" ... Roulement de tambours et de mots pour la mobilisation - TopicsExpress



          

" ... Roulement de tambours et de mots pour la mobilisation générale dont l’ancien Président prenait la tête. Ce qui garantissait, à sa manière expéditive si célèbre, une offensive éclair avec l’armée des ombres qui devait se dresser. On parlait de Bonaparte, du retour de l’Ile d’Elbe avec la violette à la fête, ce symbole bonapartiste qui fleurissait à la bouche comme à la boutonnière des conjurés sarkozystes. Les chèques affluaient et confluaient avec les bonnes volontés promettant une apothéose revancharde comme une nouvelle légende du siècle. Sarkozy II nous était promis, qui s’avançait triomphant, réglant sa dette de campagne, financière et politique, d’un paraphe auguste de son sabre. Las… La violette s’est fanée. Le «parti de l’argent» a du mal avec l’argent. Pingrerie à tous les étages, à commencer par le plus haut ! L’ancien chef de l’Etat s’est montré rat en ne versant que 7500 euros, alors que la loi ne lui fixait pas de limite contrairement à ce que ses proches ont laissé croire, et les Amis de Sarkozy se sont révélés ratichons avec leurs 20 000 euros de débours seulement. Certes, il en est qui ont abondé deux fois, comme parlementaires (2 000 euros) et comme membres actif de cette amicale, mais ils n’ont pas moins été pingres démontrant par leur ladrerie soit que l’alarme sonnée par leur chef était déplacée, soit qu’ils n’ont plus vraiment foi en lui et pour le moins en leur parti. Il est vrai que l’UMP plus encore que n’importe quel autre mouvement est tombé en discrédit à la suite des tricheries et palinodies que l’ex-Président lui-même a laissé commettre voire encouragées. Certes, dans cette Union des Mauvais Payeurs, il y a eu aussi des authentiques, des généreux, des militants purs et sincères qui ont fait un effort que la crise a rendu douloureux. A quoi donc ont ils pu penser ces sarkozystes de cœur en regardant dans Paris-Match le récit enluminé des vacances bling-bling de «Carla et Nicolas» ? Elles ont débuté en juillet par un séjour de nabab dans la propriété de 75 kilomètres carrés d’un ami milliardaire au Canada avant que la famille ne parte pour le Cap Nègre dans un vol privé. La «jet set…» Mais «chaque jour, apprend-on, Nicolas Sarkozy téléphone pour savoir où on en est» de la souscription nationale. Ce qui montre quand même à quel point il est investi dans ce combat fondamental pour l’avenir ! On l’a quand même connu plus actif dans la défense de sa cause… ... Alors que les sarkozystes ont dressé le bilan expéditif de la gauche au pouvoir quelques secondes après son installation, ils se révèlent toujours incapables d’exercer un droit d’inventaire sur leur quinquennat. C’est le tabou de l’UMP prétendument décomplexée. Quelques tentatives d’examen critique ont bien eu lieu comme celles, notables, de l’ancien Premier ministre François Fillon ou de jeunes députés UMP prometteurs tel Gérald Darmanin. Mais ils sont immédiatement contrés par les chiens de garde du sarkozysme, qui, à l’instar de Roger Karoutchi rappellent sans barguiner que «c’est à Sarkozy de faire l’inventaire de son quinquennat, de ce qui a marché et de ce qui a moins marché…» Et ceux qui osent parler «d’échecs», voire de «réformisme frileux», tel l’ancien ministre Hervé Novelli. Ces «traîtres» peuvent numéroter leurs abattis, puisque Sarkozy va revenir, il règlera leurs comptes… Cette incapacité, qui fut celle de la gauche autrefois, à revenir sur les erreurs passées handicape lourdement une droite qui aujourd’hui se trouve condamnée à procéder par simple dénonciation et excommunication de la gauche. Chacun, en off, vous confie pourtant son malaise et brûle d’en venir à une réflexion large, puissante, à une confrontation-rénovation qui permette une reconquête du pouvoir sur une base autrement solide qu’en attendant bêtement que la gauche se plante, ce qui ne la pose pas en acteur, mais en spectateur pathétique. Car rien de plus sinistre que cette droite qui piaffe d’impatience, et ne semble armée que de rancœur et de frustration, paraissant se féliciter des difficultés de la France, comme si elle n’y avait pas sa part. Alors bien sûr, la majorité n’articule pas grand chose de fort, sinon que «ça ira mieux demain», mais l’opposition elle ne dit rien d’autre que «ça sera pire…» Et ce n’est pas qu’un affrontement entre l’optimisme de la volonté et le pessimisme de la raison : c’est un jeu de rôles dérisoire dont les vacances offrent l’illustration la plus indigente. Comme si l’esprit public était lui en congé… . "
Posted on: Sun, 11 Aug 2013 00:06:26 +0000

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