Le Nettoyage ethnique de la Palestine Ilan Pappe Historien - TopicsExpress



          

Le Nettoyage ethnique de la Palestine Ilan Pappe Historien israélien Les Arabes parlent En janvier 1948, le niveau de la rhétorique belliqueuse dans le monde arabe était monté à de nouveaux sommets. Mais les gouvernements arabes, en gros, n’ont jamais rien fait de plus que parler de la nécessité de secourir la Palestine, alors même que les médias et quotidiens locaux, comme « Filastine », et la presse étrangère, en particulier le New York Times, rapportaient systématiquement les attaques juives contre les villages et les quartiers palestiniens. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Azzam Pacha – un homme politique égyptien, - espérait alors que l’ONU allait réintervenir et épargner aux Etats arabes un affrontement direct en Palestine. Mais l’organisation internationale ne savait que faire. Curieusement, les Nations unies ne s’étaient jamais demandé comment elles agiraient si les Palestiniens décidaient de rejeter le plan de partition. Elles avaient laissé la question en suspens, et leurs responsables, grâce aux bons offices de pays comme la Grande-Bretagne et la France, cherchaient seulement à savoir s’il était possible que des pays arabes voisins annexent les territoires dévolus aux Palestiniens. Ils furent fondamentalement satisfaits d’apprendre qu’un de ces pays, la Jordanie, négociait avec les juifs une possible prise en charge de la Palestine « arabe ». En fin de compte, les Jordaniens annexèrent effectivement la région qu’on allait appeler la Cisjordanie, en tout cas la plus grande portion de ce territoire, sans tirer un seul coup de feu. Les autres Etats arabes ne voulaient pas encore jouer ce jeu : ils s’en tenaient donc à l’affirmation selon laquelle l’objectif de leur intervention était d’aider les Palestiniens à libérer la Palestine, ou du moins à en sauver une partie. La décision des dirigeants arabes quant à l’envergure de leur intervention et de leur aide a été directement influencée par ce qui se passait sur le terrain. Et ce qu’ils voyaient – les hommes politiques avec un désarroi croissant, les intellectuels et journalistes avec horreur – c’était le début d’un dépeuplement, qui prenait forme sous leurs yeux. Ils avaient assez de représentants sur place pour être très bien informés sur la finalité et l’ampleur des opérations juives. Ils étaient tous pratiquement persuadés à ce premier stade, au début de l’année 1948 qu’un désastre potentiel menaçait les Palestiniens. Mais ils ont traîné les pieds, différés aussi longtemps qu’ils ont pu l’inévitable opération militaire, puis n’ont été que trop heureux de la terminer le plus tôt possible. Ils savaient très bien que les Palestiniens étaient vaincus, mais aussi que leurs armées n’avaient aucune chance face à la supériorité militaire des forces juives. En fait, ils ont envoyé leur soldats faire une guerre qu’ils savaient quasiment perdue d’avance. (A suivre)
Posted on: Fri, 04 Oct 2013 15:28:21 +0000

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