Origines et syncrétisme Les origines du shintoïsme sont - TopicsExpress



          

Origines et syncrétisme Les origines du shintoïsme sont généralement méconnues. Il semble avoir été fondé vers la fin de la période Jomon. Après l’arrivée des ancêtres des Japonais d’aujourd’hui, chaque tribu et chaque région avaient ses propres dieux et ses propres rituels sans relation avec ceux des autres régions. Dès l’accession des ancêtres de la famille impériale actuelle à une position de pouvoir parmi les différentes tribus, leurs dieux sont devenus prééminents par rapport aux dieux des autres groupes, bien que différents systèmes continuaient dexister. L’introduction de l’écriture au Ve siècle et du bouddhisme au VIIe siècle ont eu un impact profond sur le développement d’un système unifié de croyances shintô. En une très courte période, le Kojiki (古事記?, « chronique des faits anciens », 712) et le Nihonshoki (日本書紀?, « chroniques du Japon », 720) sont écrits en compilant des récits mythologiques et des légendes. Ces deux chroniques ont été écrites avec deux objectifs précis. Premièrement, la sophistication des récits et l’introduction du taoïsme, du confucianisme et du bouddhisme dans les récits avaient pour but d’impressionner les Chinois par la sophistication du japonais. Les Japonais étaient intimidés par l’avance culturelle chinoise et voulaient produire quelque chose pouvant rivaliser avec elle. Le deuxième objectif était d’étayer la légitimité de la maison impériale, descendante directe de la déesse du soleil Amaterasu. Une grande partie du Japon actuel n’était contrôlée que très partiellement par la famille impériale, et des groupes ethniques rivaux (comme, sans doute, les ancêtres des Aïnous) continuaient de mener la guerre contre l’avancée des Japonais. Les anthologies mythologiques, tout comme les anthologies poétiques telles que le Manyoshu (万葉集?) ou d’autres, étaient toutes censées impressionner les autres groupes par le mérite de la famille impériale et leur mandat divin de régner. Avec l’introduction du bouddhisme et son adoption rapide par la cour, il fut nécessaire de donner des explications sur les apparentes différences entre les croyances japonaises indigènes et les enseignements bouddhistes (shinbutsu shūgō). Une des explications plaça les kamis, les divinités shinto, en tant qu’êtres surnaturels, toujours dans le cycle de la naissance et de la renaissance. Les kamis naissent, vivent, meurent et renaissent comme toutes les autres créatures dans le cycle karmique. Cependant, les kamis jouaient un rôle spécial en protégeant le bouddhisme et en permettant à son enseignement compatissant de s’épanouir. Lunité de tradition entre le bouddhisme et le shintoïsme a été initiée par le maître Kūkai (774-835) qui expliqua quil nexistait aucune différence essentielle entre Amaterasu et Vairocana (大日如來, Dainichi Nyorai?, manifestation du Bouddha dont le nom veut dire « grand Tathagata du soleil »), ou entre kamis et bodhisattvas, ce qui donna un mélange des deux systèmes appelé Ryōbu shintō (両部神道?). On trouve ainsi encore de nombreux temples bouddhistes possédant dans leur enceinte un espace dédié aux kamis, quand les kamis ne sont pas eux-mêmes considérés comme des émanations des différents bouddhas et boddhisattvas. Des liens se sont aussi créés entre des grands temples du bouddhisme et des sanctuaires shinto. Ainsi Inari, la divinité du grand sanctuaire Fushimi Inari-taisha est considéré comme un protecteur du Tō-ji, grand temple de Kyōto, ce qui donne lieu à des cérémonies communes. Les vues de Kukai ont tenu le haut du pavé jusqu’à la fin de la période Edo, date dun renouveau pour les « études japonaises » peut-être dû à la politique de fermeture du pays. Au XVIIIe siècle, de nombreux érudits japonais, en particulier Motoori Norinaga (1730-1801), essayèrent de séparer le « vrai » shintoïsme des différentes influences étrangères. Cette tentative échoua en grande partie car, dès le Nihonshoki, des parties de la mythologie avaient déjà été empruntées aux doctrines chinoises. Par contre, elle prépara le terrain pour l’arrivée du shintoïsme d’État avec la restauration Meiji.
Posted on: Mon, 18 Nov 2013 21:54:51 +0000

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