L’Analyse Hebdomadaire de Robert Benodin sur la Crise Politique - TopicsExpress



          

L’Analyse Hebdomadaire de Robert Benodin sur la Crise Politique Haitienne. Par Robert Benodin Orlando le 1er septembre, 2013 Dû à plusieurs violations intentionnelles du calendrier constitutionnel par les gouvernants, ajoutées aux contraintes financières, annoncées par l’ambassadrice, réduisant intentionnellement le nombre des périodes électorales, contrairement à celles prévues par le calendrier constitutionnel. On est sur le point d’entrer à nouveau dans l’arène de la compétition électorale, dans un climat de crises aiguës, multiformes et irrésolues, certes, mais plus spécifiquement dans un climat de crise préélectorale très complexe, sans solution parfaite, capable d’imposer une reconfiguration topographique de l’échiquier politique par le biais d’une rétrogression perfide. Avec la nuance, que cette fois-ci, on est clairement conscient des intentions manifestes de l’immixtion internationale aux dernières élections. On ne peut pas feindre d’ignorer ce qui a eu lieu ! A moins d’être atteint de cécité ! Il n’y a pas de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ! Aux prochaines élections, ce ne sera plus l’effet pendulaire classique, passant d’un extrême à l’autre. Mais la gestion de l’achèvement d’une rétrogression déjà partiellement établie au niveau de l’Exécutif. L’intention est donc de renforcer et d’augmenter cette mainmise, par le biais d’élections hyper-contrôlées, permettant la ré-confiscation de la totalité des pouvoirs. C’est un fait irréfutable, que les duvaliériens soient déjà en train d’exercer le pouvoir au niveau des ministères les plus importants. Qu’on ait de fait, à la présidence du CTCEP, l’autorité électorale, un duvaliérien de souche, pour contrôler en amont l’administration des élections. Qu’on ait au ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales, un ex-major de l’armée d’Haïti, ex-candidat à la présidence aux dernières présidentielles, pour un parti néo-duvaliérien, contrôlant en aval la machine électorale proprement dite. On a dans les girons de la présidence, un imprimeur, ancien premier ministre, garantissant l’impression des bulletins excédants, pour fausser les résultats électoraux. L’appareil nécessaire pour obtenir des élections traditionnelles frauduleuse à la René Préval, est donc en place et bien huilé. En est-on conscient ? Va-t-on se faire prendre pour la énième fois au même piège ? Va-t-on finalement rompre avec cette tradition de fraude électorale multiforme qui ankylose le pays, depuis plus d’un demi-siècle ? Le mal n’est pas autre part, que dans le fait : Que nos élus savent trop bien de qui ils obtiennent leur pouvoir et envers qui ils doivent avoir leurs redevances. Les résultats des élections ne reflétant pas l’expression de la volonté générale. La fraude électorale, ayant aboli ce lien contractuel qui aurait dû exister théoriquement entre l’électorat et les élus, dans le cadre d’élections démocratiques bien sûr, contribue plutôt à jeter au rancart les intérêts nationaux. La légitimité politique, dans ce cadre frauduleux, n’étant qu’un mythe. Ce sont les intérêts de ceux envers qui on a cette redevance et cette dépendance qui ont la priorité ! L’exploitation initiale du financement électoral pour en réduire le coût, en réduisant le nombre, n’était que de faire des élections quinquennales pour tous les postes électifs. Cette tentative ayant échoué, certes, à cause de l’absence des pré-requis les amendements. L’Internationale irréfutablement consciente de cet échec, et particulièrement certaine de sa cause, s’intéresse pour la première fois au contrôle et à l’exploitation des législatives, pour obtenir ce qui lui a fait défaut, des amendements adéquats. De fait, les amendements constitutionnels sur lesquels l’ambassadrice continue à insister, à chaque fois que l’occasion se présente, mais sous le faux prétexte de la réduction du coût des élections, fait partie d’une stratégie pour permettre une confiscation plus absolue et plus totale du pouvoir, au bénéfice du clan qui majoritairement contrôle déjà le pouvoir Exécutif. Les élections quinquennales finiront à la longue par mettre fin à la raison d’être du Sénat. Son renouvellement part tiers, garantissant de fait sa continuité. Cette notion de continuité, sert précisément à assurer la présence et la protection des intérêts des minorités au sein du pouvoir législatif. Permettant ainsi la gestion de la cohésion sociale par le consentement. Tandis que la chambre des députés représentant la circonscription, qui a pour base la démographie, est renouvelée dans sa totalité pour refléter à chaque élection les tendances majoritaires. Voilà une des différences importantes entre ces deux chambres du parlement, qui est instituée pour garantir la balance au sein de l’institution législative. Continuant à exploiter la capacité coercitive du levier du financement électoral, comme une arme politique, l’ambassadrice poursuit, de manière implacable, une gestion stratégique des périodes électorales, pour n’en n’avoir au maximum que deux. Alors que, le calendrier électoral constitutionnel en prévoit trois. Qui sont : La fin de l’année 2013, la fin de l’année 2014 et la fin de l’année 2015. C’est ce à quoi l’opposition doit prendre conscience et réfléchir. Les périodes de fragilité du parlement en corrélation avec les dates d’échéances des mandats des parlementaires des deux chambres et la déclaration d’amendement, sont les suivantes : Le 1er tiers du Sénat, 2e lundi du mois de janvier 2012 élection fin 2013. Le 2e tiers du Sénat, 2e lundi du mois de janvier 2014, élection fin 2013. La 49e Législature, le 2e lundi du mois de janvier 2015, élection fin 2014. La déclaration d’amendement constitutionnel à la dernière session ordinaire de la 49e Législature, le 15 septembre 2014. Martelly se voit obliger d’aller à la poubelle, ramasser le projet de loi électorale corrigée de 2013, qu’il avait jetée, pour le présenter immédiatement au parlement. La représentante du secrétaire général de Nations-Unies en Haïti, Sandra Honoré vient d’exprimer ses inquiétudes à propos de la montée accentuée de la tension politique, causée par le retard électoral. Le parlement ayant à peine reçu le projet de loi électorale 2013. Il est évident, qu’en plus du retard, l’atmosphère de contention qui règne aux les membres des deux chambres du parlement, que la loi électorale ne sera pas prête de sitôt, pour sa promulgation. Cela va de soi, que pour protéger Martelly, de l’impossibilité de faire des élections à la fin de 2013. L’Internationale plaide en faveur de l’argument, que la fin du mandat de 2e tiers du Sénat, se termine le 2e lundi du mois de janvier 2015, pour empêcher que le Sénat ne devienne inopérant et le parlement dysfonctionnel, le 13 janvier 2014. Avec cette nouvelle probabilité, on n’aura comme prévu que deux périodes électorales. Cette fois-ci, à la fin de 2014 et à la fin de 2015. Avec cette nouvelle probabilité, la fin du mandat du 2e tiers du Sénat coïncidant alors avec celle du mandat de la 49e Législature. Les élections de la 50e Législature, devront avoir lieu à la même date que celles des collectivités territoriales, des premier et second tiers du Sénat, avant les présidentielles, pour que les résultats de cette multitude de compétitions électorales simultanées, soient plus difficiles à contrôler par la fraude. Et que leurs résultats aient plus de chance de refléter la bigarrure de la mosaïque d’intérêts divergents de l’électorat, et non les intérêts xénophobes du clan déjà au pouvoir et ceux de l’Internationale intransigeante ? Il faut à tout prix éviter de combiner les présidentielles et les élections de la 50e Législature ! C’est elle et les deux nouveaux tiers du Sénat qui voteront pour les amendements ! Il faut que leurs pouvoirs soient validés au début de l’année 2015, avant les présidentielles. Ce n’est pas pour rien que l’ambassadrice insiste continuellement sur les amendements constitutionnels. C’est la pierre d’achoppent de la reconfiguration topographique de l’échiquier politique du pays ! Ceux sont ces amendements qui peuvent uniquement rendre possible la tenue des élections quinquennales. Dans le passé l’Internationale n’étant intéressée qu’à la nature du régime à imposer et n’ayant intervenu ouvertement et directement qu’aux présidentielles. Maintenant étant intéressé aussi à la reconfiguration de la topographie de l’échiquier politique, elle se trouve dans l’obligation dépendre plus amplement son immixtion, pour inclure les législatives, pour obtenir les amendements qu’il lui faut. Aujourd’hui, les amendements ayant stratégiquement l’importance conjoncturelle qu’ils revêtent, pour la matérialisation de la rétrogression. Exploitant à fond le levier du financement, elle est en train de cibler la 50e Législature. C’est pourquoi elle s’empressait d’insister publiquement et continuellement à chaque fois que le jouvenceau mettait le pied dans le plat, que les élections, sont possible à la fin de l’année 2013. Alors qu’elle sait pertinemment que ce soit faux ! Avec le financement prévu que pour seulement deux périodes électorales. La seconde période étant par défaut à la fin de l’année 2015. Or la 49e Législature entrant en caducité le 12 janvier 2015, après la déclaration d’amendement, le 15 septembre 2014, s’il y a lieu d’amender la constitution. Si les élections pour la 50e Législature n’ont pas lieu à la fin de l’année 2014. La chambre basse sera inopérante et le parlement dysfonctionnel à la date du 12 janvier 2015. Par voie de conséquence, l’Exécutif, aura en pratique et par défaut, les plein-pouvoirs à partir de cette date, jusqu’au 2e lundi du mois de janvier 2016 ! Pour se faciliter la tâche du contrôle électoral, elle veut combiner les élections de la 50e Législature et celles de la présidence. Or, c’est aussi un fait que le renouvellement de tous les postes électifs par le biais d’élections quinquennales, aboutira inéluctablement à un régime présidentiel totalitaire, comme celui qu’on a subit du 22 octobre 1957 au 7 février 1986. Le Brigadier Général Antonio Thrasybule Kébreau de la Garde d’Haïti dirigeant les élections générales du 22 septembre 1957, a contribué au fait que François Duvalier, ait pu avoir un parlement bicaméral avec seulement, un seul député de l’opposition. Dans la suite, ce député de Port-au-Prince, fut lâchement assassiné. La notion de continuité du Sénat n’ayant plus sa raison d’être, sous François Duvalier, le parlement est devenu monocaméral. Il en a profité pour faire la promulgation d’une nouvelle constitution pour gérer la confiscation du pouvoir par le biais de la présidence à vie. Bénéficiant du support du bloc de l’Ouest dans le cadre des atrocités de la guerre froide, la présidence à vie, s’est transformée en une présidence à vie héréditaire. Ayant fait l’expérience de ce régime de tortionnaires. Ayant subi pendant trois décennies, les crimes contre l’humanité des plus horribles. On est absolument certain et convaincu qu’il soit un régime rétrograde, répressif et criminogène ! Peut-on, à la deuxième décennie du XXIe siècle, après plus d’un quart de siècle, risquer l’avenir du pays avec ce projet de rétrogression actuellement en voie d’exécution, déjà partiellement établi ? La rétrogression, si elle sert les intérêts de l’Internationale et du clan duvaliérien. Elle est absolument à l’antipode de ceux du pays ! Il n’y a là rien de complexe, ni d’ambiguë. Les élections quinquennales ne seront possibles qu’avec des amendements adéquats ! Le Sénat acceptera-il à commettre le hara-kiri ? L’opposition consentira-elle à sa marginalisation ? Le peuple veut-il, au nom de l’éthique, résister à l’évidence de cette rétrogression ? Est-il capable de s’indigner et d’assumer la responsabilité de la maîtrise de son destin pour faire lui-même un choix décent ?
Posted on: Sun, 08 Sep 2013 02:33:20 +0000

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