Les premiers détails du complots pour assassiner Dessalines En - TopicsExpress



          

Les premiers détails du complots pour assassiner Dessalines En effet, dans la soirée du 1er janvier (1806), les salles du palais impérial resplendirent de lumières pour le bal qui devait clore la fête de lindépendance. Le bal, la danse, étaient devenus aussi nécessaires à Dessalines, que les Te Deum à Toussaint Louverture; et, de même que celui-ci méditait ses crimes pendant cette cérémonie religieuse, de même, en cette circonstance, son ancien lieutenant saisit loccasion de cette nuit de réjouissances consacrées à lindépendance dHaïti, pour méditer le sacrifice impie des deux généraux qui y avaient le plus contribué par leur courage, leur désintéressement et leur dévouement envers ce même chef. Après avoir dansé comme à son ordinaire, vers minuit lempereur se retira dans sa chambre, sans affectation, il y fit appeler successivement et secrètement les généraux H. Christophe et Romain, et le colonel Pierre Toussaint, commandant de larrondissement de Saint-Marc. La grande affluence dofficiers et de fonctionnaires quil y avait au palais ne permit à qui que ce soit de remarquer labsence momentanée du bal, de lempereur et de ces officiers supérieurs. Là, Dessalines leur déclara quil était positivement informé que Geffrard et Pétion préparaient le retour de Rigaud dans le pays, afin de le reconnaître pour chef de lEtat ; que ce projet était concerté avec le gouvernement français, le dévouement de Rigaud à la France nayant jamais varié. Et en preuve de ce quil appelait ses informations positives, il leur rappela la mission de Ducoudray, celle de Mentor qui lui avait avoué ce plan. Il leur fit remarquer larrivée successive dans le pays de tous les anciens officiers de Rigaud, celle de Poutu, son aide de camp et secrétaire, qui avait tenté de recueillir de largent pour faire passer ces fonds à Rigaud et faciliter mieux son retour. Il était inoui, selon lui, que tous ces officiers qui avaient été déportés en France; comme Rigaud, eussent pu trouver le moyen den sortir, si cela nentrait pas dans les vues de lempereur Napoléon. Il rappela encore à ceux quil avait appelés dans sa chambre, que Geffrard et Pétion avaient contrarié la vengeance nationale, en usant de leur autorité dans le Sud et dans lOuest pour sauver la vie à une infinité de Français, hommes et femmes, en leur procurant la facilité de sévader; quen outre, ils contrariaient son gouvernement, son administration, en ne mettant pas dans lexécution de ses ordres, la sévérité quil jugeait nécessaire au bonheur du pays, à la sécurité de lindépendance. Enfin, il leur dit quil avait résolu de faire mourir, cette nuit même, Geffrard-et Pétion ; que cette immolation était indispensable à la sûreté du peuple haïtien…. … Christophe dit donc à Dessalines, quil croyait, comme lui, que Pétion et Geffrard se préparaient à recevoir Rigaud dans le pays; quil avait également remarqué le retour successif de tous ses anciens officiers. Mais il ajouta quil ne pensait pas que le moment fût opportun pour se défaire de ces deux généraux ; que lempereur ne devait pas méconnaître quils étaient très influents sur larmée et sur le peuple ; que les troupes de lOuest et du Sud, les populations de ces départemens leur étaient dévouées ; que sil les faisait mourir de cette manière, il était à craindre quil y eût un soulèvement général dans lOuest et dans le Sud, et que même les troupes de lArtibonite et du Nord qui avaient vu leurs faits darmes dans la guerre de lindépendance, pourraient se laisser séduire, ou du moins ne se prêteraient pas avec vigueur à la repression du soulèvement. Enfin, il le conjura dattendre un peu pour laisser à Pétion et Geffrard le temps de démasquer leurs vues et leurs intrigues; qualors, tout puissant comme il était, lempereur pourrait facilement anéantir eux et leur faction… … Dessalines resta frappé des objections de Christophe; il parut convaincu quil fallait attendre un moment plus propice à ses vues sanguinaires; et, recommandant à ces trois officiers le silence le plus absolu sur sa communication secrète, il reparut au bal où il dansa de nouveau… … Mais H. Christophe voulut sa perte plus que jamais. Il sen ouvrit à Romain pour trouver le moyen davertir Geffrard surtout, qui lui paraissait plus propre à recevoir une telle confidence, à raison de son mécontentement antérieur. Christophe se persuadait que Geffrard en parlerait à Pétion, et se ménageait par là un entretien avec eux. Or, Romain avait alors pour secrétaire, un homme de couleur nommé Bély qui avait servi dans le Sud et qui était connu de Geffrard dont il lui avait souvent parlé. Ce fut Bély qui reçut la mission de prévenir Geffrard de ce qui sétait dit dans la chambre de lempereur. Il sen acquitta dans le palais même. De son côté, Pierre Toussaint, alarmé dun projet qui lui parut si funeste à Dessalines personnellement, confia ce secret à Charlotin Marcadieu quil connaissait fort devoué à lempereur et capable de len détourner au besoin, par ses conseils. Dès quun secret de cette nature est dévoilé, il suit le cours de lindiscrétion. Charlotin, aussi alarmé que son intime ami Pierre Toussaint, étant également très-lié avec Daumec, commissaire impérial à Saint-Marc, ne put lui cacher ce quil savait par la confiance de Pierre Toussaint. Et Daumec, nous lavons dit, avait été associé de Geffrard à Jérémie avant dêtre appelé à sa charge à Saint-Marc ; une étroite amitié entre eux en était résultée. Geffrard apprit de lui ce quil importait quil sût ainsi que Pétion ; il en avisa ce dernier ; car ce nétait plus une chose douteuse, venant de deux des membres du conseil secret… … Dès que Christophe se fût assuré quils étaient informés du projet dassassinat contre eux, il les aborda comme à son ordinaire, comme il lavait déjà fait à leur arrivée à Marchand. Il leur dit que leur sort, à tous trois, dépendait du plus léger caprice de Dessalines, en ne leur laissant point ignorer le danger quil avait déjà couru, et que leur intérêt mutuel était de se défaire de lempereur. Celui-ci, en voyant Geffrard, en apprenant par lui la révolte de Germain Picot, avait annoncé en presence de tous les généraux, quil ne tarderait pas à se rendre dans le Sud pour y mettre ordre parmi les cultivateurs. Il fut donc résolu entre Christophe, Pétion et Geffrard, que ce serait loccasion la plus favorable pour frapper Dessalines, à cause de la haine sourde qui existait à son égard dans tous les coeurs et qui le rendrait impuissant à résister. Geffrard se chargea de lexécution de cette périlleuse, mais indispensable mission, pour leur salut. Source: Beaubrun Ardouin, Etudes sur l’Histoire d’Haiti tome 6 pages 226-230 Premiere publication sur facebook: Norluck Dorange
Posted on: Thu, 17 Oct 2013 16:33:25 +0000

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