PETRIFICATION DE L ETRE Mais de quel livre parlez vous - TopicsExpress



          

PETRIFICATION DE L ETRE Mais de quel livre parlez vous Dominique ? Il y en a tant, et de toutes sortes. Ceux que jécris sont écrits avec mon âme, dont ma main est le prolongement. Le livre que je préfère est celui de la pierre où se fossilise la calligraphie de lÊtre quelle a pétrifié. Il me raconte le souffre, lodeur calcaire, sa chair se délite sur le rebord de mes lèvres déposant la craie qui se dissous à lhumidité. Je le caresse de mes doigts par mouvements circulaires afin de dégager la forme et la posséder, me lapproprier de façon intemporelle. Son arôme ne mest pas inconnu, il mattire, minspire. Je pourrais vous parler des visages sur lesquels on peut lire et qui se parcheminent au fil du temps par lendurance à affronter le sel de la vie à la fois souffrance et joie. A livre ouvert. Si vous parlez de livres tel quon les entend ici sous forme papier, jai là un exemplaire de louvrage de Jacques Brel illustré par Steinlen de la collection Poètes et Troubadours comprenant 110 lithographies originales, textes composés à la main par Pierre Jean Mathan sur grand Velin dArches, exemplaire numéroté. Je le sent à l’effleurement de ma main et le frôle pareillement à un bijou, un trésor. Il est ma possession, si jouvre les pages leffluve qui sen dégage est le mien en osmose à lencre du texte et des illustrations manuelles sur papier darches. Disposé face à moi dans le bureau, rituel du regard et de la séduction à linvitation de pénétrer au voyage, entre texte et le vélin dans une séance deffeuillage. Effeuillage de la pensée purifiée, en attente, désirante, effeuillage des pages, qui soffrent à la vitesse de mon envie. Lorsque vous sortirez celui dont je parle de sa robe de cristal sauf conduit de la pensée, ne le faites jamais par obligation mais par désir et laissez vous enivrer de la description et de lodeur non pas des pages mais du sens pour en sentir lessence. Ce que les femmes en pense (vos étudiantes), cest quil sagit bien là dune véritable histoire dAmour et dérotisme où tous les sens du désir sont en éveil au travers du sacré et du mystique. Phéromone ou pas, il ny a que l’odeur de la moisissure saprophytes ou de la pourriture, qui incline à l horreur, le livre à ce compte se décompose et suit déjà la forme du recyclage. Il nous échappe et se meure comme toutes les choses et ce nest quune question de temps. NOUR EL YAQIN Extraits de Missives avec Monsieur Dominique Autié Chevalier des Arts et des Lettres de la Littérature Française
Posted on: Wed, 06 Nov 2013 18:50:22 +0000

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