Marie-Christine oct 5, 2013 @ 23:36 Bonjour Marie- Adélaïde, Tu m’avais demandé des nouvelles de Gaza à la suite d’un précédent article et comme maintenant j’ai un peu de mal à y accéder, je le fais ici. Aux dernières nouvelles de mes amis (moins d’une semaine), ils tiennent le coup et espèrent une ‘embellie’ dans les échanges Egypte-Gaza, mais pensent que pour que ceux-ci puissent se rétablir complètement sur des bases plus saines pour les deux, cela prendra au moins une couple de mois ou trois peut-être… Ils ont absolument confiance que la population de Gaza peut compter sur la solidarité du nouveau gouvernement envers eux (déclaration de Sissi en ce sens), mais la transition en coopération avec l’autorité du Hamas s’avère difficile, sinon dans bien des cas impossible… L’Egypte se tourne de plus en plus vers l’autorité de Ramallah et son ambassade au Caire pour régler certains problèmes : par exemple l’accélération du départ des étudiants boursiers de la Bande pour que ceux-ci puissent commencer leur année universitaire à temps en Egypte, car le Hamas préfère faire passer "ses bus" en priorité au passage de Rafah : ce qui a donné lieu dernièrement à une manifestation desdits étudiants bloqués au fameux passage par les ‘préférences’ du Hamas : ils demandaient aux deux autorités de s’entendre et que leurs conflits ne se fassent pas sur leur dos : ils ont obtenu gain de cause très rapidement d’un Hamas qui a peur d’être débordé (à plus ou moins long terme…) par l’insatisfaction, en danger de croissance, des Gazaouis. Il y aurait d’ailleurs dissidences (en assez grand nombre selon mes amis) et règlements de comptes dans leurs rangs, mais ceci reste pour l’instant en vase clos. La situation matérielle demeure problématique : en ce qui concerne le ravitaillement alimentaire, on trouve à peu près tous les produits, mais ce sont les prix qui ont flambé qui sont Le problème ; des pans de l’économie difficile de Gaza sont au ralenti, telle la construction, même si maintenant Israël autorise le passage contingenté de matériaux de construction. Les tunnels ne fonctionnent plus qu’à 5 % et le problème est qu’ils sont accaparés par le commerce de contrebande plus rentable : le carburant, les cigarettes et … la drogue (celle-ci facilitée par les tunnels pourrait être en passe de devenir un véritable fléau dans cette enclave – pour les jeunes surtout – si l’on n’y prend garde : il existe déjà des programmes de lutte et de sensibilisation auprès des jeunes). La perte des tunnels est également une perte économique importante, car c’était devenu une véritable ‘industrie’ pourvoyeuse d’activités pour une 50 000 de personnes, dont leur construction et leur maintenance (dangereuses, beaucoup d’accidents mortels). La mise en place visée, mais surtout les accords pour un acheminement des marchandises par le passage officiel de Rafah, semble pour l’instant au point mort. L’ouverture du passage de Rafah pour les Palestiniens connaît des hauts et des bas en fonction de la situation sécuritaire du Sinaï non encore stabilisée. Quand j’ai téléphoné il avait été fermé durant une semaine à la suite de nouvelles attaques contre les soldats et venait de rouvrir. Bref, ce n’est pas facile, mais les Gazaouis espèrent bien que ce n’est que provisoire et aussi que l’établissement d’un nouveau fonctionnement pourra même s’avérer meilleur par la suite !? On peut dire aussi que les Gazaouis ont l’habitude de vivre d’espoir et ils ont déjà traversé tellement d’épreuves que celle-ci à date ne leur semble pas insurmontable, surtout s’il y a une issue attendue ! Je dois peut-être ajouter que face à un Hamas affaibli (plus embêtant, il a des problèmes pour payer ses fonctionnaires actuellement) la population se sent plus forte et plus libre, notamment dans les manifestations : l’avenir nous dira la suite. Il faut penser à eux, ne pas les oublier et suivre ce qui se passe. Incidemment actuellement Israël semble avoir fait une trêve dans ses agressions meurtrières : pour combien de temps !?
Posted on: Sat, 05 Oct 2013 22:03:16 +0000
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