Malgré le radicalisme dont il a fait preuve dans la répression - TopicsExpress



          

Malgré le radicalisme dont il a fait preuve dans la répression des protestations des Frères musulmans, le nouveau pouvoir ne sauvera pas non plus la population égyptienne du danger islamiste. Les dirigeants des Frères musulmans, en envoyant consciemment durant les journées d’août leurs partisans au-devant d’un massacre annoncé, se sont forgé l’image de martyrs de la répression. Ils ont aussi saisi l’occasion de radicaliser leurs partisans, qu’ils ont dressés non seulement contre le pouvoir militaire, mais aussi par exemple contre les chrétiens coptes qui ont été la cible de leurs représailles. D’autres pourraient devenir leur cible demain, y compris les militants de gauche, les militants syndicaux ou les ouvriers en grève, car tous ceux-là apparaissent aux partisans des Frères musulmans comme des complices de l’armée dans la répression sanglante qu’ils ont subie. C’est là que la confrérie peut se montrer de nouveau utile à la bourgeoisie et au pouvoir. Les dirigeants des Frères musulmans comptent bien mettre à profit leur nouvelle situation, alors que le soutien unanime des autres forces politiques au pouvoir militaire fait d’eux la seule opposition visible. Ils savent que le nouveau pouvoir se déconsidérera rapidement. Ils comptent bien regagner alors l’influence et le crédit perdus durant l’expérience du gouvernement Morsi, et pourquoi pas revenir au gouvernement. Et de toute façon le pouvoir pourrait de nouveau avoir besoin d’eux rapidement, ne serait-ce qu’en restaurant la collaboration discrète qui s’était établie, sous Moubarak, entre le pouvoir militaire et la confrérie, dont l’implantation au sein des masses pauvres en faisait un facteur de stabilité sociale. Les travailleurs, les masses populaires égyptiennes doivent pourtant avoir un autre choix que le choix entre la dictature militaire et la dictature obscurantiste des Frères musulmans, un choix qui les fait tomber de Charybde en Scylla. Ils n’en auront un autre que s’ils réussissent à devenir une force politique, organisée pour défendre jusqu’au bout les intérêts de la classe ouvrière et des couches pauvres contre la bourgeoisie et le capital impérialiste. C’est alors seulement que le « printemps arabe » pourra déboucher réellement sur une révolution.
Posted on: Sun, 29 Sep 2013 19:09:12 +0000

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