Publié dans le Soir de ce jour, page 24. Le décret - TopicsExpress



          

Publié dans le Soir de ce jour, page 24. Le décret inscriptions, dangereux cul-de-sac. La régulation des inscriptions en secondaire laisse certaines écoles, et plus grave encore, certains enfants sur le carreau. Alors que la rentrée scolaire est déjà bien entamée, des dizaines d’élèves bruxellois sans école sont toujours en attente de leur régularisation. J’ai pu rencontrer plusieurs de ces enfants et leurs familles et force est de constater qu’ils ne comprennent toujours pas que la Ministre ou, à défaut, des responsables politiques ne leur proposent point une rencontre pour discuter de solutions concrètes. Pendant ce temps, d’autres enfants ont débuté leur année dans une école plus trouvée que réellement choisie. La fête que doit représenter la rentrée des classes est brisée pour des milliers de familles depuis que quelques experts-à-oeillères pédagogiques ont persuadé une Ministre de lancer le train fou de la régulation des inscriptions en secondaire et que ses successeurs n’ont eu de cesse de rendre le système plus compliqué, moins humain, plus violent et pas vraiment performant. Un système qui conduit l’enseignement à vive allure dans un cul-de-sac idéologique pourtant lourd de conséquences pour toute la région bruxelloise, soumise à tant de défis majeurs pour sa jeunesse et son avenir. En tant que représentant au sein d’une fédération d’association de parents, j’ai toujours le rêve que des politiques responsables arrêteront ce train fou avant le déraillement fatal et puis, chaque année, je ne puis que constater que le cauchemar continue, avec les mêmes acteurs, ces experts, qui discutent d’enfants comme de vulgaires numéros de matricules: des unités au sein d’une cohorte dont ils suivront l’évolution des indices socio-économiques de quartiers, du taux de mixité sociale, du taux d’échec scolaire et autre taux de redoublement ; ces experts hors pairs, qui persuadent à coups de statistiques leurs Ministres et chefs de partis que le reste n’est que dommages collatéraux et négligeables pourcentages d’élèves sans écoles. Après les files médiatiques de Marie-Arena et le lotto scolaire de Christian Dupont, nous sommes glissés subtilement dans la toile de proximité de Marie-Dominique Simonet, toile dont les mailles se sont resserrées d’année en année autour des élèves bruxellois et ont littéralement étouffé leurs choix pédagogiques parallèlement à la perte d’autonomie des établissements scolaires. La période d’inscriptions ressemble désormais à une période de soldes où chacun veut faire LA bonne affaire mais se retrouve parfois avec un article trop étroit ou encore de taille démesurée dont il ne fera pas un usage optimal. Cependant, lorsque les choix sont effectués, c’est trop tard. Après la période intense, il ne reste en bout de rayons, que les articles défraichis ou sortant de la norme. L’humanité que constitue la rencontre entre un élève, sa famille, un projet d’établissement, sa communauté éducative, est extirpée du processus d’inscription pour n’être plus qu’un choix sur papier et sur base d’indices. Les concepteurs et inconditionnels des décrets inscriptions ont porté, comme jamais, notre enseignement sur la route du marché scolaire en divisant le monde en écoles demandées et écoles délaissées. L’attention de tous se trouve sur les écoles demandées mais personne ne s’intéresse aux écoles délaissées. On charge les unes et vide les autres au risque de faire sombrer ce paquebot qu’est l’enseignement en Communauté française sur ce sournois iceberg idéologique. N’est-il point temps de jeter au loin les oeillères, alors que les perspectives démographiques de la région bruxelloise démontrent qu’il manquera 42.000 places en 2020 ? N’est-il pas enfin temps de revenir à l’humain, d’être proches des gens, des citoyens, des familles ? En des temps qui semblaient révolus, Staline déclarait : «Si un homme meurt, c’est un drame mais si c’est un million d’hommes qui meurent, alors ce n’est plus qu’une statistique ». Devons-nous choisir l’école de nos enfants entre le marteau du choix par défaut et la faucille d’être sans école ? Devons-nous exiger le départ en retraite définitif de ces experts, qui ont par ailleurs montré suffisamment leurs limites au cours des 6 dernières années ? Jusqu’à quand perdurera le sacrifice d’un pourcentage de nos enfants chaque année pour laisser croire que ces experts ont mis en place la meilleure solution ? Il est temps de revenir aux droits fondamentaux des élèves et de leurs familles. A cette fin, des propositions concrètes suivront dans les prochains jours.
Posted on: Tue, 24 Sep 2013 19:51:04 +0000

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