un argument électoraliste mais également un préjugé raciste bien ancré. La gestion actuelle des communes et des provinces, notamment celles du nord et des îles, a confirmé l’aspect sans fondement de l’argument qui relevait plus du préjugé colonial qu’autre chose… La concrétisation et la réussite du projet de l’usine du nord par les indépendantistes ont fait voler en éclat l’argument… d’autant plus que l’usine du sud, parrainée par les anti-indépendantistes de la Province Sud subit les pires difficultés pour être opérationnelle. Le troisième mur est la misère des pays indépendants de la région. C’est un fantasme purement colonial le plus exploité pour diaboliser l’idée d’indépendance. Même les médias complaisants en ont fait leur chou gras pendant longtemps. Les relations de plus en plus développées entre la Nouvelle Calédonie et les pays de la région d’une part, et la volonté affirmée du pays de s’insérer dans son contexte naturel le plus proche d’autre part, ont permis aux calédoniens de découvrir une autre réalité, une réalité assumée par les gouvernements responsables de la région du Pacifique. Dans bien de domaines, ces pays régionaux ont même quelques longueurs d’avance par rapport au Caillou… Le 19e sommet du Groupe Mélanésien de Fer de Lance qui s’est tenue récemment en Nouvelle Calédonie a eu un écho positif malgré le souhait sournois de la droite de minimiser l’impact… Le quatrième mur a été la haine viscérale des kanak envers les autres communautés. C’était un cliché bien exploité pendant des « événements » pour, évidemment, entretenir et instrumentaliser une peur… vis-à-vis des kanak et de l’idée de l’indépendance. Monter les communautés contre les kanak, une stratégie de division pour bien régner, a fait son temps. Les communautés ne sont plus dupes aujourd’hui même si les PPIC ont remplacé les cartons de poulet depuis. Même le projet d’un sénat coutumier wallisien et futunien en Nouvelle Calédonie lancé par les océaniens pro-RUMP n’a pas eu l’aval escompté ; pire, c’est une provocation envers le peuple kanak, estiment certains responsables politiques issus de la communauté wallisienne et futunienne. Bien sûr, il n’est pas question ici de nier une certaine réalité, celle des petits conflits comme les bagarres entre les kanak et les océaniens qui font bien souvent, malheureusement, la Une des journaux. Mais, force est de constater que ces incidents deviennent moins fréquents et bien souvent, ils ont pour origine d’autres motifs que ceux communautaires. Le cinquième est le drapeau kanak, un drapeau qui symbolise la violence et la haine… Le drapeau kanak, jusqu’à présent tant décrié, s’imposera à coup sûr d’ici quelques années. Comme le nom du pays. Les calédoniens aussi réticents soient-ils devront s’habituer à un nom du pays dans lequel il y aura forcément Kanaky ! Si c’est une question de temps, autant l’adopter dès à présent ! Ainsi, on peut citer les autres murs qui sont tombés depuis… Mais, le plus important, c’est évoquer quelques-uns pour confirmer cette tendance irréversible et historique. Le dernier rempart de l’idéologie coloniale est la non viabilité de l’indépendance sans la France. A ces tenants de cette idéologie, la réponse est toute simple : l’indépendance avec la France alors !
Posted on: Sun, 28 Jul 2013 11:03:45 +0000

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