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ORGANISATION DE LA PROVINCE DE CONSTANTINE , PERIODE TURQUE , A PARTIR DU 16IEME SIECLE DE NOTRE ERE . 27 octobre 2011, 17:52 BEYLIK DE CONSTANTINE OU DE L’EST.— Ce beylik comprenait toute la province de Constantine actuelle, jusqu’àl’Ouennoura(Ouenougha ou Beni Foughal)) et le Djerdjera à l’ouest, et jusqu’au delà des oasis de l’Ouad-Rir’, au sud. C’était le plus important des trois, pour la richesse, l’étendue et le nombre des habitants. Comme ses collègues du Sud et de l’Ouest, le bey de Constantine était nommé par la pacha d’Alger, sans autre règle que son libre choix, et révocable de la même façon. Il exerçait, dans son commandement, un pouvoir à peu presque illimité, à la condition d’assurer régulièrement le versement du denouche. 142 HISTOIRE DE L’AFRIQUE denouche ordinaire, deux fois par an, et de porter, lui-même, à Alger, le denouche triennal. Chaque année, une colonne de 1,500 Turcs partait d’Alger, en passant soit par le col des Beni-Aicha (Ménerville), Bou-Haroun, Sour-el-R’ozlane, le Ouennour’a et la Medjana, soit par l’Ouad-Zitoun, Hamza, les portes de Fer et la Medjana, et arrivant au printemps dans les plaines situées entre Sétif et Constantine, où elle était rejointe par le cheikh-al-Arab qui la conduisait dans le sud, pour assurer la rentrée de l’impôt et maintenir la paix. A l’automne suivant, 1250 Turcs rentraient à Alger et 250 restaient à Constantine, soit à le Kasba, soit campés sur le bord du Remel(Rumel), pour former la colonne d’hiver. Quant à la garnison proprement dite, elle était de trois cents soldats environ, servant à relever, tous les ans, les garnisons des petits postes dont les principaux étaient :Bône ;Bougie ;Collo ;Djidjeli ;Mila ;Zemmoura (dans la Medjana); Biskra; Negaous; Tebassa. Le denouche ordinaire, qui était apporté à Alger par le Khalifa, se composait en moyenne de :100,000 réaux bacita (valant 2 fr. 50 la pièce) 50 juments; 100 mulets; 300 bœufs ; 3,000 moutons; Plus 20 outres de beurre fondu, 20 charges de Mahouer (couscous fin), du Ferik (blé vert concassé) à la saison, des dattes, des olives, des peaux de bêtes féroces, des bernous et des haïks du Djerid, des calottes de Tunis, etc.Il fallait une véritable expédition pour transporter tout ce butin et, bien souvent, acheter le passage des portes de Fer ou échanger des coups de fusil avec les Kabyles de cette région aux-quels les beys de Constantine finirent par servir une redevance, fixée en moutons et en argent pour avoir la voie libre à Alger. ORGANISATION POLITIQUE DES TURCS (1578) 143commençait par prélever et offrir les cadeaux d’usage au pacha, aux kraça et à tous les fonctionnaires; le reste était versé dans les caisses de la Régence. Après être resté huit jours à Alger, le khalifa partait avec la colonne, rapportant au bey la confirmation de ses pouvoirs ou amenant son successeur. Le bey et l’administration beylicale siégeaient à Constantine dans le vaste immeuble de Dar-el-Bey(1). Les fonctionnaires étaient à peu près les mêmes qu’ailleurs, mais le beylik de l’Est était plus important que les autres et sa situation le rendait, en quelque sorte, indépendant. Le conseil de gouvernement formait donc une petite cour. Ce qui lui donnait surtout un caractère particulier, c’était l’importance des feudataires relevant du bey et des caïds qu’il nommait au commandement des grandes tribus. Passons-les en revue. Le cheikh des Beni-Abbès, dont l’un, Si-Ahmed-Amokrane,(fondateur de la famille Mokrani), avait étendu son autorité sur toute la plaine de la Medjana, sur celle du Hodna et les montagnes environnantes. Il avait même soumis le Zab, avec Biskra, à l’est, et les Oulad-Naïl du sud-ouest. Mais ses successeurs ne purent conserver ce vaste empire et durent se borner au titre de: «Seigneurs de la Medjana, et des Beni-Abbés.» Le cheikh-el-Arab, commandant les tribus arabes du Zab et du Hodna, venant, un été, dans les montagnes qui bordent, au sud,la plaine des Abd-en-Nour. Ce commandement avait été confié, ainsi que nous l’avons dit, à la famille des Bou-Aokkaz (Bou-Okkaz), chefs des Daouaouida, dont un des derniers descendants a été notre khalife Ali-Bey. Les cheikhs des Henanecha, grande tribu s’étendant entre Souk-Ahras, le littoral jusques et y compris, la Calle, Guelma et Tebessa. Ces chefs étaient alors les Harar et les Ben-Chennouf ; ils s’appuyaient sur les Chabbïa, leurs suzerains, et étaient en rivalité avec les Daouaouida qu’ils rencontraient au sud de Constantine, leurs terrains de parcours étant séparée par l’O. Bou-Merzoug. Enfin les Ben-Djellab, sultans de Touggourt. A ces chefs, viendront dans quelques années, s’ajouter: Les caïds des villes de Mila, Tebessa, Zemmoura et Mecila. Le Caïd des Harakta, Berbères arabisés de la région d’Aïn-Beida. Celui des Abd-en-Nour, nouvelle tribu formée des restes. ____________________ 1. Actuellement transformé en maisons par une Société immobilière et traversé par une rue carrossable. 144 HISTOIRE DE L’AFRIQUE Berbères-Sedouikech et de divers autres éléments; ceux de l’Aou-rès (Aurès), du Dir(Tebessa), du Bellezma; Ceux des Zardeza, de Skikda, des Oulad-Braham; ceux des Telar’ma, des amer-Cheraga, Kçar-el-Tir, Oulad-Derradj; Enfin, celui du Ferdjioua, dont la famille Ben-Achour est devenue titulaire; et celui du Zouar’a, fief des Ben-Azz-ed-Dine, d’origine beaucoup plus récente. De même que ses collègues, le bey de Constantine forma des tribus makhezen de Zemoul et de Daïra. Les Zemoul de Constantine étaient d’abord des palefreniers soignant les chevaux du bey et des bergers gardant ses troupeaux. Peu à peu, ils devinrent de véritables guerriers: leur nombre augmenta et ils formèrent la grande tribu composée d’éléments divers qui s’étendit au sud de Constantine dans la plaine d’Aïn-Melila. Les Daïra, sous le commandement d’un ag’a (Agha), étaient répartis dans différents postes où ils formèrent de véritables petites tribus: au Sera (prés de Mila), à l’Oued-Bou-Slah (Ferdjioua), à l’Ouad-Zenati et près de Constantine. En outre, les beys de l’Est eurent presque toujours à leur solde un corps de fantassins kabyles (‘Zouaoua. Quant aux impôts et revenus, ils étaient de même nature que dans les autres beyliks: mais le nombre des Azels, ou terrains domaniaux, était beaucoup plus considérable et leurs revenus en proportion.
Posted on: Wed, 30 Oct 2013 07:28:16 +0000

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