Les événements doctobre 1988, ont laissé des séquelles dans le - TopicsExpress



          

Les événements doctobre 1988, ont laissé des séquelles dans le corps de Lounès. Cétait le 9 octobre 1988 quand Matoub en compagnie de deux étudiants, à bord de son véhicule, a pris la destination de Ain El Hammam (ex Michelet) venant de luniversité de Tizi Ouzou pour distribuer un tract appelant la population à une grève générale de deux journées et au calme à la suite des manifestations dAlger. Intercepté par des gendarmes qui le suivaient, lun deux tire à bout pourtant sur Lounès après lavoir insulté tout en passant les menottes aux deux étudiants. Lounès Matoub seffondre ; il est atteint de cinq balles dont lune lui traverse lintestin et fait éclater le fémur droit. Il est ensuite évacué vers lhôpital de Ain El Hammam puis à lhôpital de Tizi Ouzou. Ensuite il est transféré à la clinique des orangers à Alger. Il y est resté six mois avant dêtre transféré en France pour des soins plus intensifs à lhôpital Beaujon le 29 mars 1989. Six semaines plus tard, il anime un gala au stade de Tizi-Ouzou devant une immense foule alors quil portait des béquilles. En dix-huit mois, il a subi quatorze opérations chirurgicales. Au cours de son séjour à la Clinique des Orangers à Alger, Isabelle Adjani lui rend visite, ce qui le réconforte considérablement. Deux ans plus tard, et après un fragile rétablissement il replonge dans le même bain ; cette fois-ci, cest son voisin lagresseur qui poignarde Lounès dans les locaux mêmes de la gendarmerie. Le 29 juin 1994, lors de la marche organisée à Alger pour exiger la vérité sur les circonstances de lassassinat du président Mohamed Boudiaf, il se trouve aux côtés de Saïd Saadi et Khalida Toumi quand une bombe explose au niveau de lhôpital Mustapha faisant deux morts et plusieurs blessés. Le regretté sintéressait autant aux talentueuses plumes algériennes dexpression française, quil soit Tahar Djaout, Said Mekbel, Mahfoud Boucebci, Kateb Yacine, Jean Amrouche … et son ami Ali Dilem, un jeune caricaturiste qui lui inspirait lhumour, surtout laudace et le courage. En effet, les empreintes de ces personnes illuminaient le parcours du Rebelle ; il se référait maintes fois à leurs idéaux - Tu parles, tu meurs, tu te tais, tu meurs alors parle et meurs, On veut nous emprisonner dans un passé sans mémoire et son avenir - À propos des initiateurs des doctrines obscurantistes, lexemple de Belhadj, Abassi Madani, Kebir…, Lounès était pris de nausées à chaque fois quon y faisait allusion. Depuis un très jeune âge, il manifestait publiquement son hostilité absolue envers ces courants. Ses positions étaient formelles face aux hordes du GIA. Cette attitude failli lui coûter la vie quelques années plus tard. Le 25 septembre 1994, à 21h environ, il est enlevé par un groupe armé qui le surprend dans un café-bar, pas loin de Tizi Ouzou. Son enlèvement bouleverse la Kabylie tout entière, qui se solidarise jusquà sa libération survenue le 10 octobre aux environs de 20h dans un café à Ait Yenni. Durant ces seize jours de séquestration, Lounès Matoub est condamné à mort par un tribunal islamique. Grâce à la mobilisation de la population, Lounès Matoub retrouve les siens sain et sauf. Cet enlèvement suscite beaucoup de spéculations, à tel point que certains laccusent davoir monté un scénario lui-même pour accroître sa notoriété et sa popularité. Malgré les « tortures » psychologiques endurées pendant sa séquestration et les menaces qui pesaient sur lui, il ne cesse de chanter et continue son combat pour la cause berbère, la démocratie et contre lintégrisme islamiste. On la jugé pour ses chansons. Il raconte dans son livre Rebelle le procès de déroulant dans une forêt : « « Cest toi lennemi de Dieu. » Je nai pas répondu. Ensuite, il a passé en revue tous ce quils avaient à me reprocher. Jai compris à ce moment-là que mon « procès » se préparait. En tête des chefs daccusation, évidemment, mes chansons. « Cest à cause de tes chansons que la Kabylie est en train de sombrer dans le néant, cest toi le responsable. » Je navais donc que dautre choix que dabandonner, je devais cesser de chanter. Lexemple, le modèle quils me citaient sans cesse était celui de Cat Stevens, que tous appelaient de son nom musulman, Yusuf Islam. Ce très grand chanteur avait décidé du jour au lendemain de quitter sa vie passée pour embrasser lislam et rejoindre les rangs du djihad » En revanche, on lui reprochait ses blasphèmes réitérés à lencontre de lIslam et du Coran, La chanson quil avait écrite après la mort de Boudiaf, LHymne à Boudiaf, lui a valu une interpellation particulièrement vive : Comment as-tu pu écrire sur ce chmata, cette saleté ? Tu ne sais pas quil a envoyé dix mille de nos frères dans le Sud algérien dans des camps de concentration ? Et il le comparèrent à Salman Rushdie. Enfin le 10 octobre de la même année, après un long interrogatoire qui dura des jours, ils le libérèrent en lui confiant un message aux Kabyles. Il était aussi un fervent supporter de la JSK depuis longtemps. Il a dailleurs composé plusieurs chansons sur le club kabyle, bien que les dirigeants de la JSK nétaient pas favorables à ce que ce club soit une tribune dexpression pour la revendication identitaire. Le jour de lenlèvement de Lounès, un ami à lui, tenta vainement de persuader les dirigeants de la JSK dannuler la rencontre lopposant à un club des Aurès (un autre club berbère), Il écrit dans son livre Rebelle : « Un ami est allé trouver la JSK pour demander aux responsables du club dannuler la partie. Refus. Il a proposé alors que les joueurs portent un brassard noir à la mi-temps. Nouveau refus. Ou les responsables ne se sentaient pas concernés, ou ils craignaient déventuelles représailles. Ils ont souvent manqué de courage. La preuve : je leur avais demandé de sponsoriser le Mouvement culturel berbère lors dun match important…». « Leur refus a été catégorique, sous prétexte que le danger était trop grand. Le danger terroriste, bien sûr. Les dirigeants de la JSK à mon sens, ne sont pas réellement sensibles à la cause berbère. ». Le 24 novembre 1994, il a été lhôte du directeur de lUNESCO, en présence de nombreux hommes des arts, des lettres et des journalistes lui rendant hommage pour son combat pour la démocratie. À lissue de cette rencontre, Lounès Matoub a remis à son hôte le coffret complet de son œuvre. Aussi, en guise de reconnaissance et de récompense pour son combat pour la démocratie, il reçoit le 6 décembre de la même année, le Prix de la Mémoire que lui décerne Madame Danielle Mitterrand à lamphithéâtre de luniversité de la Sorbonne à Paris. Il devient le chanteur le plus médiatisé. Sa popularité ne cesse de prendre de lampleur. Sa carrière de chanteur sapprofondit considérablement en faisant dans linnovation artistique. Ses dernières productions parlent delles-mêmes tant sur le plan musical quà travers les textes. En dehors de la France où il se produit très souvent, Lounès Matoub a animé un gala le 16 janvier 1993 à Montréal, à loccasion du nouvel an berbère, puis à New York le 20 janvier 1993 et en Californie le 13 mars de la même année.
Posted on: Wed, 27 Nov 2013 18:22:06 +0000

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