" Représentant plus de 200 millions d’agriculteurs dans 79 - TopicsExpress



          

" Représentant plus de 200 millions d’agriculteurs dans 79 pays, le mouvement est parvenu à faire reconnaître au plus haut niveau la justesse de ses luttes, pour la souveraineté alimentaire des peuples et la promotion des semences paysannes, contre l’accaparement des terres ou la violence subie par les femmes. ... Pour la première fois en vingt ans d’existence, l’organe de pilotage de la Via campesina s’installe en Afrique, et sous la responsabilité d’une femme. Elizabeth Mpofu, qui préside le Zimbabwe smallholder organic farmers forum (Forum des petits paysans bio du Zimbabwe, Zimsoff), veut renforcer les actions pour mettre fin à la violence contre les femmes — l’une des campagnes majeures du mouvement —, pour donner plus de place aux jeunes en milieu rural et pour promouvoir les semences paysannes. Autant de thématiques déclinées ensuite dans les organisations paysannes nationales qui composent la Via campesina. ... « La Via campesina est un mouvement avant-gardiste. Là où des réseaux syndicaux en restent souvent à des luttes catégorielles, ce mouvement a su s’engager bien au-delà des revendications paysannes et indigènes, remettant en cause le libre échange, priorisant le lien à la nature, menant campagne contre le dérèglement climatique, etc. Autant de luttes centrales pour affronter le système capitaliste aujourd’hui. ... Depuis l’origine, le mouvement revendique, comme un étendard, la souveraineté alimentaire des peuples — le droit à choisir leur alimentation et à en garantir un approvisionnement local et indépendant. Cette idée est aujourd’hui admise au plus haut niveau, comme le démontre un message vidéo transmis à l’assemblée par Olivier de Schutter. « Dans le monde, 2,6 milliards de personnes dépendent de la petite agriculture. C’est là qu’il faut investir pour le futur, en soutenant des modèles qui protègent les écosystèmes », professe le Rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation des Nations unies, qui tient la Via campesina pour un partenaire incontournable dans la conquête de la souveraineté alimentaire. « Même si cette bataille culturelle n’est pas encore gagnée dans les milieux urbains, qui persistent souvent à considérer l’agriculture industrielle comme une voie d’approvisionnement privilégiée, en dépit de ses échecs répétés », regrette Josie Riffaud, de la Confédération paysanne, le syndicat français membre du mouvement international, avec la Confédération nationale des syndicats d’exploitants familiaux (Modef). Le mouvement revendique bien plus qu’une fonction de pôle de résistance. Interlocuteur de plus en plus reconnu des institutions internationales, la Via campesina est aussi aujourd’hui à la pointe de l’expérimentation de terrain en agro-écologie : une cinquantaine de centres de formation ont éclos en son sein depuis cinq ans à peine, enseignant des techniques douces et durables de protection des sols, de gestion de l’eau et des intrants naturels, de conservation de variétés locales, d’association de cultures. La Via campesina est aussi particulièrement fière de sa campagne contre la violence subie par les femmes, « une des plus audacieuses et des plus importantes que nous ayons menées », souligne un communiqué. Selon Paul Nicholson, « la transformation de la société rurale n’est pas qu’une question de modèle agricole. Elle n’acquerra sa plénitude que si les femmes peuvent y prendre toute leur place ». "
Posted on: Sun, 28 Jul 2013 23:58:38 +0000

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