Par Ali Bahmane Le théâtre de l’étrange Est-il valide - TopicsExpress



          

Par Ali Bahmane Le théâtre de l’étrange Est-il valide ou pas, exerce-t-il ses prérogatives ou pas ? Nul ne le sait avec précision. L’état de santé du président de la République reste toujours énigmatique. De visu, il est absent des grandes cérémonies protocolaires et ses activités sont réduites à quelques furtives audiences accordées à des officiels nationaux, quelquefois étrangers. La posture debout ne lui est toujours pas possible et sa voix semble éteinte. Elle a d’ailleurs disparu des oreilles des Algériens depuis 2010, les derniers sons remontant au discours de Tlemcen dans lequel il s’était engagé à lancer d’«audacieuses» réformes politiques. L’habitude qu’il avait de suivre minutieusement les dossiers internationaux s’est effilochée au fil des années pour se perdre quasi-totalement aujourd’hui. Cette prérogative présidentielle est reprise par des ministres et collaborateurs qui peuvent posséder du talent, mais pas l’expérience et le poids à l’international. Dès lors, comment des hommes politiques de tous bords, dont le dénominateur commun est qu’ils gravitent autour du système, puissent «engager» un chef d’Etat diminué physiquement et effacé politiquement dans une élection présidentielle qui avance à grands pas et exige de lui une campagne électorale marathonienne ? Et surtout, une fois «élu», un engagement solennel à la nation de remplir pleinement et efficacement un mandat de cinq années. Mieux encore, ces hommes politiques, le Premier ministre en tête, le donnent automatiquement gagnant. Se partageant les rôles, ils squattent l’espace public et médiatique, multipliant toutes sortes d’annonces susceptibles d’enjoliver le bilan des années Bouteflika. En parallèle, ils utilisent la puissance de l’Etat pour barrer la route à l’opposition, n’hésitant pas à étouffer les voix d’intellectuels les plus discordantes. Devant ce théâtre de l’étrange, même Kafka, le maître des situations absurdes et inquiétantes, y perdrait son latin. L’Algérien lui, le commun des mortels, ne rit pas et ne pleure pas ; il observe, assommé et effaré par ce ballet de l’hypocrisie qui se joue de manière incessante. Il subodore des manœuvres et des mauvais coups, jetant un regard tantôt vers ce leader d’un «parti historique» qui, soudain, a le vent en poupe alors qu’il y a quelques années à peine, son nom était cité dans une affaire de détournement de 3000 milliards de centimes sans qu’il ait été inquiété par la justice. Tantôt vers ce ministre fraîchement converti dans le «bouteflikisme» alors même qu’il ne s’est jamais expliqué sur les surcoûts en milliards de dollars d’un projet pharaonique qu’il a supervisé et qui a saigné les caisses du Trésor public. Et d’autres encore, parmi eux cet ancien ministre réapparaissant brusquement sur la scène publique après avoir laissé son secteur, celui de la santé des Algériens, dans un état de délabrement généralisé. On verra certainement, au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’échéance présidentielle, les fossoyeurs de l’école, de l’économie, de l’agriculture, de la justice… redresser la tête et se frotter les mains.
Posted on: Mon, 11 Nov 2013 14:07:11 +0000

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