L’affaire du capitaine Ahmed Bouamra et l’infiltration des - TopicsExpress



          

L’affaire du capitaine Ahmed Bouamra et l’infiltration des "Afghans" Le cas du capitaine Ahmed Bouamra est une autre illustration encore plus flagrante de la manipulation des décideurs, qui grâce à la centralisation de l’information pouvaient prétendre à la fois contrôler les différents services du DRS et orienter la lutte antiterroriste selon leur convenance. La confrérie des Frères musulmans, dont Mahfoud Nahnah est un membre *(aujourd’hui ce n’est un secret pour personne que Mahfoud Nahnah soit ou fut le représentant de cette organisation en Algérie. Durant mon séjour de trois ans en Allemagne il a été accueilli au moins cinq ou six fois par les responsables de ce mouvement en Allemagne, qui s’occupaient de sa prise en charge et de l’organisation de ses meetings et de ses rencontres), forts de l’aide financière des organisations caritatives et de bienfaisance saoudiennes et koweïtiennes, puis la secte d’El Hidjra oua Takfir, ont été les premières structures islamiques qui recrutaient et organisaient dès le début des années quatre-vingt les départs de jeunes algériens pour combattre l’Armée rouge soviétique en Afghanistan (la secte HOT a pris le relais à partir de 1987, et les salafistes du FIS à partir de 1989). En juin 1992 nos estimations étaient évaluées à 3000-3500 algériens ayant pris part au djihad en Afghanistan. Selon les informations communiquées par les "Afghans" algériens auditionnés à leur retour au pays, les combattants volontaires partaient soit de Syrie (pays qui n’exigeait pas de visa pour les Algériens) soit d’Arabie Saoudite (après une "Omra"). Plus tard, d’autres filières furent organisées pour ceux qui partent de France, d’Allemagne et des autres pays européens. La première étape était le Pakistan où une formation théologique permettant l’assimilation du Coran était dispensée. Après ce transit obligatoire, les "moudjahidine" étaient acheminés en Afghanistan où ils subissent un entraînement militaire intensif (maniement des armes, techniques de guérilla…). La durée du Djihad en Afghanistan dépend du vœu du candidat: certains choisissaient six ou huit mois, d’autres un an ou deux ; il n’y avait pour ainsi dire aucune contrainte. Il est très difficile d’estimer avec précision le nombre d’Algériens partis au Djihad en Afghanistan, en raison du nombre de ceux qui sont morts "au combat" et de ceux qui ont choisi ensuite d’émigrer en Europe ou de s’installer au Pakistan. La participation de jeunes Algériens au djihad "afghan" n’avait pas suscité de réaction de la part des dirigeants algériens. Mais à la fin des années quatre-vingt, la défaite des Soviétiques en Afghanistan et la chute du communisme, conjuguées avec la montée du FIS, le retour au pays des "Afghans" et le regain de l’islamisme politique en Algérie, leur a fait prendre conscience de la menace qui pesait sur leurs intérêts. Les généraux avaient compris qu’il n’était pas possible de rivaliser avec le FIS sur le plan politique: la population algérienne est très attachée à l’Islam, et les mosquées servaient de tribunes pour la propagande "du parti religieux". C’est pour toutes ces raisons que les responsables du DRS prirent le parti de faire imploser cette "nébuleuse": la manipulation des "Afghans" allait être l’une des premières méthodes utilisées dans ce but.
Posted on: Sat, 05 Oct 2013 17:43:08 +0000

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