Le traumatisme de la guerre du Kippour plane sur - TopicsExpress



          

Le traumatisme de la guerre du Kippour plane sur Israël 04/10/2013 Éclairage De nombreux observateurs appellent le gouvernement à ne pas répéter les mêmes erreurs qu’en 1973. Quarante ans après la guerre du Kippour, les Israéliens se demandent encore si leur pays pourrait de nouveau être surpris par une attaque militaire, au moment où montent les périls dans la région. Le 6 octobre 1973 à 14h00, en pleine célébration du Kippour, le jour le plus saint du judaïsme, l’Égypte et la Syrie déclenchent l’offensive du ramadan contre l’armée israélienne, à l’ouest le long du canal de Suez et à l’est sur le plateau du Golan. Ce n’est que cinq heures avant que les dirigeants israéliens, finalement convaincus de l’imminence d’une attaque, décrètent la mobilisation générale des réservistes. Ce retard a coûté très cher aux militaires, qui ont subi de lourdes pertes (plus de 2 500 morts), un revers cuisant qui a fait voler en éclats le mythe de l’invincibilité d’Israël après sa victoire foudroyante lors de la guerre des Six-Jours en juin 1967. Les images de soldats hébétés faits prisonniers sur le Golan, ou encerclés près du canal de Suez, l’angoisse sur les visages des dirigeants politiques et militaires hantent jusqu’à ce jour l’opinion publique. Bien que l’environnement d’Israël soit désormais moins hostile, grâce notamment à la signature de traités de paix avec deux de ses voisins, l’Égypte et la Jordanie, et d’accords avec les Palestiniens, près d’un tiers des Israéliens estiment qu’une telle surprise peut se reproduire, selon un sondage paru à l’occasion de cet anniversaire imminent. La menace qui inquiète aujourd’hui les dirigeants et l’opinion, le Premier ministre Benjamin Netanyahu en tête, est celle des ambitions nucléaires prêtées à l’Iran, dont les missiles peuvent atteindre Israël, et dont les alliés, le régime syrien et le Hezbollah, sont à ses frontières. « Si Israël est obligé d’agir seul, il agira seul » pour conjurer le péril d’un Iran doté de l’arme nucléaire, équivalent à « cinquante Corées du Nord », a asséné mardi M. Netanyahu à la tribune de l’ONU. « Très faible probabilité » d’attaque Ironie de l’histoire, il y a 40 ans, c’est Israël qui a été tenté d’utiliser son arsenal nucléaire, dont il n’a jamais admis l’existence, selon le journal personnel du général Haïm Bar Lev, ministre et chargé ensuite du front sud. Face au désastre qui semblait se profiler, le ministre de la Défense Moshe Dayan a évoqué l’utilisation des « armes non conventionnelles » en cas d’effondrement des fronts, une proposition repoussée par la chef du gouvernement Golda Meir. Dans un documentaire israélien qui sera prochainement diffusé, le secrétaire d’État américain de l’époque Henry Kissinger confie que les États-Unis n’ont reçu « aucun signal » d’un tel projet. Le fiasco de 1973 est surtout attribué au renseignement militaire, persuadé que la probabilité d’une attaque égypto-syrienne était « très faible ». Israël disposait pourtant d’informations de première main, grâce à un espion égyptien, Achraf Marwane, gendre du défunt président Gamal Abdel Nasser, qui évoluait dans l’entourage de son successeur Anouar el-Sadate, soulignent Marius Schattner et Frédérique Schillo, auteurs d’un livre récent : La guerre de Kippour n’aura pas lieu. Sur la base d’archives récemment déclassifiées, l’ouvrage envisage la thèse, émise par d’autres experts, selon laquelle Achraf Marwane aurait joué un double jeu en prévenant trop tard Israël de l’attaque après avoir lancé auparavant plusieurs fausses alertes. Mais l’armée israélienne a aussi sa part de responsabilité, reconnaît l’actuel ministre de la Défense Moshe Yaalon. « Une des racines de notre échec au début de la guerre provenait du sentiment de supériorité qui régnait dans nos rangs après la victoire éclair de la guerre de juin 1967 », a-t-il estimé. « Plus jamais, a assuré cet ancien chef d’état-major, nous ne sous-estimerons l’ennemi. » Mais toute la question est de savoir si les politiques ne se sont pas encore plus lourdement trompés sur les intentions de l’adversaire, en rejetant les ouvertures de paix lancées par le président Sadate avant la guerre, qualifiées de « pure propagande » par Golda Meïr. M. Netanyahu exprime aujourd’hui le même scepticisme face aux propositions de dialogue sur le nucléaire du nouveau président iranien Hassan Rohani, qu’il a traité à l’ONU de « loup déguisé en mouton ». Ce discours lui a valu les critiques du New York Times, dans un éditorial lui enjoignant de ne pas « saboter la diplomatie avant que l’Iran n’ait été mis à l’épreuve ». Selon le quotidien d’opposition Haaretz (centre gauche), « quarante ans après, Israël continue sur la même voie en se fiant à son pouvoir militaire et au soutien des États-Unis, tout en ignorant son isolement et les limites de la force ». (Source : AFP)
Posted on: Fri, 04 Oct 2013 00:50:12 +0000

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