SAINTE VERONIQUE GIULIANI (1660-1727) Avant de quitter - TopicsExpress



          

SAINTE VERONIQUE GIULIANI (1660-1727) Avant de quitter Plaisance, la jeune Orsola, prenant tout son courage, avait dit à son père : « Maintenant que vous avez le temps, pensez à ce que doit faire un chrétien, faites une bonne confession. » Pendant que je lui disais cela, écrit Véronique, il changea de visage et me demanda : « Pourquoi me dites-vous cela ? » Je répondis : « Je me sens inspirée de vous le dire. » Je savais quil y avait longtemps quil ne sétait pas confessé. Je sus quil se confessa peu après. Le pauvre Francesco Giuliani retomba ensuite dans ses faiblesses. « Il me semblait quon me disait mystérieusement que mon père était mort. Je cherchais à me distraire de ces pensées et à me résigner à la volonté de Dieu. Peu après, je vis mon père en songe. Il était très malade et dans son agonie se recommandait à mes prières. Je méveillai, mais je demeurai sous le coup dune appréhension telle que jeus comme la certitude que tout cela nétait pas un songe. La nuit suivante, je revis encore mon père : il était mourant, je le vis expirer. Je méveillai sous une poignante impression de douleur et je pleurai beaucoup. Mon cœur était gros de larmes, jétais persuadée que je venais dassister à la mort de mon père. Javais reçu cependant, très peu de temps avant, une lettre où il me disait quil se portait bien. Mais après cette dernière nuit, je nécoutais plus celles qui venaient pour me persuader que je me trompais et quil ne fallait pas croire aux rêves. Je cherchai à me distraire, mais je ne doutai pas de cette mort. Enfin, la nouvelle arriva. Il était vraiment mort à lheure où je lavais vu expirer. Mon chagrin fut extrême parce que je craignais pour son âme. Aussi je priai avec ardeur pour lui. Je vis alors une vision : un endroit horrible et plein dépouvante et je compris que lâme de mon père sy trouvait. Jamais je ne pourrais exprimer ma douleur : je craignais que ce ne fût lenfer ! Je demeurai longtemps dans cette peine cruelle. Je ne me souviens pas de lui avoir appliqué des suffrages. Je ne pouvais me mettre à rien, je ne voulais pas davantage dire la vision que javais eue, craignant que ce ne fût une vision diabolique. Mais cette même vision revint et je vis cette âme torturée dune façon affreuse. Dans sa détresse, elle me criait : « Cest à toi dobtenir cette grâce. » Je la vis souvent dans cet état et elle me disait quelle souffrait encore et quelle savait bien quelle était dans un lieu de salut. Je fis beaucoup de pénitences et de prières pour cette âme et je crus un jour entendre le Seigneur me dire : « Sois tranquille : pour telle fête, je délivrerai lâme de ton père des tourments où elle se trouve. Si tu veux quil en soit ainsi, il faut que tu souffres beaucoup. » Jétais prête à tout souffrir pour obtenir cette grâce. Mes souffrances furent très grandes. Après la fête de sainte Claire, je crus voir lâme de mon père, mais non dans le même lieu dhorreur. Cétait encore le purgatoire, cependant. Jai longtemps supplié le Seigneur de me donner la délivrance de cette âme. Bien des semaines après, jeus cette révélation que je devais avoir beaucoup de regrets de navoir pas osé parler à mon père avec la liberté quil eût fallu. Je connaissais bien le lamentable état de sa conscience, et si je lui en avais dit quelque chose il se serait amendé. Je fis donc tous les jours mes oraisons pour cette âme et je la vis souffrir beaucoup. Je suppliai Dieu de toutes les forces de mon cœur de vouloir bien la délivrer de ses tourments. Je vis cette âme pendant la nuit de Noël. Un ange vint la prendre par la main et je vis mon père tel quil était pendant sa vie, mais revêtu de blanc. Il me salua et me remercia de ma charité. Aussitôt, i1 devint éclatant de lumière. Je ne le vis plus sous une forme humaine, il disparut avec lange. Le matin, après la communion, je revis encore cette âme toute belle et resplendissante. Elle me dit quelle navait pas été la seule délivrée du purgatoire, beaucoup dautres avaient été délivrées aussi. Je les vis toutes, en grand nombre. La plume est incapable de décrire le bonheur que je ressentais. Je pense que Dieu ma accordé cette grâce dabord par les prières de la Sainte Vierge Marie, puis par celles de mes Sœurs. Il me semble, dit-elle en décrivant la peine quelle avait à souffrir, il me semble que mon âme était dans un abandon complet, extérieur et intérieur, comme si Dieu mavait dépouillée de tout et que plus jamais, en cette vie ni en lautre, je ne participerais à aucun bien, que plus jamais je ne pourrais me recommander à la Sainte Vierge ni aux saints. Cest une douleur indescriptible et qui dura tout le temps que jeus à passer dans ce lieu affreux. Il me semblait que ce temps ne finirait jamais et que toujours jexpierais. Nul ne venait à mon aide. Jétais seule et abandonnée. Une heure de ces souffrances, cest une éternité. La douleur physique sajoutait à la douleur morale. Il me semblait quon me triturait les os, quon me travaillait les chairs, quon me jetait dans une fournaise, puis dans une glacière. Je tremblais de douleur. En même temps, on me rouait de coups avec toutes sortes dinstruments. Dans ces tourments, jeus quelques communications avec Dieu : il me fit comprendre que les peines que je subissais étaient celles du purgatoire et quil me les faisait endurer pour libérer les âmes. In Sainte Véronique Giuliani, Véronique en Purgatoire, Nlle Bibliothèque Franciscaine, Série XXI. (avec Sel et Lumiere USA)
Posted on: Wed, 06 Nov 2013 03:38:03 +0000

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