PENSER LA STRATÉGIE AMÉRICAINE DE LA SÉCURITÉ DU TERRITOIRE - TopicsExpress



          

PENSER LA STRATÉGIE AMÉRICAINE DE LA SÉCURITÉ DU TERRITOIRE NATIONAL Par David GRONDIN Il est d’usage d’entendre, dans les cercles académiques comme politiques, que la souveraineté étatique s’est amenuisée avec la mondialisation. Cela ne signifie pas pour autant que l’Etat ne soit plus pertinent comme entité de gouvernance par excellence : si, dans le système westphalien, il a toujours été un acteur central – mais non le seul –, ni la fin de la Guerre froide, ni le 11 septembre 2001 n’ont changé cette réalité. Notamment sur le plan de la sécurité, au grand dam des partisans d’une société civile plus forte, l’Etat demeure, jusqu’à preuve du contraire, le premier garant. Et nul Etat ne saurait mieux représenter cette règle que les Etats-Unis d’Amérique. Alors que les dirigeants et stratèges des Etats-Unis continuent – et continueront – de parler d’abord et avant tout de « sécurité nationale », avant d’évoquer la sécurité internationale ou la sécurité mondiale/globale, certains voudraient voir l’émergence d’une « mondialisation de la sécurité ». En vérité, on assiste plutôt à une mondialisation de l’insécurité, en raison de la mondialisation des risques et des menaces. Pour reprendre l’analyse du professeur canadien Charles-Philippe David, la « mondialisation de la sécurité » n’est qu’un leurre : « [elle] n’est que verbiage. En revanche, ce qui est mondialisé ce sont les nouveaux risques, comme celui du terrorisme transnational » (1). Ces menaces mondialisées rendent-elles caduque la notion de souveraineté territoriale? En d’autres termes et plus prosaïquement, le territoire conserve-t-il sa pertinence pour l’Etat-nation ? Si le 11 septembre 2001 à forcé la main des dirigeants américains pour que soit (enfin !) repensée la sécurité de façon à aller au-delà des dichotomies traditionnelles entre l’interne et l’externe, le civil et le militaire, ainsi que le public et le privé, le territoire national, dont on aurait volontiers souligné l’obsolescence à l’heure de la régionalisation économique et de la mondialisation des marchés, ne s’en trouve pas moins érigé en un symbole à défendre coûte que coûte. Bien que les Etats-Unis se soient définis par leur territorialité continentale nord-américaine dès leur création (2) et qu’ils se soient souvent considérés, à tort, comme une forteresse invulnérable, la protection du territoire américain s’en était malgré tout trouvé facilitée (et littéralement assurée) par cette Territorialité particulière – un isolement géostratégique : bordée par trois océans et un golfe, l’Amérique du Nord possède à la fois les attributs d’une puissance maritime et ceux d’une puissance continentale ; cela n’en fait pas pour autant une forteresse invincible. Touché en son cœur pour la première fois depuis 1812, le territoire national américain, dont on avait traditionnellement négligé la défense, apparaît dorénavant vulnérable à des attaques asymétriques contre lesquelles il doit être paré. La nouvelle vision sécuritaire américaine, dans laquelle la sécurité du territoire national (homeland Security) devient la priorité absolue, peut ainsi être qualifiée de « sanctuarisation du territoire national » (3). Une chose doit absolument être claire lorsqu’on parle de sécurité du territoire national aux Etats-Unis : il y a, d’une part, la politique de sécurité proprement dite, avec ses mesures et ses objectifs et, d’autre part, la réorganisation gouvernementale qu’on lui associe. On a souvent tendance à voir les deux éléments comme s’ils étaient indissociables, mais l’évocation de la sécurité du territoire national n’implique pas forcément une réorganisation gouvernementale majeure telle que le prévoit la stratégie fédérale actuelle. Les propos défendus ici seront davantage intéressés par une réflexion sur le concept, la politique qui lui est associée, son contenu et ses implications que par la réorganisation que cette nouvelle préoccupation génère. Contrairement à la politique de sécurité nationale, où ce sont surtout les forces armées et l’appareil militaire qui sont d’abord interpellés, dans la politique de sécurité du territoire national des Etats-Unis, les forces armées sont tout autant que les autorités civiles concernées, même si elles sont plutôt confinées à un rôle de soutien civil et d’assistance militaire. Qui dit soutien ne veut cependant pas dire qu’elles sont moins importantes : leur rôle est fondamental, car c’est la sécurité de l’Etat territorial (les Etats-Unis continentaux) et de la population américaine qui en dépend. En effet, la défense du territoire national échoit ultimement aux forces armées. Il sera d’abord question des implications de la sécurité du territoire national en ayant en arrière-plan le 11 septembre 2001 comme date charnière. On élaborera ensuite une réflexion sur les approches et les distinctions nécessaires induites par la sécurité nationale et la sécurité du territoire national. Enfin, on inscrira la stratégie de sécurité du territoire national dans le contexte stratégique qui Lui sied, à savoir celui de la stratégie de sécurité nationale et de la stratégie globale (Grand Strategy) : dans cette partie, il sera notamment question des missions des forces armées qui doivent être repensées en fonction des nouvelles réalités du contexte de l’après - 11 septembre. Pour la sécurité du territoire national proprement dite, il faudra ultimement que soit corrigée la faiblesse de la politique actuelle, soit l’absence d’une attribution des forces armées (ou des unités armées) qui assureront la sécurité du territoire national. La sanctuarisation du territoire national américain Alors que les lendemains du 11 septembre ont consacré le terme d’homeland security, le concept de défense du territoire national (homeland défense) était utilisé depuis quelques années par les stratèges du Département de la Défense. Son introduction dans les textes officiels de la planification stratégique américaine coïncide avec le Rapport de l’Atelier sur la défense nationale (Report of the National Défense Panel) de 1997, qui indiquait l’importance que revêtirait la défense du territoire national pour la sécurité nationale au XXIe siècle (4). L’expression « homeland security » est pour sa part des trois rapports de 1999, 2000 et 2001 de la Commission américaine sur la sécurité nationale au XXIe siècle (5), présidée par les sénateurs Gary Hart et Warren B. Rudman (6). La commission a surtout fait parler d’elle par l’établissement des bases de la sécurité du territoire national à travers deux grandes missions : la défense du territoire national et le soutien civil. La définition actuelle de sécurité du territoire national est ainsi l’héritière des conclusions de cette commission. Et il aura fallu que le 11 septembre survienne pour que les recommandations de la commission soient écoutées et récupérées par les décideurs, car jusqu’au 11 septembre 2001, il n’était pas question de sécurité du territoire national mais bien de défense du territoire national. Stratégie américaine de défense territoriale. Plusieurs définitions existent pour rendre compte des réalités concernées par la sécurité du territoire national et la défense du territoire national. Bien qu’aucune ne fasse vraiment autorité, les définitions les plus utilisées sont celles de la Maison-Blanche et du Département de la Défense. La définition de la « défense du territoire national » qui demeure la plus pertinente est celle qui, proposée au départ par le Département de la Défense, fait strictement référence à « la protection du territoire, de la souveraineté, de la population et des infrastructures critiques des Etats-Unis contre des menaces et attaques étrangères » (7) : elle concerne ainsi uniquement la dimension militaire de la sécurité du territoire national. Pour ce qui est de la « sécurité du territoire national », la définition officielle de la Maison-Blanche est « un effort national concerté pour prévenir des attaques terroristes sur le territoire américain, pour réduire la vulnérabilité des Etats-Unis face au terrorisme et pour minimiser les dommages que pourraient infliger d’éventuelles attaques (terroristes) et récupérer de celles-ci » (8); celle donnée par le Département de la Défense diffère sensiblement : « la préparation, la prévention, la défense contre et la réponse aux menaces et attaques dirigées contre le territoire, la souveraineté, la population et les infrastructures des Etats-Unis, ainsi que la gestion de la crise et des conséquences et un soutien aux civils » (9). Les divergences entre les deux définitions ne sont pas majeures : la Maison-Blanche parle de « protection », alors que le Département de la Défense parle de « défense » et ajoute le soutien civil, sans toutefois que la détection et la récupération ne soient mentionnées. Ces différences reflètent les deux dimensions de la sécurité du territoire national : le volet civil et le volet militaire. Aucune des deux définitions n’est donc complète, la Maison -Blanche privilégiant la participation civile et le Département de la Défense mettant en relief le rôle confié aux militaires. Afin d’englober toutes les dimensions de la sécurité du territoire national, la définition suivante pourrait être suggérée : un effort national concerté entre les ressources civiles et militaires pour prévenir, se préparer, dissuader, se défendre et répondre à des attaques terroristes sur le territoire américain visant la population et/ou les infrastructures critiques américaines, un effort qui chercherait à réduire la vulnérabilité contre ces menaces en minimisant les dommages qu’elles pourraient infliger afin de mieux récupérer de celles-ci. Peut-on penser à la sécurité du territoire national sans penser la sécurité nationale? Certains voient dans la sanctuarisation du territoire national un repli stratégique des Etats-Unis, voire un nouvel isolationnisme. Or, il serait plus juste de comprendre cette réorientation de la sécurité vers le territoire national en une redécouverte de la dimension nationale en matière de défense. La stratégie de sécurité du territoire national constitue la conceptualisation et la concrétisation de la préparation gouvernementale des Etats-Unis face au terrorisme, intérieur comme extérieur. Et si on a choisi de parler de sécurité du territoire national plutôt que de sécurité intérieure, c’est que l’appellation « sécurité intérieure » néglige l’un des aspects fondamentaux de la homeland Security, soit la défense nationale. De prime abord, il peut paraître surprenant que la protection du territoire national américain n’ait jamais été la priorité des forces armées américaines. Il convient ici d’expliquer cette particularité américaine. En théorie, ce qu’on conçoit comme étant la « sécurité du territoire national » correspond à la vision traditionnelle de la sécurité nationale, qui a été définie comme la protection contre des attaques extérieures (10). Si la protection du territoire national – la sécurité nationale traditionnelle – a toujours été considérée comme étant de la plus haute importance (11), la nouveauté qu’introduit la période post-11 septembre réside dans la façon de l’assurer et de la concevoir. La stratégie de sécurité nationale demeure associée à une défense avancée (forward défense) des intérêts nationaux américains : la sécurité nationale continue d’être d’abord assurée de l’extérieur. Une stratégie pour la sécurité du territoire national est donc apparue nécessaire pour l’Administration du Président George Walker Bush. Cette prise de conscience chez les décideurs américains a coïncidé avec la publication de la Quadriennal Défense Review Report du 30 septembre 2001, un document qui, émanant du Secrétaire à la Défense des Etats-Unis, fait l’évaluation des forces armées et de la structure de la défense américaines tous les quatre ans. Si la priorité à la sécurité du territoire national est désormais donnée aux forces américaines, les missions de ces dernières en la matière restent toutefois à préciser, ainsi que les implications de cette nouvelle préoccupation sur la politique de sécurité nationale. Afin de cerner les tenants et les aboutissants de cette « nouvelle » question (la sécurité du territoire national), il est essentiel de se pencher sur le concept de sécurité nationale et sur le processus d’élaboration de politiques de sécurité nationale des Etats-Unis. Il y a effectivement lieu de s’interroger sur la pertinence du concept de sécurité du territoire national alors que la stratégie américaine de défense territoriale concept de sécurité nationale se voulait suffisamment inclusif. Ce nouveau concept ne veut pas être un concurrent, mais plutôt complémentaire à la sécurité nationale ; il constitue un composant de celle-ci. Cela suppose évidemment une conception élargie de la sécurité nationale. Et la sécurité nationale dans tout cela? Certains définissent la sécurité nationale de façon étroite, la limitant à la protection d’intérêts politiques et économiques pour éviter que soient menacées les valeurs fondamentales et la vitalité de l’Etat et de sa population (12). Cette définition paraît insuffisante, car elle évacue complètement les dimensions psychologiques, sociales et diplomatiques. On doit au politologue Arnold Wolfers d’avoir mis en exergue les deux pôles de la sécurité nationale : le côté objectif, dont la composante est dite physique, et le côté subjectif, qui concerne la composante psychologique (13). La dimension objective renvoie à « l’absence de menaces aux valeurs acquises », ce qui comprend la continuation de l’indépendance nationale, la préservation du mode de vie américain, des processus et libertés démocratiques et des autres principes chers aux Américains; la dimension subjective concerne « l’absence de peur que les valeurs seront attaquées » (14). Ces deux dimensions doivent absolument être présentes pour une compréhension réaliste du concept de sécurité nationale ; même s’il y a absence de menaces militaires, la population ne doit pas vivre dans un état d’insécurité. On a eu tendance à négliger l’effet perturbateur – psychologique – des attentats terroristes du 11 septembre : le terrorisme est avant tout une forme psychologique de la guerre ; les menaces asymétriques qu’il représente cherchent, entre autres objectifs, à révéler à la société visée sa vulnérabilité. Si les Etats-Unis sont aujourd’hui déterminés à intervenir militairement en Iraq avec pour seul objectif de détruire les armes de destruction massive et les installations pour les produire que cet Etat possède, c’est que l’Administration W. Bush, le Congrès et la population américaine sont d’avis que leur sécurité nationale est désormais menacée par la simple existence de ces armes entre les mains du dictateur Saddam Hussein. La prolifération de ces armes au sein des Etats « voyous » ou « parias » était déjà considérée comme une menace à la sécurité nationale américaine et à la sécurité internationale. Cependant, la population et les décideurs américains n’envisageaient pas l’imminence de cette menace. Ces armes ne sont pas devenues plus menaçantes avec le 11 septembre 2001, mais leur emploi potentiel est apparu plus plausible : en réalité, c’est le sentiment d’insécurité de la population américaine face à l’existence de ces armes qui a fait de ces armes une menace réelle. Le professeur canadien Donald La Carte dit ainsi qu’« en vertu de l’impact psychologique qu’elles ont, la simple existence de ces armes représente une menace même en l’absence d’une capacité de les rendre opérationnelles » (15). C’est en ce sens que le 11 septembre a sérieusement ébranlé le sentiment de sécurité nationale de la population américaine. Un autre aspect de la sécurité nationale telle qu’elle est définie et mise en oeuvre aux Etats-Unis est mis en relief par Cecil Crabb et Kevin Mulcahy : ses dimensions négative et positive. D’une part, il y a un sens négatif parce que les Américains veulent être protégés de menaces internes et externes à leur existence et à leur bien-être. D’autre part, il y a un sens positif parce que les Américains recherchent cette protection dans le but d’atteindre des objectifs qui devraient contribuer à leur bonheur, leur bien-être, leur croissance spirituelle et leur accomplissement personnel (16). Ils veulent créer les conditions nationales et internationales favorables à la protection ou au dépassement des valeurs nationales vitales contre leurs adversaires actuels et potentiels (17). La survie seule de l’Etat n’est donc pas suffisante : il faut que les Américains puissent continuer de vivre normalement comme ils le faisaient (18). C’est pourquoi on dit de la sécurité qu’elle concerne les valeurs, mais qu’elle n’en est pas une. Elle est plutôt une condition qui permet à une nation de maintenir ses valeurs. Il est ainsi primordial de comprendre que la sécurité nationale revêt une signification contextuelle, contingente ; elle n’est pas une condition statique qui existe dans un vacuum. Une politique de sécurité nationale est ainsi déterminée par le contexte environnemental national et international prévalant et par des clauses politiques, économiques, technologiques, culturelles et sociales données. Chaque administration tient donc compte des intérêts nationaux américains qui lui paraissent alors vitaux, critiques et significatifs (19) : Les armes de destruction massive apparemment stratégie américaine de défense territoriale possédées par l’Iraq inquiétaient certes l’Administration Clinton depuis 1998, mais maintenant, elles justifient une intervention préemptive/préventive (20) de la part des Etats-Unis pour les éradiquer du territoire iraquien (advenant un refus irakien du retour des inspecteurs en désarmement de l’ONU). Le but de toute politique de sécurité nationale résidant dans la protection des valeurs nationales, ce que l’historien américain Melvyn Leffler nomme les valeurs nationales centrales (domestic core values) (21), il appert essentiel de transposer en éléments concrets (des intérêts) les valeurs à protéger et de les relier à des situations spécifiques si la sécurité nationale doit servir de base à une politique (22). En somme, la politique de sécurité nationale de l’Etat se concentre sur les actions et les buts poursuivis par le gouvernement, ainsi que sur la stratégie qu’il entend mener pour combler les besoins physique et psychologique de la sécurité nationale. Les documents de stratégie de sécurité nationale émis épisodiquement par les diverses administrations américaines constituent l’élaboration de la stratégie nationale pour créer un environnement militaire international favorable aux intérêts nationaux américains, ce qui comprend l’établissement de lignes directrices visant à prévenir et empêcher l’utilisation de la force par des puissances antagonistes ou des adversaires potentiels des Etats-Unis qui nuiraient à la capacité des Etats-Unis d’assurer leurs intérêts nationaux (23). _________________________________________________________________ (*) Chercheur-boursier « Marc Bourgie » au sein de l’Observatoire sur les Etats-Unis de la Chaire Raoul- Dan Durand en études stratégiques et diplomatiques de l’Université du Québec à Montréal et doctorant en Science politique à la même Université. (1) Charles-Philippe David, « La mondialisation de la sécurité : espoir ou leurre ? », Actualité et Droit international, décembre 2001, p. 3, sur le site Internet ridi.org/adi/200112dav.htm (dernière consultation le 15 février 2002). (2) Selon Mathias Albert, la territorialité constitue encore un élément important auquel recourent les Etats-nations pour se définir. L’appartenance à un territoire est ainsi vue comme l’essence constitutive d’un peuple, d’une ethnie, d’un Etat (Albert parle d’essence, car l’appartenance à un territoire n’est pas discutable pour l’entité en question). Cf. Mathias Albert, « Territoriality and Modernization », sur le site Internet de l’Institut pour les études sur la société globale de l’Université de Bielefeld (Allemagne), 20-21 octobre 2001, 10 p. : uni-bielefeld.de/soz/iw/pdf/albert–3.pdf (dernière consultation le 15 septembre 2002). (3) Cf. David Grondin/Benoît Gagnon, « La sanctuarisation du territoire national américain », in Charles-Philippe David (dir.), Repenser la sécurité : Nouvelles menaces, nouvelles politiques, Fidès-La Presse- Montréal, 2002, pp. 181-205. (4) Déjà dans le sommaire, à la page ii, il était écrit: « one of the salient features of US security in 2010-2020 will be a much larger role for homeland defense than exists today ». Cf. Phillip A. Odeen et al., Transforming Defense: National Security in the 21st Century, National Defense Panel, Arlington, December 1997, sur le site Internet dtic.mil/ndp/FullDoc2.pdf (dernière consultation le 17 janvier 2002). (5) C’est une commission bipartisane, créée en 1998 par le Président Bill Clinton, qui avait comme mandat d’étudier le système américain de sécurité nationale et ses politiques et de proposer les réformes nécessaires pour un appareil de sécurité adapté à l’environnement stratégique du XXIe siècle. (6) Les trios rapports et l’addendum, qui sont respectivement intitulé (I) « New World Coming: American Security in the 21st Century » (15 September 1999), (II) « Seeking a National Strategy: A Concert for Preserving Security and Promoting Freedom » (15 avril 2000), (III) « Road Map for National Security: Imperative for Change » (15 février 2001) et (IV) l’addendum Roadmap for National Security Change: Addendum on Implementation (15 avril 2001) sont disponibles sur le site Internet de la Commission : (I) nssg.gov/NWR–A.pdf, (II) nssg.gov/PhaseII.pdf, (III) nssg.gov/PhaseIIIFR. pdf, (IV) nssg.gov/addedum/Implementation–Plans.pdf. (7) Steven J. Tomisek, « Homeland Security: The New Role for Defense », Strategic Forum, no 189, février 2002, p. 4, sur le site Internet ndu.edu/inss/strforum/sf189.pdf (dernière consultation le 15 août 2002). (8) Bureau de la Sécurité du territoire national, Maison-Blanche, Administration George Walker Bush, Gouvernement des Etats-Unis, National Strategy for Homeland Security, [Washington, DC, juillet 2002, p. 2, sur le site Internet whitehouse.gov/homeland/book/index.html (consultation le 12 août 2002). (9) Steven J. Tomisek, loc. cit. (10) Cette définition concerne essentiellement les menaces militaires. Cf. notamment Daniel J. Kaufman/ Jeffrey S. Mckitnick / Thomas J. Leney, US National Security: A Framework for Analysis, Lexington Books, Lexington, 1985, pp. 3-4. (11) Sam C. Sarkesian, US National Security : Policymakers, Processes, and Politics, Lynne Rienner Boulder, Colorado, 1995 (2e édition), p. 7. (12) Cette définition est tirée d’un manuel sur la sécurité nationale des Etats-Unis. On y a toutefois ajouté la population de l’Etat comme objet de la sécurité nationale, au lieu de limiter cela à l’Etat comme tel. Cf. Amos A. Jordan/William J. Taylor, Jr./Michael J. Mazarr, American National Security, The Johns Hopkins University Press, Baltimore, 1999 (5e edition), p. 3. (13) Arnold Wolfers, « National Security as an Ambiguous Symbol », in Discord and Collaboration: Essays on International Politics, the Johns Hopkins University Press, Baltimore, 1962, pp. 147-165. (14) Cecil V. Crabb, Jr./Kevin V. Mulcahy, American National Security : A Presidential Perspective, Brooks-Cole Publishing Company, Pacific Grove, 1991, pp. 4-5. (15) Donald A. La Carte, « La guerre asymétrique et l’utilisation de forces spéciales dans l’application des lois en Amérique du Nord », Revue militaire canadienne, vol. 2, no 4, hiver 2001-2002, p. 28. (16) A ce niveau-là, on peut faire un parallèle intéressant avec les idéaux de la Constitution des Etats- Unis, laquelle insiste, dans son Préambule, sur la recherche du bonheur pour le peuple américain : « nous, Peuple des Etats-Unis, en vue de former une Union plus parfaite, d’établir la justice, de faire régner la paix intérieure, de pourvoir à la défense commune, de développer le bien-être général et d’assurer les bienfaits de la liberté à nous-mêmes et à notre postérité, nous décrétons et établissons cette Constitution pour les Etats-Unis d’Amérique. », extrait tiré de la Constitution du 17 septembre 1787. (17) Cette vision est celle de Frank N. Trager et F.N. Simonie, que cite Barry Buzan, People, States and Fear, Harvester Wheatsheaf, Londres, 1991, p. 217. (18) Cecil V. Crabb, Jr./Kevin V. Mulcahy, op. cit., p. 5. (19) Les intérêts vitaux (survival interests) sont ceux qui font en sorte que la protection est nécessaire à la survie des Etats-Unis ; les intérêts critiques (critical interests) sont ceux dont dépendent la vie et le bienêtre de la population américaine, et les intérêts significatifs (serious interests) affectent de manière significative l’environnement international des Etats-Unis. Cf. Daniel J. Kaufman/Jeffrey S. Mckitnick/Thomas J. Leney, op. cit., pp. 5-7. (20) L’Administration W. Bush parle, dans son document de stratégie de sécurité nationale (SSN), d’attaque préemptive. Elle utilise également le terme « prévention », comme si on pouvait l’inter changer sans problème avec le terme « préemption ». L’Administration W. Bush estime que les Etats-Unis doivent, lorsque cela est nécessaire, prendre des actions anticipées pour se défendre, même s’il demeure une incertitude quant au lieu et au moment de l’attaque ennemie. L’idée est donc de « devancer ou prévenir [les] actes hostiles de leurs adversaires ». Cf. la Maison-Blanche, Administration George W. Bush, Gouvernement des Etats-Unis, The National Security Strategy of the United States of America, septembre 2002, 31 p., sur le site Internet whitehouse.gov/nsc/nss.pdf (dernière consultation le 20 septembre 2001). Ce qui est vu ici comme étant la préemption consiste plutôt en la prévention. On utilise les deux termes comme s’ils étaient identiques et interchangeables, mais c’est une erreur : la préemption vise une attaque contre un adversaire qui s’apprête à frapper, alors que la prévention est une action menée pour empêcher qu’une menace se concrétise. Cf. Robert Jervis, « Mutual Assured Destruction », Foreign Policy, no 133, novembre/décembre 2002, p. 42 : « agir avant qu’une menace ne soit matérialisée est rationnel seulement si le gouvernement est certain que ne rien faire conduira à une attaque dévastatrice de l’adversaire ». La preemption serait en outre utilisée dans un but d’auto-défense : cf. Lawrence Freedman, The Evolution of Nuclear Strategy, St. Martin’s Press, New York, 1983, pp. 125-27. Dans le cas de l’Iraq de Saddam Hussein, il est clair qu’il n’est nullement question de guerre préemptive, mais bien de guerre préventive, les Etats-Unis agissant alors comme l’hégémon défendant ses intérêts, plutôt qu’en légitime défense contre un ennemi s’apprêtant à attaquer. (21) Melvyn P. Leffler, « National Security », in Micheal J. Hogan/Thomas G. Paterson, Explaining the History of American Foreign Relations, Cambridge University Press, Cambridge, 1991, pp. 202-203. (22) Daniel J. Kaufman/Jeffrey S. Mckitnick/ Thomas J. Leney, op. cit., pp. 5-7. (23) Sam C. Sarkesian, op. cit., pp. 6-7. (1ere partie)
Posted on: Mon, 07 Oct 2013 14:38:16 +0000

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