Les Biens congolais au Ruanda. Un vieux contentieux économique - TopicsExpress



          

Les Biens congolais au Ruanda. Un vieux contentieux économique renforcé sous Mobutu oppose la Rdc au Burundi et au Rwanda Il s’est développé depuis le mois d’août de l’année 1998, une guerre ouverte entre la RDC d’un côté et le Rwanda, Burundi et l’Ouganda de l’autre. Cette situation de guerre est, selon l’Histoire, consécutive à un vieux contentieux datant de l’époque coloniale entre le Rwanda, le Burundi d’un côté et le Congo de l’autre, les trois pays qui ont été sous la domination d’un même colonisateur Londres , 23.07.2004 | Economy La guerre qui a éclaté en 1998 entre la coalition rwando- ougando-burundaise contre la République démocratique du Congo est une situation qui remonte à plusieurs années dans le passé où un sérieux contentieux opposait deux des trois petits pays à leur grand voisin depuis les temps coloniaux. Bien avant la dernière guerre au cours de laquelle les trois petits voisins du Congo se sont illustrés par la rapine, la guerre économique, la guerre de tentative de balkanisation de la Rdc, il existait déjà des contentieux financiers entre la RDC et le Rwanda d’une part et entre la RDC et le Burundi de l’autre, dans le cadre de l’ancienne Union du Congo-Belge et du Rwanda-Urundi; et qui devaient être réglés dès l’accession à l’indépendance du Congo-Belge en 1960 et du Rwanda-Burundi en 1962. Chose qui n’a pas été faite et qui par conséquent a entraîné de multiples négociations des autorités au niveau politique et des experts des trois pays au niveau technique. Ces négociations n’ont pas abouti à une solution quelconque, sauf une cession précipitée et illégale des avoirs hérités de la colonisation au Rwanda et au Burundi par le Président Mobutu. Lui-même n’a pas hésité de se servir du patrimoine de l’Etat pour faire asseoir son hégémonie et son emprise sur les autres chefs d’Etat, surtout ceux des pays frontaliers. Il est inutile de rappeler que la corruption et la prédation étaient érigées par le régime Mobutu en système de régulation politique à travers les mécanismes des lois et des dispositions montés par le même régime et qui ont conféré à Mobutu la totalité des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires, par conséquent toutes les prérogatives sur les traités internationaux et surtout que sa parole avait force de loi. Partant donc de cette logique mobutiste, la question des contentieux était devenue inopportune. Selon Mobutu, ce qui devait préoccuper les trois Etats c’était plutôt l’idée de récréer leur ancienne Union coloniale par laquelle devait se tisser leur coopération multilatérale. C’est ainsi qu’est née la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) en 1979. En effet, quels sont les avoirs hérités de la colonisation par la RDC qui ont été aliénés au Rwanda et au Burundi par Mobutu? Le professeur Bulaimu Wite-Nkate Myanda dans son livre intitulé: “ Président Mzee LD Kabila: Combats Diplomatiques et Géostratégiques Inachevés ”, évoque bien toute une série de contentieux triangulaires, parmi tant d’autres, basés sur la « transferabilité » des avoirs entre la RDC, le Rwanda et le Burundi dans le cadre de la Société Nationale d’Electricité (SNEL); de la Caisse d’Epargne du Congo-Belge et du Rwanda-Urundi (CECBRU); dans le cadre des installations portuaires de Kigoma et de Dar-es-Salaam (Belbases); de la Société de Crédit aux Classes Moyennes et à l’Industrie (SCCMI) et enfin dans le cadre des comptes courants et des valeurs congolaises détenues par la Banque d’Emission du Rwanda-Urundi. Ces litiges financiers se juxtaposent avec trois grands autres litiges bilatéraux entre la RDC et le Burundi d’une part, et entre la RDC et le Rwanda d’autre part. Il s’agit du différend frontalier sur le delta de la Ruzizi avec le Burundi, de la Société Industrielle et Commerciale du Gaz (SOCIGAZ) installée au Rwanda, ainsi que le problème relatif à la récupération de la Centrale de Ntaruka et de Sabiera, deux centrales hydroélectriques qui, bien que situées au Rwanda, appartiennent entièrement à la RDC. Conscient de la cession illégale par Mobutu du patrimoine de l’Etat à de tierces personnes, physiques ou morales (entre autres les portions de terre offertes au président Rwandais Juvénal Habyarimana dans le Masisi, au Nord-Kivu), feu Président Mzee Laurent-Désiré Kabila, fidèle à sa vision nationaliste de la gestion de la chose publique, après sa prise du pouvoir, a commencé à mener des actions diplomatiques de grande envergure pour aider l’Etat congolais à récupérer ses biens spoliés et aliénés par le kleptomane Mobutu au profit du Rwanda et du Burundi. La tâche s’avérait délicate d’autant plus que le Rwanda et le Burundi étaient dans un passé récent, les alliés de Kabila dans sa conquête du pouvoir pour libérer le Congo de la dictature mobutiste (c’était un mariage d’intérêts réciproques), pour rétablir un Etat de droits, créer une armée forte, et une économie répondant aux besoins du peuple. C’est pourquoi Mzee Laurent-Désiré Kabila a privilégié la négociation dans le cadre des dispositions contenues dans les chartes de l’ONU et de l’OUA, ainsi que tous les traités internationaux dont le Congo est signataire. Mais avant cela, sur le front national même, le Président Laurent-Désiré Kabila a créé l’Office de Biens Mal Acquis (OBMA), ayant pour but d’aider les citoyens lésés à rentrer dans leur droit en récupérant les biens qui leur étaient arrachés, sans procès et en usant abusivement du pouvoir dont jouissait la classe politique de l’époque. Beaucoup de membres du nouveau régime n’avaient malheureusement pas encore assimilé la vision politique de Kabila ni changé de mentalités. Pour Mzee Laurent-Désiré Kabila, le delta de la Ruzizi (non loin du maquis de Fizi ou l’ancien maquisard a vécu de 1967–1986) constitue un espace litigieux, car on a vu le Burundi s’installer sans négociations préalables avec le Congo, dans cette partie du territoire congolais renfermant des richesses agricoles et minières sans oublier son gisement pétrolifère. En ce qui concerne le dossier de la SOCIGAZ (qui exploite le gaz naturel du Lac Kivu), le Président LD Kabila n’a pas hésité d’affirmer que cette société installée au Rwanda, doit arriver à restituer la part des recettes qui revient au Congo d’autant plus qu’il s’agit d’un investissement commun des deux pays. Quant aux deux centrales hydroélectriques congolaises, celle de Ntaruka et de Sabiera, situées sur le territoire rwandais, leur cession par Mobutu était illégale et par conséquent, il faut que le Rwanda arrive à les acheter en versant soit de l’argent liquide, soit en procédant par le système de location-vente jusqu’à l’épuration totale correspondant à la valeur d’investissement de ces deux centrales. Mais malheureusement, l’assassinat ignoble de feu Mzee LD Kabila ne va pas lui permettre d’achever toutes ces démarches politico-diplomatiques et géostratégiques. Puissent les actuels dirigeants congolais continuer ces combats inachevés! En plus, d’une conférence internationale sur la Région des Grands Lacs telle que proposée par la France pour régler tous ces contentieux mais aussi établir les vraies bases d’une paix durable dans la Région des Grands Lacs qui s’avère plus que nécessaire. | MMC/correspondant A. R. Lokongo
Posted on: Sun, 11 Aug 2013 10:38:16 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015