Le ministre Mende répond au M23: stratagèmes en clair - TopicsExpress



          

Le ministre Mende répond au M23: stratagèmes en clair obscur Catégorie Non classé Par Lambert Mende Omalanga (Ministre des Médias, Porte-parole du Gouvernement de la RDC) « Nous continuerons à nous en prendre aux extrémistes. Al Libi sera traduit en justice », a déclaré le président Obama en réponse aux protestations du Congrès National Libyen après la capture du terroriste présumé Abou Anas Al Libi à Tripoli. Il rappelait ainsi l’option de tolérance zéro à l’égard du terrorisme qui est devenu un lieu commun dans la communauté internationale. Un principe à géométrie variable selon l’hémisphère d’origine des victimes. Les quatre vérités de René Abandi au nom du M23 révélées à Colette Braeckman (Le Soir, 8 octobre) sont un effet de la complaisance d’une certaine communauté internationale à l’égard du Rwanda et de sa créature, le M23, en dépit de quelques remontrances cosmétiques. L’interlocuteur de Colette Braeckman affirme que la majorité des familles récemment installées à Rusthuru venaient « de zones occupées par les forces gouvernementales ». Une façon comme une autre de présenter Kinshasa comme comptable de l’insécurité dont la RD Congo est victime depuis 1998, treize ans avant la naissance du M23. Et de démontrer que « chez les rebelles au moins, cela fonctionne ». Question : qu’est ce qui pourrait bien fonctionner dans un espace tenu par des seigneurs de guerre dont les crimes s’égrènent dans les rapports de l’ONU et des ONG ? Peut-être l’enrichissement des mentors que l’ONG américaine Enough Project vient d’indexer en signalant que le M23 poursuit le trafic illicite des minerais dans l’Est de la RDC par des réseaux implantés en Ouganda, au Rwanda et au Burundi. « En une année, les officiers du M23 et leurs alliés se sont partagés 500 millions USD. Ces minerais sont revendus essentiellement aux Emirats Arabes Unis », lit-on. Martin Kobler, chef de la Monusco, vient de dénoncer de nouveaux recrutements de mineurs d’âge en RDC et au Rwanda pour renforcer les rangs des combattants du M23. Ce que Abandi voudrait justifier n’est rien moins qu’une violation du droit international humanitaire : le transfert par le Rwanda de personnes vulnérables (réfugiés) d’un site sûr vers une zone de combats. À ce jour, aucun mouvement de populations n’est envisageable des zones contrôlées par les forces régulières congolaises vers celles occupées par le M23 et ses alliés. Contredisant Abandi, un de ces « réfugiés de retour » a du reste lâché un petit bout de vérité en déclarant qu’ils étaient « un groupe de familles lassées de vivre dans les camps de réfugiés à l’extérieur et qui ont décidé de traverser la frontière pour revenir au pays ». Bizarres, ces réfugiés tellement impatients de rentrer que les combats qui avaient provoqué leur fuite ne leur font plus peur. « Nous, en général, nous les connaissons », a répondu l’homme du M23 à la journaliste qui l’interrogeait sur leur nombre. Ce mouvement transfrontalier de réfugiés en zones perturbées initié par un groupe armé irrégulier est scandaleux. On est en droit de questionner le silence de l’instrument du droit international pour la protection des réfugiés qu’est le Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations-Unies (HCR) à ce propos. M. Abandi soulève un autre coin du voile en proclamant la volonté du M23 de venger les pseudo victimes d’une pseudo expulsion en 2009 de Congolais par « des autorités » non autrement identifiées, un événement dont personne n’a entendu parler. Ainsi, dans l’univers mental du M23, il suffit de brandir une persécution, même imaginaire, pour balayer du revers de la main le HCR et les autorités nationales dont on prétend en même temps ne plus remettre en cause la légitimité. De fait, Kigali a ordonné au M23 d’installer ces personnes à Rutshuru, au mépris des lois congolaises, du droit international et de l’accord tripartite RDC – Rwanda – HCR. L’incapacité du M23 à les dénombrer contredit les allégations selon lesquelles il s’agirait de retours individuels. Aux pourparlers de Kampala, le M23 a bien proposé la création d’une commission mixte à cet effet. Inacceptable pour le gouvernement congolais car il existe déjà l’accord tripartite RDC – Rwanda – HCR, seul instrument juridique pour résoudre le problème des réfugiés congolais au Rwanda. Ce qui exclu tout recours à un mécanisme parallèle, sauf agenda caché. Les armes ne confèrent pas des droits aux citoyens dans un pays civilisé. Lorsque nous le rappelons, cela ne devrait pas être assimilé à du « populisme », un concept que M. Abandi ne semble pas appréhender correctement et qui renvoie simplement à « une idéologie se référant au peuple mais rejetant la notion de lutte des classes ». On se perd en conjectures sur les véritables motivations de la guerre déclenchée par le M23. La nouvelle version servie aux lecteurs du Soir met en exergue le retour des réfugiés congolais et le désarmement des FDLR rwandais. Une intrusion dans les dialectiques rwandaises qui révèle les vrais ressorts du M23. En RDC, les choses évoluent lentement mais sûrement. Réunies en Concertations nationales à l’initiative de Joseph Kabila, les forces vives ont fait la démonstration d’une cohésion inattendue face aux enjeux de l’heure. Une décrispation s’observe notamment avec l’amnistie annoncée des prisonniers dits politiques, l’admission aux Concertations des groupes armés qui se sont effectivement démobilisés et le retrait des postes de police déployés près de la résidence de l’opposant Etienne Tshisekedi, lequel vient de rencontrer l’Ambassadeur Mugalu, chef du cabinet civil du président Kabila. Ce climat de sérénité est malheureusement perturbé par les rétropédalages récurrents d’officiels onusiens qui, croyant bien faire, multiplient des recommandations contradictoires qui sont autant d’encouragements à l’aventurisme criminel du M23 et nourrissent tous les extrémismes. Pour rendre impossible la reprise du cycle des séditions et des sévices dans la région des Grands Lacs, la Communauté internationale doit imposer au Rwanda le respect du droit international et éradiquer l’impunité des crimes transfrontaliers en neutralisant une fois pour toutes leurs auteurs.- « précédents
Posted on: Fri, 25 Oct 2013 22:24:27 +0000

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