On n’entend jamais parler d’un phénomène pourtant exceptionnel ; l’équitation a changé en un demi-siècle plus que pendant les trois millénaires précédents ! En 50 ans, une fraction de seconde à l’échelle historique, elle est passée d’une pratique marginale, masculine sinon machiste, inspirée des arts de la guerre et de la chasse, à un sport de masse rajeuni, féminisé et diversifié en de multiples disciplines dont les générations précédentes n’avaient même pas l’idée. Le seul bouleversement comparable aura marqué la fin du moyen-âge lorsque l’apparition des armes à longue portée, à la bataille d’Azincourt, a brutalement rendu obsolète la cavalerie lourde de la chevalerie et imposé la recherche de chevaux plus rapides et plus maniables. En quelque sorte on peut dire que les archers gallois ont ouvert la voie qui devait mener plus tard à l’équitation de tradition française ! Il est évident que l’adaptation à des changements aussi importants demande des efforts et de l’imagination et ne se fait pas sans tâtonnements et sans erreurs. Chacun doit balayer devant sa porte, les pouvoirs publics ou sportifs n’en sont pas toujours les seuls responsables. Les jeunes moniteurs ne seraient que des animateurs et ce serait la faute des fédérations qui les forment mal ! Peut-être, et alors ? Qu’est-ce qui les empêcherait de continuer à se former ? Aujourd’hui l’information est disponible partout et tout le temps ; suivre des stages ou des colloques, participer à des forums ou à des discussions, lire … ils n’ont même plus besoin d’acheter les livres de La Guérinière ou de Baucher, ils peuvent les consulter gratuitement sur leur écran. La motivation devrait être simple puisque l’animateur qui ne devient pas un véritable enseignant n’a aucune chance de survivre économiquement. Mais il ne faut pas s’y tromper, l’inverse est vrai aussi ; le véritable enseignant qui ne prend pas en compte le plaisir de toutes les catégories d’élèves ne survivra pas non plus !
Posted on: Tue, 26 Nov 2013 05:15:51 +0000
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