Le génocide comme stratégie de guerre totale: (la france - TopicsExpress



          

Le génocide comme stratégie de guerre totale: (la france continue en RD Congo ses experiences du rwanda) L’inavouable responsabilité française au Rwanda par Paul Labarique -- voltairenet.org/article13019.html Il y a dix ans, entre avril et juillet 1994, le Hutu Power massacrait plus de 800 000 personnes, principalement Tutsies. L’horreur ne prit fin qu’avec la défaite militaire des génocidaires devant les soldats du FPR de Paul Kagamé. Patrick de Saint-Exupéry, journaliste au Figaro, a assisté en spectateur privilégié à cette folie meurtrière. Il a vu les charniers, parlé avec des Tutsis en fuite et des Hutus en chasse. Il a côtoyé l’armée française lorsque François Mitterrand décida finalement de la déployer pour des « buts humanitaires ». Il est rentré en France, hanté par ce qu’il avait pu voir, mais décidé à comprendre pourquoi la France a soutenu jusqu’au bout le régime génocidaire. Il publie le fruit de ses réflexions dans un livre époustouflant, L’Inavouable. La France au Rwanda. Réseau Voltaire | Paris (France) | 29 mars 2004 Español Comme d’autres génocides, celui du Rwanda a ses négationnistes : ils tentent de mettre sur le même plan le massacre systématique des Tutsis par les Hutus et les crimes de guerre perpétrés ultérieurement par le FPR sur les Hutus en fuite. Une rhétorique semblable à celle des négationnistes du génocide juif, qui mettent en balance le camp d’extermination d’Auschwitz et le bombardement de Dresde. C’est d’ailleurs ce discours, relayé au plus haut niveau, qui a suscité chez Patrick de Saint-Exupéry le besoin irrépressible de raconter « l’inavouable » : en septembre 2003, alors qu’il écoute Radio France Internationale dans sa voiture, à Moscou [1], il entend le ministre des Affaires étrangères français, Dominique de Villepin, évoquer « les génocides » rwandais. Pour le journaliste, « ce pluriel n’a l’air de rien, mais il est terrible ». « Il m’a tétanisé », écrit-il. Il lui rappelle en effet des déclarations de François Mitterrand au sommet franco-africain de Biarritz : au cours de la conférence de presse, le président de la République française avait parlé du « génocide » rwandais. En revanche, dans la version écrite de son discours distribuée à la presse, il était fait mention « des génocides ». Invité à expliquer cette dissonance, il avait eu ces mots glaçants : « Vous voulez dire que le génocide s’est arrêté après la victoire des Tutsis ? Je m’interroge aussi... » Patrick de Saint-Exupéry se relance donc à corps perdu dans l’enquête sur l’implication française dans le génocide rwandais qu’il avait initiée au printemps 1998 par la publication d’une série d’articles dans Le Figaro. Il adresse son propos directement à Dominique de Villepin, qu’il souhaite emmener avec lui sur les lieux du crime, au cours d’un voyage imaginaire rendu possible par la littérature : « Vous serez, Monsieur, mon fil d’Ariane. Mon interlocuteur imaginaire. Le point d’appui sur lequel je me reposerai pour avancer au fond des ténèbres. Mon témoin. ». Et plonge le lecteur au cœur du « pays aux Mille collines ». Le Rwanda sous mandat : la construction d’un antagonisme ethnique Petit pays, d’à peine plus de 25 0000 kilomètres carrés, le Rwanda est une oasis tempérée au sein de l’Afrique des grands lacs équatoriale. Le climat y est doux et humide, du fait d’un relief particulièrement montagneux qui lui vaut son surnom de pays aux Mille collines. Majoritairement tourné vers l’agriculture, il est très propice au développement humain et est donc densément peuplé, avec près de 8 millions d’habitants en décembre 1993. Au sein de cette population coexistent deux ethnies principales : les Hutus, qui représentent 80 % de la population totale, et les Tutsis, qui en représentent 15 %. Cette précision ne serait pas nécessaire en temps normal : dans de nombreux pays d’Afrique, les ethnies se mélangent, se brassent, vivent ensemble. Même au Rwanda, où Hutus et Tutsis sont aujourd’hui présentés comme des ennemis irréconciliables, les deux groupes ont vécu ensemble pendant des siècles. Comme l’écrit Gérard Prunier, à l’origine « ces groupes ne répondaient aucunement à la définition d’une "tribu", c’est-à-dire d’une micro-nation. En effet, ils parlaient tous la même langue d’origine bantoue, vivaient côte à côte sans que se constitue un "Hutuland" ou un "Tutsiland" et les mariages mixtes étaient fréquents » [2]. Mais l’ethnisme est devenu un moyen pour les puissances coloniales d’assurer leur domination sur les populations qu’elles contrôlent : en distinguant les Tutsis des Hutus et en les opposants, les Allemands, puis les Belges, avaient choisi de promouvoir au Rwanda « une race des seigneurs » et de s’appuyer sur elle pour tenir le pays [3]. À l’inverse, à l’approche de l’indépendance, les puissances occidentales renversent leurs alliances. Dans le cadre d’une opposition ethnique qu’elles ont créée, elles ne cherchent plus à s’appuyer sur une minorité pour contrôler une multitude, mais sur une majorité apte à gagner des élections. En outre, à la fin de leur mandat, les autorités coloniales aussi sont encouragées à jouer la carte des Hutus par l’Église catholique. Celle-ci tente de reprendre le contrôle de l’Église locale où le clergé indigène, qu’elle a formé surtout parmi les Tutsis, lui échappe. Les Belges s’appuient donc désormais sur le Parti du Mouvement et de l’Émancipation Hutu (PARMEHUTU) de Grégoire Kayibanda, qui n’est autre que le secrétaire particulier de Mgr Perraudin, le vicaire apostolique suisse. La même année, en 1959, ont lieu les premiers massacres de Tutsis. Le 28 janvier 1961, le pays accède à l’indépendance : toutes les fonctions exécutives sont confiées à des Hutus. Cette indépendance est officiellement reconnue le 1er juillet 1962. (...... voir la suite sur le link)
Posted on: Fri, 05 Jul 2013 23:37:53 +0000

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