POUR UNE SOIREE VAUDOU INOUBLIABLE Le Nouvelliste | Publié le - TopicsExpress



          

POUR UNE SOIREE VAUDOU INOUBLIABLE Le Nouvelliste | Publié le : 15 novembre 2013 Yole Dérose et Syto Cavé ont gentiment attendu... L’institut français a accueilli jeudi 14 novembre le chanteur haïtien James Germain et le groupe Fanm Zilé dans le cadre de l’Odyssée des musiques noires en Haïti. Récit de cette soirée qui restera gravée encore longtemps dans l’inconscient de plus d’un mélomane. 7 heures. Il fait beau et frais. La cour de passage de l’institut français est assiégée. Assis ou debout, ils attendent avec enthousiasme. Personne ne gravit encore le mini stage. Entre-temps, les spectateurs ont chacun leur formule pour tuer le temps. Quelques nuages de cigarettes ou quelques rasades d’alcool. Quant aux plus réservés, ils ont le regard partout, cherchant à épingler un sujet quelconque. Mais, en somme, rien n’arrive à sustenter cette folie de revoir James Germain. On a hâte de découvrir l’univers vaudou de James Germain. Des applaudissements se font entendre de part et d’autre, une façon de booster Corine Miccaeli qui s’amène sous peu pour donner le signal. Le public est avant tout attentif. Pour ainsi dire récéptif. La solennité semble parcourir lce spectacle tant attendu. Un silence sépulcral y règne aussi. Les yeux écarquillés, les mélomanes scrutent à la loupe. S’ensuit cette pluie incessante d’ovations témoignant la joie de redécouvrir l’exceptionnel talent de James Germain. Des dames vêtues de blanc, mouchoir de tête mauve, forment un beau cortège, gravissent l’estrade et s’installent. D’entrée de jeu, Fanm Zilé commence à soumettre les dizaines de mélomanes avec cette version a capella dont je ne capte qu’un fragment « Au nom du père et du fils gen Bondye…Gede Mazaka…» Sans tambour ni trompette les voix envoûtent. James Germain, comme un fantôme, s’installe au fond de la scène dans sa tenue noire. Il observe sournoisement tout en savourant en même temps que le public la voix de ces filles initiées du temple sacré de la société Vierge Miracle sis à Carrefour. Le public sidéré par cette magie est comme contraint de jouir en silence. Un - deux - trois - quatre. Ca se joue autrement. On ne s’occupe guère des titres. On est plutôt enclin à se délecter du tempo qui monte et entraîne tout un chacun. Ça devient percutant. Les voix se mêlent avec dextérité au martèlement bien aiguisé des tambours. Les hommes à la baguette ne sont pas en reste. Ils sont habiles. Là, on est maintenant contraint de se libérer le corps. James au milieu de cette belle chapelle de déesse a l’air d’un « Baron la Croix ». Sa voix ondule sur le rara, le pétro et le mascaron avec cette rare vertu de murmurer les mots pour transposer ou moduler la gamme. Tout va à merveille. C’est à la fois poésie et vaudou bercés par d’implacables glissades et roulements de tambour rappelant les performances artistiques des « Tambours de Brazzaville». On est en plein dans les abysses de notre culture. Fasciné, un groupe de jeunes se lève formant un cercle pour esquisser des pas de danse. C’est vertigineux ! En moins de deux heures, James Germain et Fanm Zilé ont tenu en éveil, avec une création inédite, cette foule de spectateurs qui n’a pas eu l’air de vouloir repartir. Ou du moins sans savourer la chanson fétiche « Grenn Zaboka ». Le public survolté se métamorphose en choriste pour entonner à corps perdu ce tube traditionnel qui résiste aux assauts du temps. Lord Edwin Byron | Martine Fidèle Photos de Martine Fidèle 1 - James Germain bien entouré 2 - Les tambourineurs ont réinventé la soirée 3 - Yole Dérose et Syto Cavé ont gentiment attendu...
Posted on: Wed, 20 Nov 2013 01:12:29 +0000

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