Nous avons rencontré Daouda au centre social de l’Agora, cité - TopicsExpress



          

Nous avons rencontré Daouda au centre social de l’Agora, cité de La Busserine (14e arrondissement). C’était l’été dernier. Daouda habite le quartier, il a 22 ans. Depuis l’âge de 17 ans, le jeune homme anime des ateliers d’écriture dans plusieurs centres sociaux des quartiers Nord. Une feuille blanche, un stylo, un thème et beaucoup de talent. Du temps aussi pour aider des enfants que l’on a fini de convaincre qu’ils ne sortiraient jamais du tunnel gris béton. Ça ne paraît pas grand chose comme ça. Daouda, lui, s’est construit à coup de curiosité, s’agrippant à tout ce qui pouvait lui offrir des portes de sorties culturelles. Aujourd’hui il continue d’être persuadé qu’il faut apprendre aux enfants des cités à regarder différemment, à regarder ailleurs, à se dire qu’un autre monde existe. En assistant aux ateliers de Daouda, nous faisons de belles rencontres. Nous comprenons aussi un peu plus ce qui coince. Quand on écoute ces jeunes rapper, slamer, chanter, écrire, on comprend leurs espoirs et leurs inquiétudes. « Le point noir reste le quartier » constate Daouda. La plupart de ces jeunes sont nés dans les cités marseillaises, y grandissent, y demeurent. S’y enferment, parfois. Ceux que l’on croise ont choisi de livrer leur vision de la société par l’écriture et la musique. Leurs drogues. Karim, Chadali, Fays, Andnane, Wassila, Omar, Kelly, Xena, Nanou, Amélie, ils sont jeunes et ont pourtant un regard vrai, engagé, acéré, très souvent sombre même si Daouda leur apprend petit à petit à poser d’autres mots. Pas que sur le quartier. Ça ne paraît pas grand chose comme ça. Tous les samedis matin, beaucoup se réunissent à l’Agora. Cet endroit à eux où ils peuvent s’exprimer. « Ils me demandent d’ouvrir le local le dimanche aussi, juste pour parler ». Nous ? Cela fait plusieurs fois que nous allons à leur rencontre. A chaque fois marqués par la richesse de vie qui se dégage de l’intérieur de ces artistes. Aussi riche que leur extérieur est laissé à l’abandon. Nous vous proposons un peu de temps avec Daouda et ceux qui l’entourent. « Ces jeunes de quartier ». Ceux qu’on a l’habitude de mettre dans des cases. Nous les premiers. On a voulu passer un peu de temps avec eux. Poser un micro. Une caméra. Un peu de temps. Pas pour sortir les mouchoirs, (si, peut être pour rire parfois), ni tirer des conclusions, non. Juste pour écouter. Ça paraît pas grand chose comme ça. #1 Samedi matin, 11 heures, à La Busserine. Un petit groupe se retrouve autour de Daouda. « Ce sont les petits ». Les petits aux grands mots alors. Wassila, la seule fille du groupe, est pourtant connue pour être silencieuse. Ce jour là, elle lâche prise. Elle donnera le thème de l’atelier « Qu’est ce que vous pensez du monde ? ».
Posted on: Tue, 03 Dec 2013 15:50:13 +0000

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