Le 4 décembre 2013 Qui - TopicsExpress



          

Le 4 décembre 2013 Qui veut la peau des bars-tabac ? Pauvres bars-tabac, réduits à néant… Là où on achète des clopes qu’il est interdit de fumer. Marrant, ce besoin qu’ont les antifumeurs de pourrir la vie des fumeurs. Quand on ne fume pas à côté de moi, cela ne me dérange pas. Et lorsque ma fumée dérange une dame, j’écrase illico mon mégot. Ben voilà, le savoir-vivre, tout bêtement… En la circonstance, force est de reconnaître que les technocrates de Bruxelles, ces chauves de l’intérieur aux têtes perméables à tous les lobbies, viennent de nous rajouter une couche de nicotine, en autorisant les touristes frontaliers à désormais transbahuter dix cartouches de clopes au lieu de cinq. Mieux ou pis, c’est au choix, les cinquante cigares autrefois légaux voient aujourd’hui leur quota passer à… mille. Pourquoi ? Parce que… à Saint-Pétersbourg, le paquet de Dunhill, cigarette pourtant garantie sans agents de texture et de saveur, vilains produits chimiques – rien que de la bonne herbe à Nicot, donc –, est à moins de deux euros ; contre près de sept en France. L’État russe doit forcément y trouver son compte. Et chez nous en France ? Salauds de fumeurs qui coûtent cher à la Sécu ! Plus cyniquement, puisqu’il semblerait que nous mourions plus tôt, cela fait toujours cela d’économisé pour les caisses de retraites. Ces choses rappelées, on notera que les grands perdants de ce mistigri fiscal sont les buralistes qui, manifestement, ne pourront survivre longtemps au trafic de cigarettes légalisé par les instances européennes. Il ne s’agit pas là d’un simple ajustement fiscal, entre braves ménagères qui arrondiront les fins de mois en revendant sous le manteau des cigarettes et buralistes promis au dépôt de bilan. Mais, plus prosaïquement, de la disparition programmée des derniers lieux permettant à nos campagnes et nos provinces d’éviter le délitement du lien convivial. Chaque jour, en France, un bistrot ferme. Et avec lui, une vie sociale qui s’étiole. Bistrot où tout se disait et se savait. Les mal-portants et les mourants. Les gamins qui étaient mieux là surveillés plutôt que de traîner dans les rues. Les idylles qui s’y nouaient, les couples qui s’y faisaient ou s’y défaisaient ; c’était selon. Ces lieux de vie disparaissent ainsi les uns après les autres. Les jeunes ne s’y rendent plus, parce que trop chers. Les vieux les boudent, puisque cernés par les argousins ; quatre pastagas au lieu de trois et vous n’êtes pas loin de faire figure d’ennemi public numéro un. Il y a peu, une proche de mes connaissances a rendu l’âme à Dieu. J’ai appris la chose six mois après sa mise en bière, si l’on peut dire, en la circonstance. Quelles mortifères instances ont juré la mort de ces lieux de vie ? Pauvres bars-tabac, réduits à néant… Là où on achète des clopes qu’il est interdit de fumer. Un peu comme des lupanars dans lesquels il serait licite de payer, mais illégal de ne pas se la mettre sous le bras…
Posted on: Thu, 05 Dec 2013 07:21:24 +0000

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