L’école des pauvres ! 3/3 et fin Le - TopicsExpress



          

L’école des pauvres ! 3/3 et fin Le 06/11/2010 Par Abdourahman Houssein / Balley Education : « Ce qui manque à l’ignorant pour reconnaître qu’il ne sait rien », Albert Brie En toute confidentialité, les responsables du ministère de l’éducation nationale confessent que cette réforme demeure un désastre national, mais ils avouent en même temps, qu’ils ne disposent pas pour l’instant d’autres alternatives pour améliorer la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles. Donc, les parents se satisfont d’inscrire leurs enfants dans un établissement scolaire, les élèves se contentent de se rassembler dans une salle de classe, les enseignants et le personnel administratif justifient leurs rémunérations par leur présence. Et les autorités du pays ne s’intéressent que de l’ouverture, tous les matins, des établissements scolaires. De ce fait, l’école publique djiboutienne est transformée en une entreprise appartenant aux familles pauvres. Personne ne se préoccupe ni des conditions de travail insoutenables des élèves et des enseignants, ni de la qualité médiocre des savoirs y dispensés. Pourvu que le machin roule tout seul! Ainsi,l’éducation djiboutienne vogue vers des contrées inconnues, au gré des vents, dans les ténébreux tumultes des océans, tel un bateau sans pilote ou un avion en pilotage automatique. Si ce système éducatif défaillant semble marcher encore ; il a su certainement trouver ses gens défaillants également. Des parents ignorants et muets, des élèves innocents et crédules, des enseignants consentants et opportunistes, des responsables incrédules, incompétents et injustes, une politique éducative aveugle et hasardeuse. Au cours d’une réunion de concertation sur l’enseignement au Centre de Formation du Personnel de l’Education Nationale (CFPEN), l’expert animateur demande à l’assistance quelles étaient les finalités de l’école Djiboutienne. A notre stupéfaction générale, personne n’a été en mesure de fournir des éléments de réponses cohérents. Inutile de vous informer que de hauts cadres djiboutiens du ministère de l’éducation figuraient parmi les participants à cette session. De la même manière, la poursuite du cirque que constitue cette réforme, se fait aujourd’hui au prix du sacrifice des droits les plus essentiels des enfants Djiboutiens. De ce fait, laisser pourrir la situation de l’éducation qui nécessite une sérieuse cure est un acte irresponsable, criminel et suicidaire de la part des autorités, des parents et de la socièté. Pour ne citer que quelques exemples particulièrement caractéristiques au sujet des nouveautés débarquées avec la fumeuse réforme, nous pouvons mentionner des collèges et des lycées entiers dont tous les élèves sont dispensés d’Education Physique et Sportive (EPS). Spécialement, en raison de l’inexistence dans ces établissements d’infrastructures sportives comme les gymnases ou les terrains de jeux. Beaucoup d’autres institutions scolaires ne possèdent même pas d’électricité, encore moins de téléphone, d’installations sanitaires décentes, ou d’eau courante. Agissement plus cruel encore, les horaires officiels de certaines disciplines majeures comme le français ou les mathématiques sont dérobés des élèves. Des collégiens et des lycéens qui devraient bénéficier de cinq ou six heures hebdomadaires de cours de français ou de mathématiques n’en reçoivent que trois ou quatre heures. La répartition annuelle des horaires aux différentes disciplines est proportionnelle par rapport aux séances et aux contenus à enseigner. Les élèves qui perdent une ou deux heures de cours chaque semaine ne finiront jamais le programme à la fin de l’année. Mais ils composeront les mêmes examens que leurs camarades qui ont complété leur programme. Quelle injustice ! « La fonction première d’une société est d’éduquer, c’est-à-dire, de faire prendre conscience à chacun qu’il peut se choisir un destin et s’efforcer de le réaliser. Il ne s’agit pas de fabriquer des hommes tous conformes à un modèle, ayant tous appris les mêmes réponses, mais des personnes capables de formuler de nouvelles questions », écrivait Albert Jacquard. Notre société remplit-elle cette fonction ? A vous de le juger !Les enseignants des collèges avouent avec amertume que peu des collégiens arrivent à lire correctement un texte de quelques lignes. Pour améliorer leurs performances en lecture, ils assurent qu’ils ont souvent recours aux anciennes méthodes syllabique de lecture comme la « méthode Boschère » destinée aux petits élèves de 1ère et de 2ème année de l’enseignement de base. Beaucoup des collégiens sont inaptes à formuler un énoncé passable ou une phrase compréhensible. Pire, d’autres éprouvent des difficultés pour transcrire leur propre nom ! Au lycée, les professeurs se plaignent de très mauvaises expressions des lycéens aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, et cela dans toutes les séries. On a l’impression que l’école publique s’est métamorphosée en une garderie pour grandes personnes. « C’est parce que nous sommes si desséchés nous-mêmes, si vides et sans amour que nous avons permis aux gouvernements de s’emparer de l’éducation de nos enfants et de la direction de nos vies. », écrivait Jiddu Krishnamurti, le philosophe Indien. Quelles calamités ! C’est le prix de notre démission collective intéressée. Les professeurs, les parents et les élèves sont unanimes, l’école djiboutienne a failli à sa mission première : parler, lire, écrire, et compter ! Ni consentants, ni silencieux Ensemble, nous pouvons faire mieux! fin de l’École des pauvres!
Posted on: Sun, 20 Oct 2013 07:19:39 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015