Sans la France, la Corse ne vivrait que de châtaignes » 03 - TopicsExpress



          

Sans la France, la Corse ne vivrait que de châtaignes » 03 décembre 2013 | Par Massimu Alors même que la châtaigneraie corse est menacée de disparition à cause de lapparition dun parasite nommé cynips, loccasion nous est donnée, à travers ce titre ironique, de revenir sur une liste didées reçues bien trop répandues. La Corse serait improductive et ne pourrait vivre sans les perfusions financières de lEtat français ? Ah bon ? Tour dhorizon -incomplet- des phrases que lon entend ou lit bien trop souvent, et qui ne valent pas un kopeck. « Sans la France, la Corse ne serait quun caillou aride en pleine mer ! ». Cest bien évidemment faux. La Corse, habitée depuis au moins 10 000 ans avant J-C nest sous domination française que depuis 1769. Il apparaît donc au regard de cette frise chronologique que ces millénaires passés sans la France nont pas empêché la Corse de vivre et de se développer tant économiquement que politiquement, bien au contraire. Au moment de la sanglante conquête coloniale de lîle par les troupes de Louis XV (qui fit plusieurs dizaines de milliers de morts), cette dernière était lune des plus peuplées et des plus riches des îles Méditerranéennes. Après 200 ans de domination française, elle est la plus pauvre et la moins peuplée. Elle est également, et de très loin, la « région » la plus pauvre de France. Étonnant pour un territoire soi-disant « sous perfusion » ! Chacun en tirera les conclusions quil veut, mais il semble au regard de simples faits historiques que la France nest pas la mère nourricière, salvatrice et émancipatrice que certains décrivent. « En Corse, à part le tourisme, rien nest possible ». Encore une fois, lhistoire prouve le contraire. La Corse était le grenier du golfe du Lion jusquà la conquête française, et ses exportations nourrissaient tout le bassin méditerranéen. Châtaignes bien sûr, mais également mines, fonderies, savonneries, filatures, hauts fourneaux, industrie du liège, pastoralisme florissant, oléiculture, champs de blé, de cédrats, la Corse du dix-huitième est cultivée et industrialisée au même titre que les grandes nations européennes. Ce nest que par laction militaire de la France que ce développement sera contrarié puis stoppé net : les bergers sont chassés de chez eux, les industries sont rasées, les terres occupées par larmée. En 1818, une loi impose de taxer tout produit sortant de Corse, et de détaxer toute marchandise pénétrant sur lîle. Il sagit bien évidemment dun arrêt de mort pour léconomie insulaire essentiellement basée sur lexport et les échanges avec ses partenaires méditerranéens. Les Corses nont alors plus le choix : lexil, ladministration, les colonies, ou mourir de faim. La France a volontairement détruit tout espoir de prospérité pour faire de la Corse une simple base militaire, puis par la suite, une région engluée dans le tourisme de masse. Pourtant, tout était très bien parti pour faire de lîle une place forte de léconomie méditerranéenne. Car les ressources ne manquent pas : eau, soleil, terres fertiles et liens maritimes directs avec lItalie, la Sardaigne, les Baléares ou lEspagne. Cela prouve quil suffirait dun peu de volonté pour refaire de la Corse une région riche et prospère, et que le développement économique de lîle nest ni impossible, ni inenvisageable. « La Corse est abreuvée de subventions. Elle coûte trop cher à la France ». Faux ! La Corse coûte en tout et pour tout 3,6 milliards deuros à lEtat (subventions, investissements), et elle lui rapporte environ 3 milliards (cotisations, impôts divers...). Une différence négative denviron 600 millions deuros qui nest rien dautre que le déficit public classique que connait tout le monde occidental. Cette faible somme -comparée aux autres régions hexagonales- fait dailleurs que la Corse est celle qui coûte le moins cher à lEtat. Stupéfiant nest-ce pas ? Sachant que la dette nationale française est denviron 140 milliards deuros, je ne pense pas que « donner son indépendance » à la Corse rendrait son triple A à la France. Par contre, si vous insistez vraiment, on va finir par accepter...Concernant ces 600 millions deuros annuels que nous coûterions à lhexagone, rappelons tout de même quil ne sagit pas de 600 millions de « dons » au peuple corse. Les frais doccupation rentrent en compte dans le calcul : les dizaines de gendarmeries, les préfectures, les casernes militaires, les bases aériennes, les régiments de parachutistes dont on ne connaît pas les frais de fonctionnement. Les bases militaires sont dailleurs louées à des pays comme le Canada, pour des sommes exorbitantes dont nous ne voyons pas la couleur. La terre corse, louée aux pays de lOTAN par la France. Voilà tout un pan des investissements de l’État en Corse qui ne profite en aucun cas aux habitants, mais qui permet juste dasseoir la domination militaire de la France sur lîle. Nous rapportons, au final, bien plus que nous ne coûtons à ce pays. Et ajoutez à cela une position stratégique en Méditerranée qui fait de la Corse un porte-avion géant : non, vraiment, nous ne devons rien à la France, et ils ne nous « gardent » pas par charité mais par intérêt, soyez-en sûrs. Et ces considérations purement économiques ne prennent pas en compte la destruction économique, démographique, sociale et culturelle de la Corse par la France en deux siècles : si lon prend en compte ces éléments, la dette de lEtat envers lîle deviendrait très vite indécente. Nous devrions dailleurs penser à la réclamer au moment de nos adieux. «Tu es fonctionnaire, cest la France qui te paye ! Alors tu ne peux pas être nationaliste. » Mais non... Cest largent public qui paye les fonctionnaires. Mais que je sache, les Corses payent aussi leurs impôts. Donc ce sont autant les Corses que les Français qui payent les fonctionnaires corses. Et les impôts prélevés en Corse suffiraient amplement à payer les fonctionnaires locaux. Ce nest ni la France, ni les Français qui payent les emplois publics corses. Professeurs, fonctionnaires, nayez donc plus honte dêtre nationalistes, ce nest pas incompatible avec votre métier. De plus, si demain la Corse était indépendante, elle aurait également un Etat, des institutions, et des fonctionnaires. Tout serait comme aujourdhui, la mention « république française » en moins sur les feuilles dimpôt. Et à la différence près que dans ces hypothétiques administrations dune Corse indépendante, on nempêchera plus les Corses daccéder aux postes à responsabilités, comme cest le cas aujourdhui sous la chaleureuse bienveillance de Marianne. Cette liste didées reçues contrecarrées par des faits historiques et économiques est non exhaustive. Elle est destinée à être, bien entendu, complétée. Mais elle permettra je lespère aux Corses de ne plus développer ce complexe dinfériorité, et dimaginer un avenir serein sans avoir à se considérer comme des assistés ou des perfusés. Il y a tant de choses à construire dans ce pays, arrêtons de nous dénigrer comme aiment tant le faire nos homologues doutre-méditerranée. Etablissons les conditions dune véritable paix sociale et économique, loin du tout-tourisme et de la culture de la défaite imposés par un Etat corrompu depuis plus de deux siècles ! Car oui, cest largement possible, malgré les mensonges éhontés que lon essaye de nous faire avaler.
Posted on: Wed, 04 Dec 2013 17:36:17 +0000

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