Requiem pour la Grèce VENDREDI 14 JUIN 2013 Rachad ArmaniosPostez - TopicsExpress



          

Requiem pour la Grèce VENDREDI 14 JUIN 2013 Rachad ArmaniosPostez un commentaire Le taux de chômage en Grèce est monté à 27,4% au premier trimestre 2013. Un record, qui ne comprend pas les 2650 employés de la radio-télévision publique (ERT), brutalement privés de travail mardi à 23h, quand les chaînes ont cessé d’émettre. Hier, à l’occasion d’une grève générale dans le pays, le leader de la gauche, Alexis Tsipras, a une nouvelle fois fait l’analogie avec un coup d’Etat: «La télévision publique s’interrompt seulement dans deux circonstances: lorsqu’un pays est occupé par une puissance étrangère ou en cas de coup d’Etat», a-t-il déclaré. Au Venezuela, lors du putsch contre Chavez en 2002, l’une des premières mesures fut de fermer la chaîne nationale Canal 8, un black-out qui permit de diffuser largement le mensonge de la «démission» du président… jusqu’à ce que des citoyens reprennent la télévision publique! Aujourd’hui, les employés de la ERT résistent, la population se mobilise. Cette résistance passe aussi par Genève, où se trouve le siège de l’Union européenne de radio-télévision grâce à qui les programmes continuent à être diffusés sur internet. C’est que la mesure prise par le premier ministre conservateur Antonis Samaras a créé une véritable onde de choc. Contre l’avis des socialistes du PASOK et de la Gauche démocratique, cette décision a provoqué une crise sans précédent au sein du gouvernement de coalition. Mais l’onde s’est étendue au-delà de la Grèce. Même la Commission européenne s’est sentie forcée de prendre ses distances. Un comble, puisque c’est bien la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et FMI) qui impose à ce pays de limoger des fonctionnaires par milliers! De son côté, le premier ministre justifie la fermeture en promettant la renaissance d’un audiovisuel public «plus resserré et efficace». Ces dernières années pourtant, grâce à la redevance et à la pub, l’entreprise publique était bénéficiaire. Et puis, d’où vient l’idée que liquider un service public permettrait de mieux le réformer, fût-il «clientéliste» comme une partie des Grecs le pensent? Côté syndical, on déplore, à l’inverse, «une information impartiale» désormais bâillonnée. Ou plus d’information du tout: dans certaines îles, on ne captait que les chaînes publiques. Le silence radio d’ERT a pour seul mérite de matérialiser la violence de l’ultralibéralisme et son mépris des institutions. Car, pour brutale et symbolique qu’elle soit, cette mise à mort n’est qu’un épisode de la destruction systématique du patrimoine grec. Symbolique, d’ailleurs, est l’annulation de la représentation d’un Requiem de Verdi au pied de l’Acropole, qui devait associer des choristes de la ERT. Comme si l’on ne donnait même plus les moyens au pays de s’offrir ses propres funérailles.
Posted on: Fri, 14 Jun 2013 23:41:31 +0000

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