Politique Ali Bongo Ondimba a-t-il déjà échoué ? En trois - TopicsExpress



          

Politique Ali Bongo Ondimba a-t-il déjà échoué ? En trois ans, sa pratique à la tête du pays trahit un glissement progressif vers le pouvoir personnel. Le pays ressemble plus à un bateau ivre qu’à un Etat. LE 30 Août 2009, Ali Bongo Ondimba était proclamé président de la République du Gabon, succédant ainsi à son père qui tenait solidement les rênes du pays depuis quarante-deux ans. Il s’agissait d’un changement dans la continuité, au sens littéral du terme. La comparaison avec Faure Eyadéma et Joseph Kabila venaient spontanément à l’esprit. Ces deux hommes avaient pris le pouvoir après la mort de leur père, suscitant ainsi de l’émulation sur le continent. Ali Bongo Ondimba a marché leur sillage. Mais trois ans après son arrivée à la tête du pays, un décryptage de sa galaxie permet de comprendre que le pays est dirigé par une poignée d’hommes inexpérimentés. A peu d’exception près, ils ne connaissent pas, ou mal, le pays. Ali Bongo Ondimba hésite entre rupture et continuité. Certaines attitudes, de fréquentes crispations, l’omniprésence des services de sécurité et les discrètes prémices d’un culte de la personnalité laissent parfois croire que le paradigme gabonais est loin de disparaître. Soutenir que le pays va bien et qu’il a changé relève de la myopie politique. Entre exclusion et ouverture, extraversion et stratégies claniques, le jeu et l’avenir restent largement incertains. Le déficit d’expérience de la galaxie Ali est évident, tout comme sont redoutables les pièges et les sirènes de Libreville, ville vénale et haïe. MARCHE A RECULONS. Ali Bongo Ondimba peine à faire du Gabon une nation à laquelle ses citoyens soient fiers d’appartenir et à vivifier la fibre patriotique que Léon Mba a léguée à ses concitoyens. Jusqu’à la mort de son prédécesseur, le Gabon n’a jamais maîtrisé son destin. La corruption et les fricotages de certains membres de la nomenklatura n’incitent guère à l’optimisme. Tout est encore fluide et les mentalités ont du mal à changer. Le jeu empoisonné des méfiances et de l’esprit revanchard, du népotisme et de l’ethnicisme n’a pas disparu, loin s’en faut. Ali Bongo Ondimba a un déficit de qualités pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés. Son image au sein de l’opinion nationale et internationale n’est pas très bonne, ainsi que le démontre la rareté des visites d’hôtes de marque dans notre pays depuis son accession à la magistrature suprême. C’est plus un utopiste qu’un pragmatique qui sait saisir l’Histoire au passage. Trois ans après, les Gabonais ne comptent plus les raisons d’être déçus. Sans ligne politique claire, le président et ses hommes tiennent un discours trop éloigné de la réalité. Ali Bongo Ondimba ne rassure personne, en dehors de ses partisans. D’abord, dans la gestion du pays, il s’est entouré des gens, qui pour la plupart, brillent par l’incompétence. Sans sens politique, ils semblent plus préoccupés par leur enrichissement personnel que par un réel souci d’efficacité et d’abnégation dans un pays en friche. En trois ans, Ali Bongo Ondimba a montré des dispositions à rattraper certains dirigeants africains dans le culte de la personnalité. Alors que depuis 1990, les chansons à la gloire du président avaient disparu des antennes de la radio et de la télévision nationales, elles sont revenues en force. A cela, il faut ajouter les reportages politiques dithyrambiques inspirés par le pouvoir. Autre signe de cette dérive, l’appellation officielle imposée du dirigeant du Conseil islamique : le raïs (le chef). Des panneaux géants à son effigie sont toujours présents sur certaines façades aussi bien à Libreville qu’à l’intérieur du pays. Face à cette situation, les Gabonais se demandent s’ils ne sont pas vraiment maudits ou envoûtés. Le Gabon n’a pas fini sa marche à reculons, tel un échassier. ( A lire dans Echos du Nord de demain.)
Posted on: Sun, 01 Sep 2013 20:04:05 +0000

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