Les Programmes et Projets de Développement au Bénin, un Tremplin - TopicsExpress



          

Les Programmes et Projets de Développement au Bénin, un Tremplin ou un Frein à la Décentralisation et partant, à la Démocratie ? La Décentralisation, décidée par la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de février 1990, consacrée par la Constitution du 11 décembre 1990 en son article 151, et opérationnelle depuis 2002, dans sa définition connue de tous, c’est globalement le transfert de Compétences du Pouvoir Central aux Collectivités Locales ou Décentralisées. J’affirme, à la suite de Mme Claire HOUNGAN AYEMONNA, (Agende de la Femme, 2000, pp 48-52), qu’il en résulte une double opportunité que les populations à la base peuvent ou doivent saisir pour prendre des décisions capitales qui vont régir la vie de leur Communauté, par le biais des élus locaux (conseillers municipaux ou communaux). C’est donc à travers les élus locaux que ces populations doivent identifier, concevoir, même chercher des financements et réaliser des projets de développement pour leurs localités : Ecoles, marchés, magasins, dispensaire ou maternité, pistes, etc. De l’autorisation à l’arbitrage, le gouvernement ou le pouvoir central, ayant seul le monopole du développement à la base du pays, doit l’assumer au grand chef. Aux grands maux, les … ! Mais, comment sont mis en œuvre les programmes et projets de développement dans notre pays ? Là, est la grande et éternelle question ! La plupart du temps, les programmes et projets de développement, en Afrique et surtout au bénin, commencent par, ce qu’ils appellent, « la Phase Pilote». En prince, en matière de bonne gouvernance et de management opérationnel, c’est une bonne pratique que d’essayer ou d’expérimenter une nouvelle approche avant, ce qu’ils déclarent, « la Phase de Généralisation ». Mais, hélas ! La phase dite pilote, c’est la phase de tous les dangers (souffrances) et beaucoup de programmes ou projets dont les acteurs ne sont pas naturellement motivés, s’arrêtent à cette étape. Tenez, l’approche béninoiserie de la phase pilote ou Phase 1 ! 1°) Le recrutement des consultants, même celui du Directeur du projet, des techniciens, des personnels administratifs et financiers, etc., dans les programmes/projets à leur début, parait très ouvert au public, surtout aux déshérités, à la limite aux indigents, ayant des compétences et des expériences avérées. La presque totalité serait embauchée dans cette frange de la population nécessiteuse, à main-d’œuvre à vil prix. C’est une bonne chose : « Les mieux-disants » ! 2°) Alors, le plan d’activités, le chronogramme, le modèle de rapport, etc., seraient laissés à l’initiative de ces acteurs compétents et expérimentés, afin de bien les documentés pour les futurs propriétaires du projet. Une clause contractuelle leur interdit de revendiquer ces œuvres d’esprit pendant et après le projet. 3°) Puis, une forte pression serait actionnée sur ces acteurs afin de tirer le maximum d’eux et garantir ainsi la validation de la phase 2 ou de la généralisation du projet : … Faites des sacrifices, vous serez mieux traités à la phase 2 !... Vous serez privilégiés !... Et, ils travaillent à fond, sans sou. 4°) Les acteurs du projet 1, en majorité de rang social miséreux, seraient donc sous-payés. Leurs honoraires, salaires et autres frais de déplacement seraient dérisoires. Et très souvent, ils ne seraient pas pris en compte sur le plan de la sécurité sociale. Et pourtant, c’est la phase la plus difficile ! Certains d’entre eux, face aux difficultés de tous ordres, seraient obligés de mendigoter, voire rançonner les bénéficiares dont ils ont la charge d’"éduquer". Qu’en est-il de l’approche béninoiserie de la phase 2, ou celle dite de la généralisation ? Ici, tenez votre cœur ! On dirait qu’il y a dans ce pays des cadres spécialistes des phases 2 ou de généralisation ! Allez-y comprendre. Ils guettent et volent de phase 2 en phase 2. Mais fort heureusement, il existe encore dans notre pays de véritables cadres experts, dignes citoyens et très compétents qui font consciencieusement leur travail. Et donc, comment cette phase serait managée ? 1°) Avis de recrutement, Appel à candidature, ou autre Sollicitation de manifestation d’intérêt, seraient taillés sur mesure dans l’unique dessein d’éliminer tous ceux qui avaient participé et contribué au succès de la phase 1, sans laquelle la phase 2 n’est pas possible : « Ceux qui avaient…et dont les performances ne sont pas jugées satisfaisantes… seront rejetés ». Ce serait la phase des privilégiés et des nantis : les frères, les cousins, les amis politiques, les maîtresses, les protégés, les recommandés, etc. Comment et par qui ces dites performances antérieures sont jugées ? 2°) Ici, le plan d’activités, le chronogramme, le modèle de rapport, etc., seraient bien élaborés à partir de la synthèse des modèles des pauvres acteurs de la phase 1, et seraient mis à la disposition des clients, que dis-je, des alliés de la phase 2. 3°) Trêve de pression, car tout a été balisé. Les rapports et les expériences documentées de la phase 1, et mis à leur disposition, seraient simplement repiqués (copier-coller !). 4°) Paradoxalement, c’est ici que les honoraires, les salaires et autres frais de transport, seraient non seulement décuplés, mais également doublés d’autres facilités et des primes. En somme, adopter cette forme de pilotage, ce serait un véritable gâchis et une très mauvaise gouvernance pour plusieurs raisons. La première raison est technique : les acteurs de la phase pilote ou phase 1, doivent être logiquement reconduits pour capitaliser et faire profiter de leurs expériences. Les activités du projet se dérouleraient plus rapidement et les résultats seraient vite atteints et on gagnerait beaucoup en efficacité et en efficience. La seconde raison est économique : les acteurs de la phase pilote ou phase 1, avaient été formés à coût de millions, voire de milliards. On économiserait beaucoup en les reconduisant, les coûts de formation et de suivi des nouvelles recrues. Ces économies pourraient être utilisées pour construire plusieurs autres infrastructures. Le pays et ses populations ne s’en porteraient que mieux. Face cette situation qui n’aurait fait que trop duré dans notre pays, en général les cadres, les ONG et en particulier, ceux qui sont spécialistes ou experts de développement à la base et qui s’en préoccupent réellement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, doivent s’organiser pour faire des contrôles, des suivi-évaluations parallèles, afin de dénoncer et de décourager toutes formes de magouilles et de rançonnements qui s’organiseraient autour de ces Projets. Notre jeune décentralisation et notre adolescente démocratie ne s’en porteraient que mieux, et que la création de richesse et son partage équitable, tant souhaités par le Chef de l’Etat, le Docteur Thomas Boni YAYI, seraient enfin une réalité. Par Péguy EZALI, le 10 mai 2013, Comptable-Financier, Juriste et Communicateur (Coordonnateur AFDB-ONG, Parakou). Innocent EZIN ALOFAN, Master2 Pro, en Finance-Comptabilité-Audit, Juriste et Communicateur.
Posted on: Sat, 20 Jul 2013 12:47:43 +0000

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