PREMIER NOËL POLYNÉSIEN (24 déc 1837) Au bout d’un mois de - TopicsExpress



          

PREMIER NOËL POLYNÉSIEN (24 déc 1837) Au bout d’un mois de séjour, Niuliki propose : _ Aimeriez-vous avoir votre case, à vous ? Certes, les religieux ne demandent pas mieux. Aidés de quelques indigènes, ils construisent une cabane dans la vallée d’ ALO, non loin de la mer. Oh ! il ne s’agit pas d’un poids des mille et une nuits ! Voici comment le Père la décrit : « Des bâtons arrangés en forme de claies et recouverts de feuilles de cocotiers en firent les murs. Le toit fut fabriqué pareillement avec des feuilles entrelacées. » La première curiosité est un peu apaisée et les insulaires ne se dérangent plus la nuit pour venir regarder ce que font les blancs. Le P.Chanel en profite pour dire sa messe avec, comme enfant de chœur et seul assistant, le bon Fr. Marie-Nizier. De la forêt voisine parviennent, en guise d’encens, des effluves embaumés. Le Mititokiko chante en soliste, accompagné en sourdine par le grondement du vent dans les cocotiers. Bientôt, jugeant les Futuniens suffisamment apprivoisés, les missionnaires décident de leur révéler le rite essentiel de la religion catholique. Justement la fête de Noël est proche. _ Nous célébrerons une messe de minuit solennelle à Futuna, décide le P.Chanel. Le Frère décore la case avec des moyens de fortune. Un morceau de tissu venant de France fournit une tenture, des planchettes fixées sur des pieux servent de candélabres, des noix de coco coupées par le milieu et suspendues au toit par des fils de fer deviennent des lampes. Le Père se rend chez le roi et quelques autres personnes et les invite à venir assister « à une cérémonie en l’honneur de son Dieu. » Curieux par nature, comme tous les sauvages, ils acceptent et, bien avant l’heure, se rendent à la cabane des blancs. De temps en temps, Niuliki, dévoré d’impatience, demande : _ Ne va-t-on pas faire bientôt ce que vous avez dit ? Enfin, minuit approche ; le Frère allume cierges et lampions, le Père revêt ses ornements et, pour la première fois dans l’île, la Nativité de l’Enfant Jésus est fêtée. Le roi et les autres assistants sont tout yeux, tout oreilles. Le prêtre leur apparaît, non plus comme un pauvre homme, inhabile à se faire comprendre et maladroit dans certaines de leurs occupations, mais comme le ministre d’un Dieu puissant. Les cantiques et les chants liturgiques les ravissent ; après la cérémonie, Niuliki dit au Père : _ Comme ta façon de parler à ton Dieu est belle et douce ! Ta religion est meilleure que la nôtre. Il fait à son peuple un récit émerveillé de ce qu’il a vu et entendu et, le lendemain, de nombreux indigènes viennent demander à voir « la maison ornée ».
Posted on: Mon, 18 Nov 2013 01:03:56 +0000

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