Nèg mawon, marron, maroon, apalencado, cimarrón, quilombola - TopicsExpress



          

Nèg mawon, marron, maroon, apalencado, cimarrón, quilombola Jean Fouchard, op. cit., p. 26. Le terme marron, qui a formé marronnage, mot généralisé dans l’aire francophone, provient de l’espagnol cimarrón, mot emprunté aux premiers habitants amérindiens arawak d’Haïti, et qui sert à désigner un animal sauvage, ou plus précisément un animal domestique redevenu sauvage. Il aurait donné lieu au terme anglais maroon qui a cours en Jamaïque où l’on utilise aussi le terme runaway (fugitif), équivalent de l’expression fugitive slave utilisée aux États-Unis. Le terme runaway renvoie plus précisément à l’évasion elle-même, tandis que maroons (au pluriel) se réfère davantage à la dimension de société parallèle qui se constitue dans les marges de l’espace colonisé. Cependant Jean Fouchard précise que le terme désignait une tribu indienne de Panama qui s’était révoltée contre les Espagnols. « Marro » désigne en espagnol une esquive ou une attente trompée. Le verbe anglais « to maroon » estégalementmentionné comme étymologie possible : il signifie abandonner dans un lieu sauvage, il aurait été d’un emploi courant chez les matelots anglais au xviie siècle pour désigner une désertion 7.Les créoles antillo-guyanais et haïtien ont adopté le terme nèg mawon traduit du français « Nègre marron ». Les termes de l’aire coloniale francophone et anglophone que nous venons de voir sont anthropocentrés, autrement dit centrés sur le personnage du Marron, tandis que dans l’aire hispano-portugaise c’est le lieu qui est privilégié, autrement dit, si on nous permet ce néologisme, les termes sont « topocentrés ». Ainsi le terme palenque utilisé à Cuba et en Colombie, de même que cumbe et patuco au Venezuela et quilombo au Brésil, désignent les lieux investis par les communautés d’anciens esclaves. C’est à partir des toponymes palenque et quilombo que l’on désigne les Marrons dans les pays précités : apalencados, palenqueros (Cuba, Colombie) et quilombola (Brésil). Le mot quilombo du Brésil est d’origine ovimbundu, région centre-sud de l’Angola. Il désigne des sociétés d’initiation guerrière et le lieu clos où l’on enferme les initiés en question chez les Ovimbundu, les Jaga ou Imbangala et les Lunda de l’Angola. Au Brésil on emploie également, mais plus rarement, le terme calhambola, notamment dans la région de Minas Gerais (Mines Générales) dans l’intérieur sud-est du pays. chrhc.revues.org/1527
Posted on: Mon, 02 Dec 2013 07:44:55 +0000

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