PROLOGUE 2/2 Je ne parle pas de Lomé par hasard ; cette ville - TopicsExpress



          

PROLOGUE 2/2 Je ne parle pas de Lomé par hasard ; cette ville qui n’a d’histoire que celle du hasard, le hasard de ce qui l’ont fondée, à l’ombre des arbres qui curent les dents, comme si le mal nous attaquait dès lors jusqu’à la gencive. Et pourtant j’aime bien cette ville par où a traîné une brève pat de ma jeunesse. Quand mon itinéraire y repasse, je guette en ses jardins la rose qu’arrose la fine bruine des saisons de la fin août, la saison des éperlans et des fines pluies/ Quand il faut ouvrir les yeux sur une ville, il faut bien la lire là où elle accumule ce qui la structure, ce qui la fait et que ses habitant ont pis l’habitude de faire comme normal. Lomé est devenue un chantier de la vente des objets, de l’avenir, des douleurs, des échecs humains, de la course à la vie donc. Pour m’en convaincre car on aura longtemps espéré qu’elle n’ait pas choisi la voie de la perte, il me fallait la courir jour et nuit, plutôt jour que nuit, pour aller trifouiller là où elle a oublié ses plaies suintantes, la pliure des draps souillés qui ont enseveli ses restes, jusque dans les quartiers qui font se lécher du bout des lèvres bidonvilles et gratte-ciel, elle se contente encore de taudis sans nom Un truc habité au coeu de Lomé , l’appelation taudis même ne conviendrait comme récompense. On se positionne suivant le cous du soleil, des autres astres la nuit pour coïncider avec son centre. Un semblant de centre, et y confluent toutes les marches claudicantes ordonnées par les vendeurs d’espoirs sans prix. A la lisière des rire du monde et de l’à peu près, on bombe le torse pour faire un centre, la Place de l’Indépendance Nationale, je ne lui trouve aucune perspective de l’élégance; ça se tient au milieu de nulle part, autour du plus beau des rêves l’agencement des délires ; aucune brisure de lignes ne vient y faire croiser les destins de la nation ; c’est une saignée qui a abattu des arbres-témoin, des mètres de bétons ornés de verre pout lécher le ciel, c’est une béance sans ouverture sur le ciel qui nous appelle. En quelle langue vous le dire pour être audible et crédible ? Au détour d’une conversation, deux voix se sont heurtées à une énigme : quand on porte le regard de scrutateur impénitent sur une ville, voit-on les habitants qui vous voient sans en faire une parabole et s’inviter à la réflexion. De là, la deuxième énigme : l’énigme de devoir scruter une ville que je prends pour moi comme une circonférence puisque nous sommes dans le sens de la perfection, de la pureté et qui revendique son haut rang au-dessus du village, du rural, alors où commence le regard et l’énigme ? Au centre ou à la périphérie ? Où sont-ils ces quartier du centre et ceux de la périphérie, où se trouverait le centre revu et corrigé pour être revisité de Lomé qui sans cesse se déplace de DeckonII à Adawlato, là où s’allume le feu des ardeurs d’une figure, Lomé avec son centre partout et sa circonférence éclatée nulle part. La centralité à Lomé est un combat de tous les instants, dit le Zem. « …. le centre nous l’allons ramener à nous, à nos vies balbutiantes, à nos aspirations aussi fortes que le jet de sperme qui propulse la vie à naître… », il ajoute, désormais, il n’y a plus de centre, il n’ n’y a plus un seul rêve, il n’y a plus un seul discours, il va falloir multiplier les oreilles pour entendre toutes les voix qui s’élèvent d’un peu partout car à Lomé, ville de la polyphonie, il s’y impose une polyphonie non ordonnée, une cacophonie qui bruisse à tous les carrefours, elle s’est imposée, on y parle beaucoup, des langues connues et inconnues. Par devant mon cybercafé favori, pour la première fois j’ai entendu converse deux étranges voix, l’une en mulumukutuba et l’autre en ibo, rire aux éclats, des voix/voies aussi diverses que la gorge aux mille couleurs des pigeons qui y picorent jusque dans les marchés. Point de cosmopolitisme, Lomé est le carrefour de ceux qui ont bien souvent perdu le nord et se retrouvent au centre de nulle part, ils parlent haut comme pour conjurer le sot de ceux qui errent sans repères. Etes-vous certains d’y bien camper vos points cardinaux ? Accompagnez-vous d’une bonne boussole, mieux, d’un Zem Et avant l’ère de tous les propos, je vais voir comment s’agencent en elle quartiers, rues, boulevards, sentiers, les passages interdits qui mènent à la demeure des princes, je vais voir comme pour dire un verdict provisoire. Croyez-moi, nous ne sommes pas dans des mièvreries mais du vrai vrai…à suivre !
Posted on: Mon, 21 Oct 2013 09:14:44 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015