Le climat de guerre civile qui prévaut actuellement en Égypte, alors que la Tunisie est dans l’incertitude politique, a offert jeudi à Abdelmalek Sellal, en visite à Jijel, l’occasion d’évoquer devant les représentants de la société civile les effets dévastateurs du « printemps arabe ». Sellal est catégorique: « Il n’y aura pas de printemps arabe en Algérie, a-t-il martelé, nous y travaillons et sommes sur la bonne voie ». Le Premier ministre, tout en déplorant ce qui se passe dans les pays dits du « printemps arabe », rappelle la position de principe de l’Algérie, à savoir « la non ingérence dans les affaires internes des pays ». Le respect de ce principe, qui a toujours guidé la diplomatie algérienne n’épargne pas pour autant des pressions sur l’Algérie, selon Abdelmalek Sellal qui a déclaré que notre pays «subit des pressions de toutes parts l’obligeant à jouer son rôle de puissance régionale, mais notre politique est claire et l’a toujours été ; c’est ce qui nous permet de maintenir la stabilité de notre pays ». Le Premier ministre dira sur le même registre que l’Algérie « est aux aguets » et qu’elle est « déterminée à faire face à toutes tentatives de déstabilisations ». Pour lui, les Algériens “apprécient à sa juste valeur la stabilité, notamment après avoir vécu une décennie pleine de difficultés qui ont failli entamer l’existence même du peuple et de l’État algériens et c’est pourquoi ils sont aujourd’hui capables de prendre les choses en main”. A la faveur des troubles aux frontières maliennes et libyennes et, depuis dernièrement tunisiennes, les autorités ont procédé au renforcement des dispositifs sécuritaires, à l’effet de prévenir un éventuel effet de contagion. Le risque est d’autant plus réel que des parties, digérant très mal « l’exception algérienne » qui contredit les grilles de lectures de leurs officines, verraient bien notre pays basculer à son tour. Nous n’avons de leçons à recevoir de personne”, insiste Sella qui met en relief le fait que l’Algérie connaisse actuellement une conjoncture très favorable et une stabilité dans divers domaines, en dépit de certains problèmes qui suscitent, par moment, l’indignation des citoyens, ce qui est tout à fait légitime ». A côté de la veille sécuritaire, le premier ministre a également indiqué que l’autre souci majeur pour le pays, c’est de sortir de la dépendance pétrolière de l’économie. “La préoccupation majeure du gouvernement consiste en la construction d’une économie diversifiée hors hydrocarbures”, a-t-il insisté. Par rapport à cet objectif, la prochaine tripartie (gouvernement /patronat/syndicats) apparait comme un rendez-vous majeur dans l’agenda sociopolitique. « La prochaine tripartite revêt une importance capitale » en ce, qu’elle permettra d’arrêter une feuille de route pour “récupérer la base économique”. Et cela dans le but de réduire les importations de l’Algérie, explique Sellal qui rappelle que l’économie mondiale repose aujourd’hui sur la capacité d’exportation. Il a également annoncé lors de cette visite que beaucoup de procédures seront incluses dans la loi de finances complémentaire 2013 pour faciliter davantage les procédures pour les investisseurs, surtout pour les investisseurs algériens. Pour lui,”la seule solution” pour relancer l’investissement était “la création d’unités productives pour que l’Algérie récupère sa base industrielle”. “C’est le but que nous poursuivons et que nous atteindrons bientôt”,a-t-il promis.
Posted on: Fri, 16 Aug 2013 17:56:59 +0000