MOUVEMENT DES QUÉBÉCOIS : MANIFESTE DU 5 JUILLET Par François - TopicsExpress



          

MOUVEMENT DES QUÉBÉCOIS : MANIFESTE DU 5 JUILLET Par François HARVEY - vendredi le 5 juillet 2013 Saint-Ours-On s’habitue à ses chaînes, si bien qu’on a peine à envisager ce que serait la vie sans elles. Ça s’appelle l’aliénation. On vit mal, on se sent bien un peu tordu, on est affligé de névroses, mais on vit comme ça, cahin-caha, plutôt malheureux qu’heureux, à feindre le bonheur plutôt qu’à le vivre. La semaine de 40 heures de travail a été instaurée au XIXième siècle. Dans la plupart des emplois, on en est toujours là aujourd’hui, on n’a pas avancé d’un bond. Les industries étaient si polluantes à cette époque qu’elles plongeaient Londres, par exemple, périodiquement, dans le smog; aujourd’hui la pollution paraît moins, mais les industries sont toutes aussi polluantes. L’aluminerie Alouette de Sept-Îles est la septième industrie la plus polluante au pays, l’usine Rio Tinto Alcan d’Alma vient en tête de liste des plus polluantes au Canada. J’ai rencontré une femme lundi à St-Henri-de-Taillon dont le frère est mort du « cancer de l’Alcan », une maladie des poumons ainsi nommée parce que caractéristique des travailleurs de l’Alcan. Tous dans la région se souviennent que les travailleurs des alumineries ont tendance à quitter ce bas monde un an ou deux après être partis à la retraite. Il y a une différence de dix ans d’espérance de vie entre les résidents de Westmount et ceux de St-Henri, en bas de la côte. Et la qualité des dernières années de vie des habitants de St-Henri est nettement inférieure à celle des premiers. Ceux-ci connaissent l’opulence, les seconds vivent dans la précarité et la faim, avec le résultat que l’on sait. Et la situation perdure depuis des générations, dans l’indifférence à peu près complète des autorités. Quand avez-vous, par exemple, entendu la première ministre Pauline Marois évoquer le problème de la faim au Québec? Et pourtant, à Montréal seulement, vingt pour cent des gens vivent sous le seuil de faible revenu. Qu’attend-elle pour véritablement hausser le salaire minimum au-delà du seuil de pauvreté? Madame Marois est riche, elle a le ventre plein, elle n’a jamais connu la pauvreté, c’est quelque chose de théorique pour elle, dans le fond elle n’en a rien à cirer. La preuve : elle n’a adopté aucune mesure pour contrer la pauvreté au Québec. Elle est toute occupée à jouer au Monopoly avec les puissants de ce monde, la misère des Québécois est bien loin de ses préoccupations. Il ne faut pas attendre des gouvernements qu’ils s’attaquent au problème de la misère au sein de la population. Ce n’est pas leur principal souci, celui-ci étant de se maintenir au pouvoir et d’en profiter. Mais nous devons nous-mêmes briser nos chaînes. Quitte à vivre un peu d’insécurité parce que nous sommes habitués à vivre enchaînés et qu’une soudaine liberté procure un sentiment d’euphorie. Nous allons dompter cette euphorie pour la canaliser vers la reconstruction de notre pays. Une des premières mesures que nous prendrons sera de tenir une véritable enquête contraignante sur les agissements des policiers pendant le Printemps Québécois de 2012. Des policiers seront tenus de témoigner, des officiers aussi, des étudiants également, et des hommes et femmes politiques aussi, Jean Charest en tête. Le Printemps Québécois a surtout été l’occasion pour l’État québécois de tester sa machine de répression. Il n’y avait aucune urgence à hausser les frais de scolarité tandis que des dizaines de millions de dollars étaient divertis vers la corruption. Si on voulait de l’argent, il n’y avait qu’à aller la chercher, notamment, dans les coffres d’Union Montréal. Et dans ceux des entreprises d’ingénierie qui nous ont spoliés pendant des dizaines d’années. Briser les chaînes, c’est accepter d’aller voir dans ces coffres et de prendre ce qui nous revient de droit. C’est mener les procès des voleurs de grands chemins qui vampirisent notre société. C’est confisquer l’argent qu’une quarantaine de Québécois, dont l’identité est maintenue inconnue par les médias de masse, cachent dans les paradis fiscaux. Briser les chaînes, c’est ne pas tolérer que l’on réduise encore nos droits tels qu’ils sont garantis par nos Chartes des droits, en aucun lieu, en aucune occasion. C’est occuper tout l’espace de liberté qui est le nôtre et en jouir pleinement. Briser les chaînes, c’est fournir au peuple toute l’information juste et nécessaire sur sa société pour qu’il ait le goût de se prendre en main, de renverser le désordre établi, et de chasser ses oppresseurs. Briser les chaînes, c’est marcher vers la liberté, vers davantage de confort psychologique, physique et moral, c’est chasser les importuns, c’est emprisonner les voleurs à cravates dans les mêmes pénitenciers où l’on a emprisonné les Hell’s Angels. Briser les chaînes, c’est ne jamais accepter que l’on nous marche sur les pieds, jamais. Briser les chaînes, c’est respirer la liberté, c’est remplacer les chaînes par les liens souples de la solidarité, de la coopération, de l’entraide. Nous marchons vers notre liberté, nous combattons l’injustice et l’amoralité, l’exploitation et la peur. Nous allons rencontrer des obstacles sur notre chemin, mais nous sommes dans notre bon droit et nous allons dans le sens de la marche de l’Histoire. Nos enfants auront un monde viable à eux. Nous allons nous épauler les uns les autres, nous allons accueillir les activistes, les nourrir, leur fournir du pétrole pour leurs véhicules, de l’argent s’il le faut, nous allons partager nos ressources financières, nous allons imprimer nos documents, nous allons photographier, filmer nos adversaires, nous allons occuper le territoire, et nous allons finir par vaincre parce que nous sommes les plus nombreux et que notre courage renaît. Nous sommes sortis de l’inconfort d’un monde en déliquescence pour entrer dans une zone de confort, celle de la révolution, c’est-à-dire de l’évolution accélérée de l’Histoire. Nous sommes pacifiques, nous ne voulons pas la violence, mais nous ne voulons pas la subir non plus et nous nous reconnaissons à cet égard le droit à la légitime défense. Je ne laisserai pas sans rien faire mes camarades ou mes enfants se faire bûcher dessus par des policiers enragés. Nous avons vécu ça pendant le Printemps Québécois, nous n’aurions jamais dû laisser la police battre notre jeunesse avec l’encouragement des médias de masse. Un jour, des gens iront en procès à cause de ces événements-là, j’en fais la promesse. Nous jouons cartes sur table. Tout le monde est averti. L’univers dans lequel les puissances d’argent et les politiciens nous entretiennent n’est plus viable; tous les scientifiques le disent. Alors nous allons le changer en profondeur, c’est la tâche de notre génération. Nous avons le vent dans le dos, il est chaud et porteur de bonnes nouvelles. La victoire nous appartiendra. À ceux qui veulent s’opposer à nous, nous disons : « Vous êtes dans votre tort. Vous allez dans le sens contraire de l’Histoire, vous encouragez la pollution, la destruction de nos territoires, la faim, la misère, la corruption, la violence, nous allons mettre de l’ordre dans le désordre que vous entretenez. »
Posted on: Wed, 10 Jul 2013 13:47:03 +0000

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