Le guérad - Le crevard de la jungle Le guépard, mammifère à - TopicsExpress



          

Le guérad - Le crevard de la jungle Le guépard, mammifère à pattes, est communément comparé à une panthère mais en maigre. Surtout reconnaissable aux traits noirs qui partent de ses yeux jusqu’à sa gueule, perpétuellement ouverte et langue pendante, il jouit d’une existence tranquille durant ses premières années. C’est après que ça se gâte. Maman guépard (appelons-la môman) pourvoit aux besoins d’une portée de deux à trois individus jusqu’à ce qu’ils atteignent leur maturité, ce qui n’arrive généralement pas puisque 9 bébés guépards sur 10 sont mangés par des lions avant la fin de leur premier trimestre. Un jour môman en a jusque là et laisse sa progéniture se débrouiller toute seule. Un peu interloqué, le jeune guépard (appelons-le Dylan), pour qui la vie jusqu’ici ressemblait à une chorégraphie de Kamel Ouali, supplie môman, qui lui répond en substance qu’elle en a marre de courir, et que elle elle a fait sa vie, et cesse donc de te comporter comme un enfant et range ta chambre, on connaît le refrain. Il convient d’insister sur ce point : pour manger, le guépard doit courir. Ses capacités en la matière sont ahurissantes, puisqu’il est capable de dépasser les cent km/h, mais au prix d’une telle débauche d’énergie qu’on finit par se demander pourquoi il n’a pas préféré opter pour la sous-traitance, comme le fait très justement le lion. Le processus de chasse est toujours le même : le guépard repère sa proie, une gazelle ou un gnou, et d’un seul coup se lance à sa poursuite. En quelques secondes il a déjà fondu sur elle, mais, pas idiote, la gazelle bondit de gauche à droite. Entraîné par sa vitesse comme peut l’être un jeune en golf GTI, le guépard la loupe et se prend l’acacia dans la tronche. Epuisé, et qui plus est toujours le ventre vide, le guépard a pris conscience de ses insuffisances et revoit ses ambitions à la baisse. Il choisit pour cible un marcassin ou un rhinocéros nain, et là encore, s’élance. Malheureusement le marcassin ne va pas assez vite pour lui, il a tôt fait de le dépasser et de le perdre de vue. Deux fois plus fatigué, Dylan (c’était lui) retourne voir môman, qui veut bien lui filer un bout de gnou mais c’est la dernière fois Dylan tu commences sérieusement à me casser les couilles. Les scientifiques s’accordent à dire qu’une méthode de chasse à ce point inefficace mériterait une profonde réforme, mais tous constatent le conservatisme des guépards sur le sujet. Dylan lui-même ne se voit pas chasser autrement. « Je cours vite alors je cours », semblent nous dire ses petits yeux vicieux. Lorsqu’on lui suggère qu’il est quand même très maigre, il refuse de se confronter à la réalité : comportement de toxicomane de la course, ni plus ni moins. Mais passons : un guépard attrape sa proie en moyenne une fois sur trois et cela vaut mieux sinon il meurt. Le plus drôle dans l’histoire, c’est qu’en général, lorsqu’il a enfin réussi à crever cette putain de gazelle et qu’il s’apprête à y planter les crocs, débarquent soit les lions, soit les hyènes, soit les vautours. Evidemment Dylan ne fait pas le poids et retourne voir môman. La savane est cruelle. >> Demain, les moutons !
Posted on: Tue, 12 Nov 2013 12:18:01 +0000

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