Mauritanie : des élections sur fond de crispation entre la COD et les dialoguistes avec la majorité Le parti mauritanien de l’Alliance populaire et progressiste ( APP) de Ould Boulkheir pourrait participer aux législatives et municipales prochaines à condition que celles-ci soient reportées à une date ultérieure d’un commun accord entre tous les acteurs politiques et la CENI. C’est le résultat auquel vient d’aboutir le comité suivi du dialogue national entre les dialoguistes de l’opposition et la majorité en pourparlers depuis des mois. Un compromis que le camp de la nouvelle opposition a accepté en obtenant des assurances sur la création d’un observatoire pour contrôler la Commission électorale nationale indépendante ( CENI) dont les membres seront élargis à d’autres personnalités politiques et la constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur l’agence chargée de l’Etat civil et de l’enrôlement. Une consultation est en cours avec la COD pour aplanir les divergences et sortir le pays de cette crise politique qui remonte à juillet 2009.Les observateurs ne s’attendent pas à des surprises mais à une nouvelle crispation des relations au sein de l’opposition. Depuis des mois force est de constater que le comité suivi du dialogue national sous la houlette des forces politiques regroupées au sein de l’Alliance patriotique ( AP)et de la Convention pour l’Alternance pacifique( CAP) s’emploie à amadouer la majorité pour obtenir des concessions dont l’objectif vise à sortir de la crise politique qui secoue la Mauritanie depuis juillet 2009.Les résultats obtenus cette semaine à Nouakchott témoignent de la difficulté de la démarche mais au moins ont permis de faire reculer d’un pas le président mauritanien qui avait déjà anticipé lors de sa rencontre annuelle avec les populations du Hodh Echargui la semaine dernière à Néma en annonçant la possibilité de reporter les élections législatives et municipales du 12 octobre prochain au maximum pour trois semaines. Avec l’assurance d’un observatoire pour contrôler la CENI dont les membres seront élargis à d’autres personnalités politiques et la constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur l’agence chargée de l’Etat-civil et l’enrôlement, le président de l’APP a entre les mains une nouvelle carte pour convaincre son camp à participer aux élections si elles sont reportées à une date ultérieure d’un commun accord avec toute la classe politique. Il s’agit surtout d’amener à la table de négociation les leaders de la COD qui maintiennent le boycott et n’entendent pas être trompés pour la deuxième fois après les accords de Dakar en 2009. Pour l’opposition radicale le report de trois semaines du scrutin ne résout pas la question fondamentale de la transparence et de l’impartialité de l’Etat et la transgression du processus démocratique par le régime de Ould Aziz qui utilise les fonds et les médias publics à des fins électorales avant l’heure. Les dialoguistes sont tentés de consolider leurs alliances à l’approche des échéances et ne sont pas sur la même longueur d’ondes que la COD qui jure de prendre sa revanche quitte à empêcher pacifiquement les électeurs d’aller aux urnes. Une nouvelle crispation en perspective au sein des deux principales têtes de l’opposition. Une nouvelle tension qui arrange bien Ould Aziz. Lequel vient d’achever une rencontre populaire et médiatique avec les habitants du Hodh Echargui et qui attend tranquillement à Nouakchott si l’hameçon a mordu ou pas. En embuscade depuis des années le locataire de la Maison brune se prépare à jouer comme arbitre entre les différentes forces de la classe politique. C’est là que sonnera l’heure où il va décider s’il faudra coupler les élections présidentielles et législatives en 2014 pour gagner son pari.
Posted on: Mon, 19 Aug 2013 15:52:16 +0000
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