Les classements et palmarès des établissements de santé - TopicsExpress



          

Les classements et palmarès des établissements de santé semblent constituer une vraie poule aux oeufs d’or pour la presse. En effet, ce sujet fait périodiquement la « une » de nos magazines. A ce jour, le dernier consulté est celui du Point (numéro du 22/08/2013) et cette thématique, tout comme celle des Francs Maçons semble être intarissable pour les media. Toujours plus de révélations ? Des enquêtes toujours plus poussées ? Des classements plus pointus ? Quels peuvent donc être encore les secrets que la presse peut dévoiler sur la franc maçonnerie ? Sur les établissements de santé ? Entrons dans le vif du sujet : que se cache derrière cette couverture alléchante mettant à la une du magazine le palmarès 2013 des établissements de santé ? Un dossier d’environ 142 pages dont environ 116 pages remplies de tableaux de classements sous format de tableaux Excel. Des classements qui s’enchaînent les uns les autres : les 50 meilleurs hôpitaux, les 50 meilleures cliniques et de nombreux classements par spécialités médicales; 10 plus précisément : prothèse de hanche, prothèse de genou, chirurgie de la colonne vertébrale, chirurgie du pied et de l’épaule, chirurgie du canal carpien et traumatologie du genou, rhumatologie et chirurgie des tumeurs osseuses et urgences de la main, chirurgie de la cheville et neurochirurgie, urgences traumatologiques et chirurgie de l’audition, cancers ORL et chirurgie du nez et des sinus, amygdales et végétations. Les classements ont toujours existé, Top 50, meilleurs ventes sur un site de e-commerce, top Ten des personnes les mieux payées…), il n’en demeure pas moins crucial de s’interroger sur les critères utilisés pour effectuer ces classements. Si les classements de nature commerciale reposent sur des données tangibles : nombre de ventes, chiffre d’affaires réalisé,etc ; qu’en est-il du classement d’une prestation de service comme celle offerte par les hôpitaux ou les cliniques ? Le Point précise que « pour faire partie de ce tableau d’honneur des 50 meilleurs hôpitaux publics de France, un établissement doit fournir un service complet aux patients dans les disciplines médicales et chirurgicales. Le classement général est une synthèse du classement des établissements par spécialité. Les mieux classés par spécialité se retrouvent dans le palmarès des 50 meilleurs établissements. Pour les cliniques, seules sont retenues celles qui « fournissent à leur patientèle un service médical et chirurgical complet. Au final, ce sont 63 activités pour les hôpitaux et 37 activités pour les cliniques qui ont été prises en compte pour établir le Palmarès du Point. C’est à la fin de son dossier que le Point décrit la méthodologie utilisée et ce, après avoir rappelé le respect de la plus stricte indépendance. Ainsi, le Point a adressé un questionnaire le 15 février 2013 à 522 établissements publics ou privés à but non lucratifs participant à un service public hospitalier et à 574 établissements privés à but commercial.L’essentiel des questions adressées aux établissements portaient sur les moyens humains et matériels dont disposent les structures et qui garantissent un niveau plus ou moins élevé de sécurité et de qualité des soins en chirurgie, cardiologie, réanimation et plusieurs autres spécialités médicales. La base de ce raisonnement trouverait-il sa justification dans les valeurs universelles suivantes : la quantité fait la qualité et le bon outil, le bon ouvrier. Au terme de cet envoi, ce sont 300 hôpitaux et 361 cliniques qui ont retourné le dit questionnaire. Les réponses reçues par le Point ont ensuite été analysées et exploitées : pour classer les établissements, « pour de nombreuses activités, nous avons privilégié la présence de certains équipements et spécialistes à forte valeur soignante ajoutée (…) puis dans un deuxième temps, nous nous sommes appuyés sur le Programme médicalisé des systèmes d’information (PMSI). Cette base contient 23,2 millions de dossiers médicaux informatisés et anonymisés des patients hospitalisés en 2011 dont 15,8 millions dans le secteur public et 7,4 millions dans le secteur privé. » Selon le Point, cette base de données « permet d’analyser finement les actes médicaux et chirurgicaux pratiqués dans chaque établissement. » Enfin, une série de critères a été définie par le Point pour attribuer une note sur 20 aux établissements de santé : activité, notoriété, ambulatoire, technicité, spécialisation, indice de gravité des cas traités, durée de séjour, évaluation de la mortalité. Si certains des critères retenus semblent avoir une valeur scientifique pertinente, d’autres semblent plus aléatoires au regard de questionnements candides. Ainsi, comment peut-on objectivement apprécier la notoriété d’établissement de santé ? Comment utiliser la durée de séjour comme une unité de mesure standard quand il est unanimement reconnu que les patients les plus défavorisés économiquement ont des pathologies plus lourdes et, pour des raisons financières évidentes, privilégient le circuit de l’hôpital ? Comment prendre en considération le talent d’un « Docteur House » à la française au travers de critères purement mathématiques et statistiques ? Finalement, le meilleur conseil à donner aux patients, ne serait-il pas de faire son propre classement et d’écouter les recommandations de son entourage ou de son médecin traitant.
Posted on: Thu, 05 Sep 2013 06:19:51 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015