Les enseignants souffrent, nous souffrons tous. Violence inouïe - TopicsExpress



          

Les enseignants souffrent, nous souffrons tous. Violence inouïe dans le sens où les élèves (et nous-mêmes !) vivent (vivons) dans les cris, le brouhaha, les hurlements, et les insultes, à partir de 15h. Les aînés en « profitent », se battent, courent, lors de cette passation entre école et périscolaire lorsqu’ils se rassemblent dans la cour et le préau avant d’aller dans leurs ateliers respectifs. Tous n’en ont toujours pas à ce jour d’ailleurs. Les élèves sont heureux de se déplacer à la piscine. « C’est bien avec les animateurs, on peut crier dans la rue ! » Les règles ne sont pas les mêmes. Ils s’y perdent. Et nous sommes désavoués. Atelier slam (avec droit « de dire des insultes ! ») et hip-hop dans les salles de classe, alors que l’on demande d’être calme dans ces mêmes locaux, est incompatible. La vie est devenue beaucoup plus difficile pour nous enseignants, avec ces changements perpétuels de règles et d’autorité. Même si l’on sait que les règles sont soi-disant les mêmes, elles ne peuvent pas être respectées de la même façon, les exigences diffèrent, ils sont au centre, au périscolaire, un animateur dans ce cadre n’est pas un enseignant dans le cadre scolaire, lui il plaisante avec les élèves, son langage est incorrect, tant au niveau syntaxique que vocabulaire, donc ces mêmes règles ne sont pas appliquées de la même façon. Fatigue et énervement excessifs. De la part de tout le monde. Neuf dictionnaires neufs déchirés lors de l’atelier « initiation à l’espagnol » dans la classe de CM2. Les enseignants replacent leurs chaises d’élèves tous les matins, parce que oui, ils sont pointilleux : on ne commence pas une journée dans le désordre. Sans parler des tableaux souillés bien que lavés la veille, des outils utilisés. Manque 2 animateurs quotidiennement. Toujours pas d’individus physique pour les postes de PPS alors qu’il y a le budget pour ce faire. REV en arrêt maladie depuis le début, un animateur qui a été déchargé a pris cette charge deux semaines après la rentrée. Il n’a rien pu préparer, arrive dans l’école, ne me prévient pas lorsqu’il n’est pas là, j’ai tout assumé ou j’assume tout, ou presque. Je ne peux même plus faire mon travail d’école, réfléchir sur les programmes… Les élèves sont 50 heures par semaine à l’école dans nos quartiers, moi aussi, on est épuisés, équipe tendue, tous dans le même état qu’une fin juin, c’est anormal. Nous crions, ce qui est anormal en septembre. Les plus jeunes sont perdus (CP). Ils quittent l’école le mercredi à 18h avec le cartable sur le dos, symboliquement c’est trop dur ! Pour eux, ils sont à l’école, puisque dans le lieu école, et désormais à l’école ils ont ces droits qu’ils n’avaient pas (règles différentes), la vie est devenue trop difficile pour nous tous, enseignants. Les enseignants perdent ½ heure par jour avec ce périscolaire, ces listes qui changent tout le temps, les mots sur les cahiers de correspondances. Confusion, amalgame entre école et périscolaire. L’école n’est plus un lieu d’apprentissage, l’école est « mangée » par le périscolaire : le périscolaire sont les seules questions qui ont été posées aux enseignants lors des réunions de parents les quinze premiers jours d’école, rien sur l’apprentissage de la lecture, la méthode, les évaluations, la natation, le programme, les devoirs, que du périscolaire ! L’école a perdu son âme. Le hall est envahi par les affiches indiquant les inscrits aux 18 ateliers du mardi et du vendredi, on ne voit plus les dessins d’enfants, on n’accède plus aux armoires. Idem pour les tableaux dans la rue : les tableaux « école » et « parents » sont envahis par le périscolaire, cela ne choque personne, seul le périscolaire Est ! NOUS SOUFFRONS. Agnès Thill
Posted on: Thu, 10 Oct 2013 10:17:17 +0000

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