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Par Mohamed Chanfiou Mohamed et Fahari Nassur Cheikh Alors que les scandales se multiplient sur les détournements de fonds et abus de pouvoir, la question des présidentielles de 2016 demeure décisive. Il est peu probable quà la lumière des événements que dici là, lobjectif français de faire imploser les Comores ne soit une réalité. Si cette possibilité rentre bien dans le cadre du plan de départementalisation de Mayotte, la découverte toute récente dénormes gisements de pétrole et de gaz entre la Grande comore et le continent africain, vient à point nommé pour susciter dinterrogations sur le devenir de ce statut. Et ce, au moment où les Mahorais, eux-mêmes, découvrent ses méandres. Laffaire dite Abou Achirafi et le scandale de la corruption au palais de justice viennent à point nommé mettre à nu, les méfaits dun système politique. Il est vrai que nos dirigeants depuis lindépendance, nont jamais su trouver la voie pour une construction harmonieuse dun état-nation. Ceci à fortiori, était lié aux conditions imposées par le cours de lhistoire, sur laccession à la souveraineté en 1975. Les velléités entre les villes, entre les régions et entre les iles sont telles, quaucune décision de justice ne peut aujourdhui être rendue, sans susciter la polémique. En évoquant la possibilité dun retour au séparatisme si Abou Achirafi nest pas libéré, les Anjouanais ont franchi sans le savoir la ligne rouge qui rallume lesprit indépendantiste Grands comoriens, né de la période séparatiste. Personne nignore que les moyens de fonctionnement de ladministration et des îles autonomes sont principalement versés par la Grande Comores (88% des recettes publiques). Si le sens de solidarité nationale est jusquà présent le ciment de notre cohésion, le passage dAhmed Abdallah Sambi et le gigantisme de sa corruption, laissent depuis, planer le spectre diles-états indépendantes. A lexemple du cas des Emirats Arabes Unis, seul pays dans le monde qui dispose comme les Comores dun système de tournante à la tête de lexécutif, cest lEmirat qui contribue le plus au budget de létat qui assure la charge. Avec le système comorien, aucune logique nexplique ce choix. Ce nest pas une logique démocratique, le peuple nintervenant quen dernier ressort pour entériner un choix établi. Ce nest pas une logique de développement, les voyous des îles se sont juste entendus, pour assurer une tournante entre bandits. Le pays est à son sixième constitution, laquelle napporte quinstabilité et déséquilibre économique et politique. Il revient alors de se rendre à lévidence. Ce ne sont pas les textes qui sont mauvais, mais les personnes ayant la charge de les exécuter. Sur ce, la solution peut venir des mathématiques. En mathématiques, lorsque lon est à court de démonstration, faute de théorème ou daxiome pour appuyer un raisonnement, on se contente de démontrer que le contraire nest pas vrai, et on conclut que le contraire du contraire est vrai. De cette maxime, les Comoriens doivent accepter que chaque île devienne indépendante et gère sa propre souveraineté. Sinon comment comprendre quaprès dix années de séparatisme, aucun effort de redressement des finances ne sest amorcé sur lîle dAnjouan ? La misère a grimpé plus vite que le reste du pays, poussant sa population à trouver refuge ailleurs ? La conséquence, on la connait, sur les dix milles disparus en mer entre Anjouan et Mayotte, plus de neuf mille sont Anjouanais. Au cours de cette période, Mohéli a réussi de multiplier par 10 ses recettes propres, passant de 60 millions par an à 600 millions de FC, que Ngazidja a plus que triplé ses recettes passant de 8 milliards à 28 milliards, tandis quAnjouan, avec 42% de la population totale, ses recettes publiques stagnent à de 3 milliards. Il y a 30 ans, Ahmed Abdallah Abdérémane, adressait aux familles de Ngazidja des sacs des cadavres de leurs fils, si certains comme Said Adam, nont disparu sans que lon sache où se trouve leur dépouille. Avec Sambi, la situation a évolué. La souveraineté qui est le propre de notre existence, caractérisée par notre citoyenneté devient une marchandise distribuée à bouts de bras. Si aujourdhui, un simple commissaire a pu se faire 8 milliards de FC avec son petit trafic de passeports, quel en est le butin de linventeur et maitre des lieux ? Lampleur de ce scandale peut se mesurer en comparaison avec nos chapitres budgétaires. Il faut 18 milliards de FC pour payer tous les salaires annuels des fonctionnaires. Voilà quun petit trafic rapporte la moitié de la masse salariale du pays. Les dépenses totales en matière de santé aux Comores, à savoir, (visites, analyses, médicaments et prestations diverses) sélèvent en ce moment à 3 milliards par an. Si le gouvernement mettait 5.5 milliards de FC par an, au chapitre santé, tous les Comoriens, ainsi que les résidents étrangers, pourraient bénéficier de soins gratuits de qualité. Voilà quun fonctionnaire a pu détourner 1,5 fois ce budget et trouve des adeptes pour le défendre. Normal, « wuwo mna tahomba » dans un milieu où les voyous de la République rivalisent dans le gigantisme des détournements, il ny a aucune limite dans la conscience. Les exemples ne manquent pas. Combien rapporte la commission que Sambi et Ahmed touchent, dans le contrat passé pour les livraisons de carburant ? Autre exemple, qui peut expliquer pourquoi lORTC ne touche que 1,5 euros par abonné et par mois, alors que les abonnés payent 7,5 euros ? Où passent les 6 euros par client . Tout le monde sait que lorigine de linstabilité chronique dans le pays, est liée aux privilèges accordés indument à une certaine catégorie de fonctionnaires depuis 1978. Ce statut était calqué sur celui des fonctionnaires en mission à létranger dans les pays développés, comme si dans un archipel, chaque île constituait un pays en soi. La conséquence dune telle politique, est le renoncement au caractère national dont chaque citoyen a le droit et le devoir de revendiquer. La révision de ce statut devait répondre au mieux aux besoins de la population, notamment lamélioration des services publics (écoles, dispensaires, hôpital, état civil etc. ...) à un moment où, le pays croule sous une dette énorme souvent injustifiée, auprès des banques et pays étrangers. Malgré cette évidence, la réponse nétait pas comme on pouvait sy attendre à une grève, mais à un repli allant jusquà déclencher un mouvement séparatiste pour protéger les privilèges. La conséquence, le pays est paralysé pendant 10 ans sans quaucun investissement nait pu sengager . Pour nous en sortir, le choix est porté sur une présidence tournante comme préalable à toute idée de réconciliation ; Personne nétait dupe, il sagissait tout simplement dune échappatoire pour pérenniser un système dignorance de létat-nation au profit dune ploutocratie dont la finalité est le banditisme structuré et érigé en système de gouvernement. Onze années sont passées, les systèmes mafieux ont proliféré et les groupuscules de chaque île ont eu leurs doses de malversations, mais au lieu de tirer les leçons dun nouveau échec, voila que le spectre du chantage de séparatisme ressurgit. Pendant ce temps, Mayotte longtemps entretenue à coup de milliards pour rester une vitrine de la domination, commence elle aussi à ressentir le poids de son choix politique. La France à son tour, sinterroge sur sa présence forcée sur une île dont elle croyait avoir mis la main sur un grand gisement de pétrole, même si, elle sabritait derrière une région stratégique. Elle est obligée de venir à lévidence et voir quelle a beaucoup à gagner en signant une paix durable. Larrivée de Bolloré, Lafarge, Bouygues et SFR est le signe précurseur de lintérêt quelle porte sur le pays. Encore faudrait-il quil y ait des dirigeants capables de disséquer un tel message, pour entamer un processus équitable de collaboration. La situation actuelle et le chantage permanent amènent à supposer que lindépendance de chaque île est la solution idéale pour endiguer la montée de la haine qui peut exploser et se terminer par une situation dramatique. Il est vrai que la remarque dune petite fille de 8 ans en 1999, la fille de Setti Tadjidine doit susciter dinterrogations. Voilà une fille qui au lendemain du début du mouvement aux Anjouanais de la Grande Comore de retourner sur lile dAnjouan. Elle se lève le matin et dit à ses parents : « Faites vite vos valises, tous Anjouanais, rentrez chez vous. » sa mère stupéfaite, la demande, mais toi tu es quoi ? « Ecoutes maman, je suis né à Moroni, je suis à lécole à Moroni, mes amies sont à Moroni, je ne connais Anjouan que quelques jours par an, alors partez, moi je reste, je suis chez moi. » Cette anecdote fait froid au dos, mais le comportement des cadres de cette île frôlent linsupportable. En dix ans de séparatisme absolu, le seul point positif que lon peut retenir est louverture de banques offshore au profit de Russes qui ont versé des commissions aux autorités? Le trafic en tout genre avec le grand banditisme international. Si lon ajoute que sur les onze sociétés détat crées dans les années 80, toutes celles qui étaient dirigées par des Anjouanais ont disparu, il y a un peu que lon ne voudrait pas franchir, se considèrent-ils comme des citoyens de ce pays ? Au regard de tout ceci, le renouvellement dune expérience comme celle menée lors de la présidence de Sambi ne mènera nulle part si ce nest un retour à la période la plus noire de notre histoire récente, à savoir celle où on retrouvait les corps de nos jeunes gens dans des sacs déposés devant les maisons. Le cas du Lieutenant colonel Combo Ayouba est un cas décole. Au regard de cette situation, Anjouan pourra faire part à son intelligence hors normes pour gérer ses affaires sans se faire pointer du doigt, Mohéli qui a réussi son équilibre financier va poursuivre sa lancée, Ngazidja pourra continuer ses bavardages dans les places publiques . Il ne restera donc quà régler la question migratoire, étant donné que quaucune des îles nayant colonisée les autres, chacun doit sinstaller non pas là où il veut, mais là où il peut justifier sa présence. Chaque île sera dans lobligation de gérer ses propres voyous, sans se soucier de la réaction que ça peut engendrer chez ses soeurs. Si un jour la population saperçoit que ce système nest pas gérable, alors elle fera appel au bon sens et mettra de côté le chantage et lhypocrisie pour ouvrir une nouvelle page blanche. Paris le 31 octobre 2013.
Posted on: Fri, 01 Nov 2013 09:14:22 +0000

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