Né le 7 Décembre 1933 à Dar El Barka dans le Toro Ouest, - TopicsExpress



          

Né le 7 Décembre 1933 à Dar El Barka dans le Toro Ouest, Elimane appartenait à cette génération des premiers cadres de la Mauritanie indépendante : Les Sy Gorel Professeur d’énergie nucléaire, Mohamed Ould Cheikh, Abdoulaye Baro, Ahmed Ould Baba Ould Ahmed Miske, Dr Abdallahi Ould Bah, Dr Touré Racine, Hamdi Ould Mouknass, Bouna Kane qui nous a aussi quittés le 4 Septembre dernier et j’en passe. Ces quelques cadres de la scène politique ont été associés très tôt par le Président Mokhtar Ould Daddah à son œuvre d’édification d’une République Islamique de Mauritanie en tant qu’Etat africain et arabe souverain et indépendant qui tenait à assumer pleinement son rôle de trait d’union et osait prendre même quelques initiatives d’avant-garde : Soutien aux mouvements de libération nationale du tiers monde, révision des accords militaires de nature néocoloniale avec l’ancienne puissance coloniale, création de sa propre monnaie nationale, nationalisation de la plus grande société minière (MIFERMA), l’indigénisation du capital commercial et bancaire, etc. Sur un autre plan, le régime développait des relations de coopération sud – sud avec des Etats qui n’étaient pas en odeur de sainteté avec l’ancienne puissance coloniale, c’était le cas avec la Guinée Conakry avec qui la Mauritanie a pris l’initiative de la création de l’organisation sous – régionale de coopération : l’Organisation des Etats Riverains de Fleuve Sénégal, l’ancêtre de l’Organisation de Mise en Valeur de Fleuve Sénégal (OMVS) qui est aujourd’hui citée en exemple de réussite dans son genre sur le continent africain. Cette politique d’ouverture, sans aucune arrière pensée de xénophobie a hissé très tôt nôtre pays au statut d’Etat influent, respecté et écouté sur la scène internationale. Si le Président Maître Mokhtar Ould Daddah était le principal maître d’œuvre de cette politique, il s’appuyait aussi d’un côté sur un mouvement national démocratique militant, et de l’autre, sur des cadres nationalistes, tels que Elimane Kane qui le soutenaient à fond. Ce qui rendait la situation complexe, c’était que ces cadres eux – mêmes étaient divises sur la question récurrente de la cohabitation. C’est ainsi que l’arabisation à outrance, sans préparation est apparue très tôt comme exclusive. Le Professeur Elimane Kane et quelques rares cadres arabes étaient opposés à cette orientation tout en restant favorables, à l’introduction méthodique de l’arabe dans le système éducatif et dans l’administration en tenant pleinement compte de la composition multiethnique du peuple mauritanien, problème sans doute complexe avec des risques d’exclusion déjà prévisibles des négro – mauritaniens, qui a atteint aujourd’hui son paroxysme. Ces problèmes qui ne font plus l’ombre d’un doute, demandaient une anticipation, une réflexion courageuse non démagogique pour asseoir l’unité nationale sur des bases solides et durables. Cette réflexion reste d’actualité et doit être poursuivie et mise en pratique avec courage pour donner un contenu crédible à nôtre démocratie et garantir l’unité nationale. Le professeur Elimane Kane et Moctar Ould Hamidoune et d’autres éminents intellectuels mauritaniens ont élaboré le premier manuel d’histoire de la Mauritanie. Il me revient avec force, le souvenir de la semaine que j’ai vécue à côté du Professeur Elimane Kane, à Nouakchott en février 1966. En effet des amis m’avaient délégué de France dans la clandestinité avec le passeport du nom ami Ba Ali, en mission de solidarité avec les 19 cadres négro – africains après la publication de leur manifeste prémonitoire qui leur a valu d’être arrêtés et embastilles à NBeika au bord de la Tamourt Naaj. J’étais venu donc dans la discrétion m’informer de leurs conditions de détention, apporter notre soutien à leurs familles et constituer en leur faveur en cas de procès, le célèbre avocat Maître Nicolas Kaldor de la Confédération Mondiale des Juristes Démocrates. C’est à cette occasion que j’ai bénéficié de la solidarité et du soutien moral du Professeur Elimane Kane militant syndicaliste, homme de conviction, toujours fidèle à ses engagements. Il a dénoncé avec force la répression qui a frappé injustement ces cadres, et il ne fut soutenu contre la furie du régime que par de rares amis arabes tels Mohamed Ould Cheikh. Par la suite, il a préféré embrasser une carrière d’expert au Bureau International du Travail (BIT) où il a fini à Genève, Directeur Adjoint et où il s’est distingué par sa compétence professionnelle et sa droiture. Nous nous sommes souvent rencontrés durant cette période toujours en accord dans nos prises de position dans notre combat politique et syndical partagé. Ce témoignage in memorian, me donne l’occasion de réitérer toute mon amitié à lui même et à toute sa famille : - A nôtre sœur Aissata Kane, première femme Ministre en 1975 au sein d’un Gouvernement de la République Islamique de Mauritanie ; - A nôtre cadet Tidjane actuel Maire de Dar El Barka avec qui j’ai cheminé dans le syndicalisme contestataire ; - A son épouse Coumba Babali N’Diaye et à ses enfants que je n’ai pas eu le plaisir d’embrasser car ils sont nés ou ont grandi à l’étranger Innalillahi wa inna ilehi rajioun Nouakchott ce 15 Septembre 2013 Ladji Traore
Posted on: Tue, 01 Oct 2013 18:42:18 +0000

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