Les « concertations nationales » seules n’apportent jamais « - TopicsExpress



          

Les « concertations nationales » seules n’apportent jamais « la cohésion nationale et la paix » (sic) si les préalables nécessaires, suffisants, transhistoriques, universels et incontournables et qui sont les fondements solides de cohésion nationale, de paix durable et de progrès ne sont pas réalisés. Prétendre le contraire, c’est ignorer ce dont on parle si on est de bonne volonté et de bonne foi. Sinon, c’est faire preuve de médiocrité et même de cynisme et recourir à dessein à l’une des stratégies de domination, de manipulation et d’exploitation de masse. Nous citons ici deux de ces préalables : - L’instauration d’un Etat de droit démocratique ; - Les liens harmonieux de partenariat avec les Décideurs Internationaux pour le triomphe des intérêts partagés. Le présent document se limite à décrire l’Etat de droit démocratique. Etat de droit démocratique moderne 1. Etat 1) Etat : le titulaire, le siège et le support du pouvoir politique. Les tyrans identifient leur personne à l’Etat, l’Armée nationale à leur milice privée, le Trésor public, les bâtiments publics et les richesses nationales à leurs propriétés privées, à leurs biens personnels et leur volonté arbitraire à la Loi. Dans les systèmes tyranniques, on parle des « Hommes forts » face aux « Institutions faibles ». La 1ère notion-clé contemporaine de l’Etat est la dissociation entre le pouvoir et celui qui l’exerce. Cette dissociation permet : - d’ennoblir le pouvoir en le détachant des passions humaines; - d’assurer au pouvoir la durée sans laquelle il ne peut rien accomplir de grand; - de distinguer le fondement de l’autorité avec les qualités propres de celui qui l’exerce; - de soumettre le gouvernant lui-même au respect du droit et de la loi, et empêcher ainsi que ce dernier n’identifie sa personne à l’Etat ou ne mette en œuvre sa puissance personnelle, mais bien la puissance de l’Etat; - de détacher les rapports d’autorité à obéissance et des relations personnelles du chef à sujet ; - de donner à l’obéissance des gouvernés une dignité que la soumission à la volonté arbitraire d’un homme compromet ; - et de garantir la noblesse et la grandeur de la vie politique en favorisant le rapprochement, la coexistence pacifique et même les coalitions entre les individus, les partis et les organisations sociales que leurs options politiques et sociales divisent. Le pouvoir n’est pas incorporé dans la personne du chef. Le support du pouvoir est l’Etat défini comme la puissance qui transcende les personnalités, les qualités propres et la volonté arbitraire des gouvernants, le siège de l’autorité politique et le titulaire abstrait et permanent du pouvoir dont les gouvernants ne sont que des agents d’exercice nécessairement passagers. 2) Etat : institution dotée d’une Constitution Le pouvoir, ainsi détaché des personnalités qui mettent en œuvre ses prérogatives, s’inscrit dans l’institution étatique. L’Etat est le pouvoir institutionnalisé et, par extension, l’institution elle-même dans laquelle s’incarne le pouvoir. Cette institution est une entreprise au service d’un projet de société qui est la représentation, partagée par la majorité du groupe, de l’ordre politico-social souhaité. Le projet de société constitue l’assise du pouvoir politique et en est l’énergie animatrice. Enjeu de ces différents projets de société et toujours sous-adjacents à cet affrontement légitime et bénéfique au dynamisme et à l’évolution des sociétés et des peuples, l’Etat définit et délimite le cadre de leur affrontement en fixant les bornes pour éviter l’éclatement de la communauté, maintient et renforce la cohésion du groupe et permet ainsi à ses membres d’aborder ensemble leur destin. Au centre de l’Etat se trouve la Constitution : Charte où se trouvent condensées les idées, les valeurs et les institutions dans lesquelles se reconnaît la majorité du groupe. La constitution définit les attributs de l’Etat, l’organisation et l’exercice du pouvoir politique; les conditions d’obtention du titre et du droit de commandement et les procédures de l’exercer. Les lois et les institutions contenues dans la constitution sont au- dessus de tous, gouvernants et gouvernés. La constitution permet ainsi l’application de la valeur fondamentale de toute société démocratique : le respect des libertés individuelles et publiques et les droits fondamentaux, civiques, politiques, sociaux, économiques et culturels de la personne humaine. Et c’est le respect de ces libertés et de ces droits, défendus par des lois constitutionnelles qu’appliquent et défendent des magistrats indépendants, qui conduit, dans toute société démocratique, à la pratique de trois autres valeurs corollaires à la valeur fondamentale : la limitation du pouvoir des gouvernants, la représentativité pluraliste politique et idéologique et la citoyenneté. Ces trois valeurs se complètent et c’est leur interdépendance qui constitue la démocratie. Le pouvoir institutionnalisé est, grâce aux élections libres, inclusives, transparentes et démocratiques, soumis aux alternances régulières et successives où le peuple se choisit librement les nouveaux gouvernants, reconduit ou sanctionne les gouvernants sortants. En outre, le pouvoir et ses animateurs sont soumis au contrôle à tous les niveaux de pouvoir et reste sensible aux pressions sociales, politiques et morales exercées par le parlement, la presse, les milieux universitaires, les organisations de la Jeunesse, les syndicats, les écrivains, les organisations des femmes, les artistes, les figures de proue, les personnalités influentes, l’opinion publique, les partis politiques, l’opposition politique et les organisations de la société civile. Le pouvoir n’est pas une borne plantée au milieu de la société pour en immobiliser le cours. Il procède de la société en même temps qu’il agit sur elle. S’il n’en reflète pas les exigences, il sera tôt ou tard emporté. La solidarité est nécessaire entre le pouvoir et la conscience politique du groupe. S’il y a rupture, un pouvoir, par des voies et procédures légales et démocratiques définies dans la constitution, en remplace un autre et rétablit ainsi entre l’autorité politique et le projet politico-social souhaité par la société, l’harmonie, la convergence, l’identité de vue et d’intérêts ainsi que la communauté que le pouvoir sortant n’avait su garantir. 3) Etat : arbitre et régulateur de la dialectique et du mouvement L’univers politique et social est un ordre en mouvement, et la stabilité politique et sociale est un équilibre de forces, équilibre non statique, mais dynamique, et donc dialectique. Cet équilibre dynamique se maintient par un constant rajeunissement de l’ordre. Les luttes entre les différentes forces, si elles atteignaient leur paroxysme, détruiraient la société. Et le même résultat serait atteint si l’un des concurrents parvenait à réduire les autres au silence parce qu’alors la société s’étiolerait dans un conformisme mortel. C’est l’Etat qui impose son arbitrage dans la concurrence et l’affrontement entre ces forces, détermine la mesure de leur victoire et procure à cette dialectique le cadre qui lui permet d’aboutir à un dépassement et non à une destruction. C’est par la concertation, le dialogue et les négociations entre les gouvernants et les différentes catégories de la société qu’on aboutit à un contrat social, au consensus, à la paix sociale, à la stabilité politique… Le rôle régulateur de l’Etat de la lutte politique empêche que les gouvernants d’un jour ne s’érigent en juges souverains des décisions qu’ils estiment devoir être endossées par l’Etat. C’est la règle que l’Etat établit qui combine, affine et synthétise une pluralité d’aspirations, ce qui est une manière de faire l’un avec du multiple, c’est-à- dire de réaliser le projet politico-social fondamental, à savoir concilier l’unité du pouvoir avec la complexité politique et sociale. 4) Etat : expression d’une conscience nationale Pour remplir ces fonctions, l’Etat doit disposer d’une énergie qui lui soit propre : il l’obtient dans son assise sociale homogène qui se trouve dans la conscience politique et patriotique profonde des citoyens, conscience où habitent les représentations concernant le destin de la collectivité globale. Ces représentations, moins marquées par la contingence et les divergences partisanes, ont un contenu très général : elles visent ce qui est indispensable au maintien de la cohésion et, donc, à l’existence de l’être collectif. Ce degré de conscience s’extériorise devant des crises graves telles que les conflits sociaux dramatiques menaçant la cohésion sociale; l’hypothèque de la souveraineté, de l’indépendance et de l’intégrité territoriale de la Patrie; des menaces de guerre… C’est à ce niveau profond de la conscience politique et patriotique des gouvernés que se forme celle où l’Etat trouve l’énergie requise pour être un pouvoir authentique, réel, effectif et efficace. Ce pouvoir est celui de l’institution. C’est en elle que s’équilibrent les forces de mouvement et les résistances de l’ordre établi. L’institution repose en définitive sur des intelligences et des volontés humaines. C’est donc à l’homme - à chacun de nous comme à la communauté que nous formons - qu’il appartient qu’elle soit durable et féconde.
Posted on: Sat, 31 Aug 2013 07:21:49 +0000

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